Je t'aime moi non plus

L'édito de la semaine


Par Rédigé le 29/07/2018 (dernière modification le 29/07/2018)

Même si le Benalla-gate continue à faire la une de l’actualité en France, cela ne doit pas empêcher de se pencher sur le reste des informations. Alors que la tournée européenne de Donald Trump a été difficile - évoquons-la vite avant qu’il ne soit trop tard, car il en va de l’information comme des appareils électroménagers, tous victimes de l’obsolescence programmée - un rapide rabibochage avec Jean-Claude Juncker s’est déroulé cette semaine à Washington.


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Revenons donc tout d’abord sur la rencontre exceptionnelle du 16 juillet 2018, qui a eu lieu entre les représentants des deux pays les plus importants de notre planète, les États-Unis et la Russie. En effet, il s’agissait du premier sommet bilatéral entre les deux dirigeants. Au menu, désarmement et guerre en Syrie ainsi que développement des relations russo-américaines jusqu’alors assez difficiles. Donald Trump et Vladimir Poutine ne se sont croisés qu’à trois occasions et toujours dans le cadre de rencontres internationales. Là, il s’agissait d’un vrai face à face entre les deux hommes. La réunion a eu lieu à Helsinki et ceci juste après le sommet de l'OTAN de Bruxelles, des 11 et 12 juillet où encore une fois d’ailleurs, le chef de l’État américain a été odieux avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Avec Donald Trump, il est toujours utile de se poser la question de savoir si ces réunions qui tiennent presque d’une rencontre du troisième type, ont un réel intérêt puisque l’homme est connu pour ses incessantes volte-face. En effet, on a souvent l’impression d’avoir affaire à plusieurs Donald Trump, comme si un ne suffisait pas déjà! Il est vrai qu’il n’est pas facile pour le président des États-Unis d’assumer son amour de l’homme fort, Vladimir Poutine en l’occurrence, et suivre en regimbant une politique étrangère polie par le temps. Il en va souvent ainsi des populistes. Pris au piège entre ce par quoi ils sont attirés, pour l’occasion par des personnalités fortes et la défense de la patrie, souvent bousculée et parfois menacée par ces mêmes hommes forts. L’histoire est pleine d’exemples de ce type de dualité, balançant entre admiration et realpolitik.

Dans un précédent éditorial, il y a 15 jours, la différence de comportement du président américain vis-à-vis de ses homologues féminins et masculins avait été relevée car manifeste. Ce constat a été confirmé par l’attitude de Donald Trump face à Vladimir Poutine lors de cette rencontre du 16 juillet à Helsinki. Le comportement certes est différent, mais il y a fort à parier que le résultat sera le même. Là aussi, comme avec le président français, la rencontre a été semble-t-il, cordial. Et dans l’enthousiasme, le dirigeant américain a même prononcé des paroles qu’il a ensuite été obligé de récuser piteusement. Car dans l’excitation du moment, Donald Trump a été jusqu’à déclarer n’avoir aucune raison de ne pas croire les dénégations du président russe sur une interférence de Moscou dans la campagne présidentielle américaine de 2016! Et allons donc… ce à quoi l’amour mène à dire…

Cette tournée européenne aux résultats plus que mitigés s’est poursuivie avec la visite en début de semaine du président de la Commission européenne aux États-Unis. Alors que les relations entre Washington et Bruxelles sont plus que houleuses - elles tanguent même parfois… - les deux dirigeants semblent avoir réussi à s’entendre sur l’idée de négocier des accords commerciaux, agricoles, industriels et aussi sur l’énergie. D’accords pour l’heure, il n’y en a pas, seule l’idée d’être d’accord sur des accords existe… Le dialogue est renoué et ce n’est déjà pas mal. Mais pour combien de temps?


Les actus vidéos du 23 au 29 juillet 2018






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