L'édito de la semaine: Alors, heureux?


Par Rédigé le 20/03/2016 (dernière modification le 20/03/2016)

Commençons par les bonnes nouvelles. Les députés ont voté une loi sur la biodiversité. Désormais le préjudice écologique est inscrit dans le code civil, ainsi que le précepte pollueur/payeur. Si cela continue ainsi, bientôt les Français sondés pourront dire qu’ils sont heureux… Enfin l’Église accusée de ne pas avoir dénoncé les religieux pédophiles doit saisir comme une chance les révélations de ces terribles affaires pour montrer sa compréhension et prendre la tête de la lutte contre ces crimes.


Edito semaine 200316.mp3  (238.98 Ko)

Cette semaine, l’Assemblée nationale a en deuxième lecture du projet de la loi sur la biodiversité, a voté l’inscription du préjudice écologique dans le code civil. Il est défini comme une "atteinte non négligeable aux éléments et aux fonctions des écosystèmes ainsi qu’aux bénéfices collectifs tirés par l’homme de l’environnement". Dans la foulée a été adopté, un amendement interdisant les néonicotinoïdes. C’est une bonne nouvelle pour les abeilles, premières victimes semble-t-il de ces pesticides et même s’il faut attendre septembre 2018 pour que cette décision soit appliquée et encore faudra-t-il que nos sénateurs et sénatrices suivent les députés sur cette voie. Et si c’est une bonne nouvelle pour les abeilles alors c’en est aussi une pour nous. Sage décision au moment même où l’OMS publie un rapport basé sur des statistiques de 2012, nous apprenant que 12,6 millions de décès dans le monde sont directement liés à l’environnement. Les raisons sont multiples mais la pollution de l'air, de l'eau et des sols, exposition à des substances chimiques - tient cela nous rappelle quelque chose et enfin le changement climatique et les rayons UV sont particulièrement pointés du doigt.
Puisque nous sommes dans les rapport, vous avez dû certainement prendre connaissance de celui publié par World Happiness Report 2016 qui se basant sur le PIB par habitant, l’espérance de vie ou encore la liberté sociale classe 156 pays par ordre de "bonheur". A quelques jours de la journée internationale du bonheur décrétée par l’ONU, le 20 mars, c’est-à-dire aujourd’hui, - j’ai dû faire une erreur, j’ai cru pendant longtemps que cette date était celle consacrée à la Francophonie -, on apprend le Danemark est le pays où les habitants seraient le plus heureux, suivi des Suisses et d’une suite de petits pays principalement du nord de l’Europe en dehors de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Sans surprise, la France est seulement 32e, jamais contents.
Ce rapport ne va pas dans le sens d’un sondage publié par le journal La Croix. À la question posée "Pensez-vous que vous allez réussir votre vie?", les jeunes interrogés ont répondu "oui" à (92 %). Impressionnant n’est-ce pas? Rien ne semble devoir altérer leur enthousiasme, ni le chômage, ni les attentats de l’année 2015.
Enfin pour prendre à contre-courant tout ce que l’on peut lire sur la mise en cause du cardinal Philippe Barbarin pour non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs commises par des prêtres placés sous sa juridiction dans les années 1990, il nous semble que c’est l’occasion où jamais pour l’Église de montrer sa volonté de transparence vis-à-vis de ses fidèles. Ces crimes odieux révélés le plus souvent par les victimes elles-mêmes doivent donner l’opportunité à l’Église de de faire son mea-culpa. Espérons qu’elle saura saisir cette chance de montrer sa complète transparence dans la révélation des faits et sa volonté d’entendre et de respecter les victimes et leurs familles. De ne pas nier ni refuser la réalité, de savoir l’affronter. Pour cela l’Église s’est adjoint les services d’une société de communication. Dans notre monde sur-médiatisé, il semble qu’il soit nécessaire d’utiliser les mêmes armes même si cela peut sembler choquant. L’Église catholique sauf erreur est la seule institution religieuse où aujourd’hui sont dénoncés les abus sexuels sur mineurs comme s’il n’y avait pas de mêmes potentielles exactions commises par des représentants d’autres religions - difficile en effet d’imaginer que ce type d’horreur n’arrivent que chez les catholiques. En première ligne face à la dénonciation et à la reconnaissance de ces crimes, L’Église, volontairement ou non, doit en profiter pour s’inscrire en première ligne dans la lutte contre ce fléau.

Résumé des actualités de la semaine en vidéos






Autres articles dans la même rubrique ou dossier: