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QUAND LA COMEDIE DE NICE S'OFFRE LES CHEVALIERS DU FIEL, ECLATS DE RIRE GARANTIS


Par Christian Colombeau Rédigé le 02/05/2010 (dernière modification le 02/05/2010)

DES VACANCES VRAIMENT D'ENFER


Un spectacle qui devrait être remboursé par la Sécurité Sociale

QUAND LA COMEDIE DE NICE S'OFFRE LES CHEVALIERS DU FIEL, ECLATS DE RIRE GARANTIS
Cette première vraie pièce du tandem Éric Cavallier et Francis Ginibre va certainement cartonner un max. Les duettistes toulousains n’y vont pas de main morte et vous assène en une heure et demie le show le plus déjanté, le plus spirituel, le plus délirant de la décennie. Le mot n’est pas trop faible.
Voyez un peu. Les Lambert, un couple lambda de français moins que moyens gagne une croisière à thème en Égypte avec comme fil conducteur un hommage funèbre appuyé à Claude François. Partira ? Partira pas ? Pas très enthousiaste le vendeur de légumes… Qui va inventer un subterfuge qui sent le gaz à plein nez pour retarder l’embarquement.
Dès ce moment, la machine, écrite de main de maître par Éric Cavallier, huilée comme les meilleures pièces de Feydeau – on pense souvent à La Puce à l’Oreille -, s’emballe.
Tout y passe dans une caricature appuyée du show-biz, de la vie familiale passée au vitriol (avec un plombier et une belle mère comme on n’en fait plus, quoique…) ou un curé obsédé sexuel (comme on en fait toujours…) et des vérités à la petite semaine assénées comme des coups de poing et que l’on devrait étudier dans tous les cours de philo. En prime quelques expressions ou maximes qui risquent bien de passer à la postérité. Entre "chienticide" ou femmes comparées à des machines à sous, vous l’aurez compris, on nage en plein surréalisme. Fous-rires garantis à la clef.

Avec un sens inné du théâtre, les deux compères, qui se sont forgés eux-mêmes à la rude discipline de la scène, politiquement incorrects, enchaînent répliques choc et acides, clins d’œil appuyés mais tellement efficaces à l’actualité vaticanesque, avec en prime un joli travail sur le dédoublement de personnalité alla Fregoli qui permet de remettre les aiguilles à l’heure pour ceux qui ne voient en ces Chevaliers du Rire que de simples mais efficaces acteurs-auteurs de café-théâtre. Les atrabilaires à ce genre de spectacle devraient nous donner un cours pour nous expliquer la différence…

Sortant des clichés habituels des travestis, Éric Carrière s’est taillé un rôle à sa carrure d’athlète. Jamais gros, jamais gras dans la composition, sa Martine, finement croquée dans l’outrance – tout comme son plombier brut de décoffrage au langage ordurier (cette insulte vantant les joies de la sodomie passive fera toujours mouche) – est une "hénaurme" composition.
Le comédien s’en donne à cœur joie et met dès son apparition le public dans sa poche.
Son mari, Christian/Francis Ginibre, son streap-tease a fait pâmer d’aise ma voisine de gauche et mon voisin de droite, n’y va pas par quatre chemins et vous campe un Beauf, sa mère et un curé frustré, avec un talent rare, digne des meilleurs sociétaires du Français. L’ombre d’un Robert Hirsch plane souvent. Dès lors, tant pis si la scène de la confession à travers un grill sent le réchauffé… d’autant que la régie de Jean-Marc Longval pétille comme du meilleur champagne et vous entraîne, sans temps mort, jusqu’à l’apocalyptique conclusion.

Un chef-d’œuvre d’humour noir, à voir et revoir, qui va certainement s’affiner au cours des mois à venir avant le prochain verdict parisien.
Ce spectacle, en ces temps de morosité, devrait être remboursé par la Sécurité Sociale !









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