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Hausse des démissions chez les professeurs stagiaires


Par Léa Fontana Rédigé le 26/12/2019 (dernière modification le 12/03/2021)

Le bilan social de 2017-2018 du ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse a révélé que le taux de démission des enseignants stagiaires avait augmenté de 209% depuis 2012.


Il s’agit d’une progression inquiétante selon les parlementaires. Si la création de 60 000 postes sous le quinquennat de François Hollande a pu en convaincre certains de s’orienter ou se reconvertir dans cette voix, la confrontation avec la réalité du métier peut être brutale.
En cause, l’attribution de postes dans des écoles en REP (réseau d’éducation prioritaire) malgré le manque d’expérience, la pression de devoir valider l’année de formation tout en réalisant des travaux de recherche, ou encore la difficulté à obtenir un poste fixe.
Nous avons recueilli les témoignages de Margaux, enseignante titulaire depuis trois ans, et Léa, qui a démissionné suite à son année de stage. Elles nous racontent les difficultés qu’elles ont rencontré à leur entrée dans le métier.

Margaux, enseignante depuis 3 ans témoigne © Léa Fontana
Margaux, enseignante depuis 3 ans témoigne © Léa Fontana
podcast_demission.mp3 Un extrait du témoignage de Margaux  (5.38 Mo)

Margaux, 24 ans, a toujours voulu enseigner. Elle passe le CRPE en 2016 qu’elle obtient du premier coup. Son année de stage se déroule bien et elle décroche sa titularisation en 2017. Pourtant, alors qu’elle pensait avoir fait le plus dur, elle a dû faire face à des difficultés qu’elle n’avait pas anticipées, au point de songer à démissionner. "J’ai été affectée en tant que remplaçante dans une école à 70km de chez moi. Je faisais 2 à 3 heures de route par jour, sans compter les frais que cela engendrait" nous confie-t-elle. "Le regard des gens aussi est difficile à supporter. Ils pensent que nous sommes des fainéants qui passent leur temps à être en vacances et qui finissent leur journée à 16h30. Alors que la réalité est tout autre. Ils ne se rendent pas compte de tout le travail qu’il y a derrière. J’ai presque honte parfois de dire que je suis prof, alors que j’adore mon métier" nous avoue-t-elle. "En septembre dernier, j’ai été mutée dans un IME (ndlr : Institut Médico-éducatif accueillant des enfants atteints de troubles neuro-psychiatriques) à 50km de chez moi. Ce sont des enfants à besoins particuliers. Ça a été une énorme source d’angoisse car je n’ai aucune formation pour ça. J’ai pu faire un recours pour être affectée dans un autre établissement mais beaucoup de mes collègues n’ont pas eu cette chance" raconte-t-elle.

Une charge mentale trop lourde

C’est ainsi que Léa, 24 ans, nous décrit son année de stage. "Il faut être sur tous les fronts. On est responsable d’une classe à mi-temps, il faut apprendre à gérer les relations avec les parents d’élèves, le binôme, les tuteurs et le rectorat. Ces derniers ne sont pas toujours bienveillants et j’ai ressenti un vrai manque de considération et d’empathie. Parallèlement, il faut valider le master, ce qui implique (entre autres) la rédaction d’un mémoire. C’est une année durant laquelle on se sent très seul" Explique-t-elle. "On attend de nous que l’on soit performants dès le début, ce qui est normal. Il ne s’agit pas de mettre en péril l’année d’une trentaine d’élèves. Il faut vraiment avoir un mental et une volonté d’acier pour tenir le coup. Je ne m’attendais pas à cela en m’engageant dans cette voie" confie-t-elle. "Démissionner n’a pas non plus été un choix aisé. J’ai dû remettre en question mon avenir professionnel, renoncer à cinq ans d’études et à ce concours pour lequel j’avais tant travaillé. Je pense qu’il en valait de ma santé mentale. Avec le recul, c’est sans regret" annonce-t-elle.

Préparer le concours de professeur des écoles

Pour autant le métier de professeurs des écoles continue d'attirer de très nombreux jeunes bacheliers, sans doute plus que le métier de professeur en collège et lycée. Le CRPE ou concours de recrutement de professeurs des écoles est le sésame à obtenir pour les futurs enseignants souhaitant réaliser leur carrière en école maternelle ou primaire. Comme l'évoque Léa, la suite a cette formation est le statut de professeur stagiaire, permettant une vraie immersion dans l'univers de l'école, publique ou privée.
A noter que les demandes pour passer le CRPE ne proviennent plus exclusivement d'étudiant en 4eme année de cycle ( Master ou diplôme Bac + 4), mais aussi de personnes issues du monde professionnel privé ( niveau licence plus une expérience professionnelle d'au moins 3 ans est requis), en quête d'une reconversion utile pour passer un savoir aux nouvelles générations.








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