Exit Orbán, Brexit et Cie

L'édito de la semaine


Par Rédigé le 24/03/2019 (dernière modification le 24/03/2019)

Difficile de comprendre pourquoi certains se plaignent que l’actualité européenne ne fasse pas la une des journaux. Car, ces derniers jours du moins, il y a vraiment de quoi écrire un roman entre la suspension du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, le Brexit qui n’en finit pas et les acteurs et actrices de la campagne française des Européennes qui semblent enfin tous avoir leur scénario en main.


Trop c’est trop, le Parti Populaire Européen a décidé de sanctionner le plus célèbre de ses mauvais élèves, Viktor Orbán, un peu mais pas trop quand même… C’est ainsi que ce dernier est suspendu mais pas exclu. En effet, il ne faudrait pas que l’élève Orbán se sentant rejeté - pauvre chéri - allât rejoindre les rangs des extrémistes de droite. On se croirait à l’école… Suspendu immédiatement mais sans délai précis, pas avant l’automne en tout cas, puisque l’élève Orbán va recevoir la visite d’un comité de sages - si, si, c’est vrai… - qui devra évaluer si celui-ci peut toujours jouer avec ses petits camarades du PPE. Les sages étant évidemment des députés dudit parti… Et puis, il ne faut surtout pas que quiconque perde la face, alors dans ce grand jeu de chaises musicales, cour de récréation oblige, il s’agirait plutôt d’un compromis. Ainsi Viktor Orbán ne perd pas la face dans son pays où une partie de la presse est sous son autorité et il peut ainsi présenter cette décision comme collective, une sorte de séparation décidée d’un commun accord. On passe ainsi de l’école au tribunal… Enfin, ces dissensions au sein du PPE ont donné l'occasion à l'ancien président français d'origine hongroise Nicolas Sarkozy de soutenir Viktor Orban se démarquant ainsi nettement d'Emmanuel Macron qui le vilain semble l'avoir oublié dans sa politique de rapprochement avec les anciens cadors de la droite, Juppé et Raffarin en tête. L'art de revenir sur la scène en se démarquant des autres...

Cette semaine, les choses se sont précisées concernant les têtes de liste des derniers partis en retard, La République en marche et le Parti socialiste, à deux mois des élections, il était grand temps. Nathalie Loiseau devrait bien être la candidate du parti présidentiel - on se réjouit que ce soit une femme - et heureusement d’ailleurs car il semblerait que ceux qui la suivent directement sur sa liste ne soient que des hommes comme celui d’ailleurs qui devrait la remplacer à la tête de son ministère. Beaucoup plus surprenant fut l’annonce de la fondation d’une union entre le vieux parti socialiste moribond et un jeune mouvement qui le croyait-on, était rénovateur. On en a connu d’autres et récemment. C’est Raphaël Glucksmann, ancien journaliste et compagnon de Léa salamé qui a d’ailleurs préféré se mettre en disponibilité le temps des élections, et cofondateur du mouvement Place publique qui dirigera ainsi la liste de l’Union du Parti socialiste/Place publique. Sera-ce suffisant pour sauver le PS? Nul ne peut encore le savoir mais cela le sera beaucoup plus certainement pour enterrer Place publique…

Quant au Brexit, il n’en finit pas de se terminer. Désormais reporté in extremis au 12 avril, la décision de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne risque encore de se faire sans accord. Car celui obtenu en novembre n’a toujours pas été validé par les députés britanniques qui vont se le voir resservir une troisième fois. Et on ne voit pas très bien ce qui leur donnerait envie de voter autrement que les deux premières fois. Vous allez voir que ces sortants vont être obligés de voter pour les élections européennes de mai! Quel bazar!

Enfin, l’Union européenne a aussi décidé de se protéger des fausses nouvelles afin de sauvegarder l’intégrité démocratique des élections. Pas question pour l’Union d’être victime d’un coup à la "Cambridge Analytica". Les médias européens se joignent à cette lutte et à cet effet a été lancé EU Fact Check pour vérifier les fausses informations liées aux élections européennes. On leur souhaite évidemment bon courage!

Edito 24 03 19.m4a  (1.78 Mo)


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