L'impuissance de la communauté internationale à mettre fin à la tragédie syrienne


Par J.E. Rédigé le 02/10/2012 (dernière modification le 30/09/2012)

François Hollande, ainsi que d'autres hommes politiques de différents pays se sont exprimés au siège des Nations unies, au sujet de la situation en Syrie.


Le Président de la République française a appelé la communauté internationale à intervenir rapidement en Syrie. "Le régime syrien ne retrouvera jamais sa place dans le concert des nations", a-t-il déclaré avant d'assurer que "le gouvernement provisoire représentatif de la nouvelle Syrie dès lors qu'il sera formé" sera officiellement reconnu par la France.

Le Ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, s'est indigné devant l'Assemblée générale de l'ONU, de l'impuissance de la communauté internationale à faire cesser l'effusion de sang en Syrie, affirmant que son inaction devenait "un instrument entre les mains de despotes" qui détruisent leurs pays. Rappelant que 30.000 personnes ont déjà été tuées en Syrie, que 300.0000 Syriens ont fui vers les pays voisins et qu'un million de personnes sont déplacées à l'intérieur des frontières syriennes, Ahmet Davutoglu a déploré que cette tragédie semble se réduire à "des statistiques". "Qu'a fait la communauté internationale pour arrêter ce carnage? C'est une honte de voir que, 20 ans après, les fantômes de Srebrenica et d'Halabja continuent de nous hanter dans les rues de Syrie", a-t-il demandé.

Le Président du Conseil des Ministres du Liban, Najib Mikati, a exhorté aussi la communauté internationale à redoubler d'efforts pour mettre fin à une crise syrienne qui menace la paix et la stabilité du Moyen-Orient en général et du Liban en particulier. Faisant siens les mots du Général De Gaulle, qui citait le Liban en exemple de coexistence unique au monde de l'islam et de la chrétienté au sein d';institutions politiques, Najib Mikati a estimé qu'il fallait préserver ce précédent précieux en "protégeant le Liban des turbulences de la région" et en l'aidant à diffuser l'expérience de ce pays, de sa démocratie, de sa tolérance et de son pluralisme auprès de ses voisins.

Le Vice-Président de l'Iraq, Khudier Alkhuzae, a tenu à mettre en garde la communauté internationale quant au danger que représente la fourniture d'armes aux parties en conflit. "Cette situation met en danger le ciment social du peuple syrien. Nous craignons pour son unité et sa souveraineté. Nous craignons qu'il se divise et se détruise." Il a réaffirmé que l'initiative iraquienne pour la Syrie était toujours d'actualité et rappelé que celle-ci se fondait sur la volonté de l'Iraq de préserver la Syrie et d'apporter son appui aux espoirs et aux aspirations de son peuple et ses préoccupations quant aux répercussions violentes et destructrices d'un conflit interne.

Les Nations Unies et leurs partenaires humanitaires ont appelé les bailleurs de fonds à faire des contributions supplémentaires d'un montant de 295 millions de dollars pour les opérations d'aide à des centaines de milliers de réfugiés syriens, ce qui porte le montant total de l'appel à près de 500 millions pour couvrir les besoins humanitaires d'environ 700.000 réfugiés. À ce jour, seulement 141,5 millions de dollars ont été reçus de la part des donateurs pour appliquer le Plan d'action régional pour les réfugiés syriens.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a enregistré jusqu'à présent 294.000 Syriens dans les pays voisins. Chaque jour, 2.000 à 3.000 réfugiés traversent la frontière vers les pays voisins. Les femmes et les enfants représentent 75% des réfugiés.
La violence continue en Syrie a poussé les agences humanitaires à se préparer à une hausse du nombre des réfugiés, tout en prenant en compte l'impact sur les pays et les communautés d'accueil. Alors que l'appel de fonds publié en mars se basait sur une estimation de 100.000 syriens réfugiés fin 2012, ce nombre a été dépassé en juillet. Cet appel de fonds supplémentaire se base désormais un nombre estimé de 700.000 réfugiés syriens arrivés dans les pays voisins au 31 décembre 2012.
"La Jordanie, le Liban, l'Iraq et la Turquie montrent l'exemple, en maintenant leurs frontières ouvertes pour les Syriens qui fuient la violence. Les pays voisins ne peuvent pas faire face à seuls à cette situation. La communauté internationale doit continuer à faire preuve de solidarité", a souligné Panos Moumtzis.

Ci-dessous en audio, mise en perspective d'Alpha Diallo, avec un extrait sonore de Panos Moumtzis, Coordonnateur régional de l'ONU pour les réfugiés syriens

syrie-onu.mp3  (1009.22 Ko)






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