Les femmes rendent au football ses lettres de noblesse


Par Rédigé le 23/06/2019 (dernière modification le 23/06/2019)

Ce samedi 22 juin 2019 se tenait un match de huitième de finale de coupe du monde féminine de football. À Nice, la Norvège a éliminé l’Australie dans un match qui a mis en lumière toutes les vertus de ce sport.


Une compétition, une ville et deux équipes pour un vrai match de football. Photo (c) Serge Gloumeaud
À trop regarder les matchs de Ligue 1, on en viendrait à oublier ce qu’est réellement le football. Un jeu où se mêlent engagement physique, don de soi, technique et fair-play. Le tout joué devant un public qui oublie même d’insulter ses adversaires… Tel était le décor d’une affiche qui, à la base, ne payait pas de mine.

Les 12.229 spectateurs présents n’attendirent pas longtemps pour assister à la première occasion de but. Les deux équipes s’engagèrent d’entrée dans la bataille et ce sont les Australiennes qui ouvrirent les hostilités. Dès les premières minutes, elles butèrent à trois reprises contre l’expérimentée gardienne norvégienne, Ingrid Hjelmseth (39 ans, 136 sélections).

Peu à peu, la Norvège parvint à se défaire de l’étau australien pour jouer sa propre partition. A la baguette, Caroline Graham Hansen démontra l’étendue de son talent. Accélérations, dribbles, frappes de loin, passes millimétrées... Des qualités que bon nombre de joueurs de Ligue 1 peuvent lui envier. Il ne manqua qu’un but pour rendre une copie parfaite.

L’intensité physique de cette rencontre fut impressionnante. Les joueuses se livrèrent sans calcul dans un match qui ne connut que très peu de temps morts. Les contacts furent rudes. Pour autant, les filles se relevaient sans rechigner ni se plaindre auprès de l’arbitre. Un comportement inédit pour celui qui suit le championnat de France de football… masculin.

Oui, le (vrai) football existe encore !

Dernier pénalty réussi : les Norvégiennes peuvent laisser éclater leur joie. Photo (c) Serge Gloumeaud
Au cours de la première demi-heure de jeu, les Norvégiennes semblèrent plus en jambe. Elles parvinrent à imposer leur jeu, fait rare face à une équipe plutôt réputée pour imposer le sien. Cette légère domination se concrétisa par un but à la 31ème minute. L’attaquante Isabell Herlovsen profita d’une belle ouverture de Guro Reiten pour aller battre, de près et du plat du pied, la gardienne australienne. Les supporters norvégiens, peu nombreux, pouvaient exploser de joie.

On aurait pu penser que les Australiennes allaient partir à l’abordage pour refaire leur retard, mais ce sont les Scandinaves qui continuèrent de dominer, obtenant notamment trois corners successifs. Juste avant la mi-temps, sur un contre, l’Australie allait pourtant obtenir un pénalty suite à une main d’une défenseuse norvégienne. La décision de l’arbitre allait cependant être annulée après visionnage de l’assistance vidéo.

La deuxième mi-temps fut du même acabit que la première, les deux équipes se rendant coup pour coup. Les Australiennes peinèrent cependant à se créer de réelles occasions de but. On se dirigeait donc vers une victoire scandinave lorsque, à sept minutes du terme, l’Australie marquait sur un corner… direct!

La fatigue commençait à se faire sentir mais les joueuses eurent droit à une prolongation. Durant celle-ci, le combat continua de faire rage. La tension était palpable et les contacts toujours musclés. Pour autant, les actrices évoluèrent toujours dans le plus grand respect de leurs adversaires, sans geste de mauvaise humeur et dans le plus pur esprit sportif.

Les deux équipes ne parvenant pas à se départager, les spectateurs allaient pouvoir assister à une séance de tirs au but. A ce petit jeu, ce furent les Norvégiennes qui se montrèrent les plus adroites. Même si les Australiennes partaient favorites dans ce huitième de finale, les Norvégiennes s’imposèrent au terme d’une rencontre palpitante. Le genre de match qui permet au traditionnel public de Ligue 1 de pousser un cri de soulagement : oui, le (vrai) football existe encore !







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