Le Podcast Edito - France, politique, élections municipales: à droite toute?


Par Jean-Luc Vannier Rédigé le 15/09/2013 (dernière modification le 15/09/2013)

En marge de l’Université d’été du Front national à Marseille, les intentions de vote des Français en faveur de Marine Le Pen n’ont jamais été aussi massives. D’où le spectaculaire revirement de François Fillon et les craintes de l’Élysée pour les prochaines élections municipales et européennes. Le ras-le-bol fiscal et les faits de délinquance nourrissent l’appétence frontiste.


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D’un côté, François Fillon: après avoir incarné le thuriféraire de la droite modérée, l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy a confirmé, vendredi à Nice, son appel à voter "pour le moins sectaire" en cas de duel aux prochaines municipales entre un candidat du FN et du PS.
D’un autre, François Hollande: une note ministérielle confidentielle, selon Itélé, "alerte l’Élysée sur la montée du FN dans les intentions de vote des plus de 60 ans". Une petite révolution pour un électorat traditionnellement favorable à l’UMP. Faut-il s’en étonner lorsque des retraités modestes paient à nouveau l’impôt sur des revenus déjà taxés au moment de leur activité? Une "double imposition" dont l’injustice se traduira sans aucun doute dans les urnes.

Le spectaculaire revirement politique du premier et les craintes révélées du second en attestent : le centre de gravité politique dans l’Hexagone se déporte vers des droites, elles-mêmes marquées par un mouvement de radicalisation dont nous avions déjà souligné l’amorce dans un précédent éditorial


Un million de soutiens sur la page Facebook du bijoutier niçois?

Le probable succès du Front national lors des prochaines élections municipales, où la logique usuelle fondée sur la proximité des candidats pourrait – là encore un bouleversement – céder le pas aux attentes plus idéologiques, suscite diverses interrogations. Avec une extrême gauche inaudible, un exotisme démodé des Verts et l’insolente popularité de son ministre de l’intérieur, François Hollande tiendra-t-il compte de la "douche" frontiste dans l’inévitable remaniement gouvernemental engageant la seconde partie de son quinquennat?

Le score attendu du FN influera en outre sur la préparation des présidentielles à l’UMP: moins intelligible après le repositionnement de François Fillon, la distinction entre ce dernier, Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy favorisera le narcissisme des petites différences. En termes de personnalité, celle d’Alain Juppé, à l’écart des crises du parti, devrait largement en profiter. Mais tous devront "ménager" le FN. Avec – au moment de rédiger cet éditorial – près d’un million de soutiens sur la page Facebook du bijoutier de Nice victime d’un braquage, osons un parallèle entre le Front national et la délinquance: les Français manifestent clairement leur confiance dans le remède sans ne plus craindre le fait que celui-ci puisse être pire que le mal.





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