La défectuosité du système éducatif


Par Rédigé le 29/08/2018 (dernière modification le 28/08/2018)

Tous les problèmes de la Guinée ont leur origine dans la défaillance du système éducatif, à en croire un groupe d’enseignants des secteurs public et privé, interrogés. Ceux-ci classent les problèmes de l’éducation à quatre niveaux.


Les réalités de l’école publique et de ses élèves

Le lycée Yimbaya. Photo prise par l'auteur.

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"Dans un pays, l’école publique doit être la vitrine de la formation, mais en Guinée c’est le contraire", affirme l’enseignant Amadou Camara. L’école publique est de nos jours, moins convoitée pour plusieurs raisons dont le manque d’entretien (rarement renouvelée), l’insuffisance par rapport à la demande, le manque d’outils pédagogiques, l’effectif pléthorique,…
Le maître dispose de l’autonomie pédagogique mais il est confronté au manque de suivi des élèves, majoritairement issus de familles pauvres.


Les problèmes de l’école privée et de ses élèves

"L’école privée encourage la médiocrité", rapporte un autre. Le taux d’indiscipline y est très élevé. L’enseignant n’est pas pédagogiquement autonome; il est sous l’influence de la direction, de la fondation, des élèves et de leurs parents. Cette réalité s’illustre par la notation fantaisiste et le saut des classes par certains élèves, en dépit de leur faible niveau, en complicité avec la direction qui les considère comme "des clients à satisfaire". Et pour en attirer plus, les écoles privées se lancent dans la fraude à l’examen en se procurant les sujets la veille.

Les réalités des enseignants

Ce sont entre autres: la mauvaise rémunération, les recrutements a pédagogiques, le manque de formation continue pour s’adapter à la mise à jour des programmes. Dans le privé, malgré le bas salaire, les enseignants sont payés en fonction de l’humeur du fondateur.

L’État, le véritable responsable

"L’orientation pédagogique étatique est défaillante. L’État n’investit pas dans l’éducation et il ne provoque pas l’émulation. La procédure de recrutement (formation professionnelle, étape extra-muros) est violée", accusent-on souvent. La non réglementation des écoles privées (non subventionnées) par l’État entraîne une abondance de celles-ci, plus considérées comme lucratives que comme institutions pédagogiques.
Le manque de travail décourage certains élèves. Tidiane Baldé, élève, exprime sa langueur: "Ma tante et mon frère ont fini leurs études respectivement en 2009 et 2011 et ne travaillent toujours pas".

Autre problème majeur: l’État paie mal et les fonctionnaires y répondent en conséquence. Leur slogan: "comme l’État fait semblant de payer, nous aussi on fait semblant de travailler".







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