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Les Trios 'So British' de Joseph Haydn


Par Lea Raso della Volta Rédigé le 11/11/2009 (dernière modification le 11/11/2009)

A Vienne ou au palais des princes Esterházy Joseph Haydn composa pour l'aristocratie ; mais en Angleterre, où la vie musicale était déjà régie par les lois du marché et de la concurrence, il dut s'adresser à un public bourgeois, plus vaste, des salles de concert. Pour s'y adapter, le compositeur utilisa des thèmes simples et populaires, en renforçant son effectif instrumental. Il n'en écrivit pas moins une musique raffinée, qui obtint le succès escompté.


Les Trios 'So British' de Joseph Haydn
Le 28 septembre 1790 le prince Nicolas Ier Esterházy meurt, son fils et successeur Anton congédie une grande partie des instrumentistes qui formaient l'orchestre de la cour, tout en maintenant le salaire de Joseph Haydn. Il le libère de ses obligations de maître de chapelle.

Dès l'annonce du décès du prince, Johann Peter Salomon, violoniste de renom, se précipite à Vienne et obtient de Haydn sa participation aux concerts londoniens qu'il organise chaque année. Haydn accepte et les deux hommes arrivent à Londres le 2 janvier 1791.

Dans la salle de Hanover Square, il prend part à douze concerts du 11 mars au 3 juin 1791 au cours desquels il crée quatre nouvelles symphonies et se voit décerner, en juillet, par l'Université d'Oxford le titre de Docteur Honoris Causa.

La société londonienne, en pleine effervescence, par une vie musicale riche et intense, consciente à la fois de son passé et de son avenir va stimuler le génie créatif du musicien, qui en s’éloignant du « style viennois » va donner un nouvel élan à son écriture, qui gagne en fraîcheur. Tantôt profonde, tantôt légère, son expression musicale parvient à un nouvel équilibre grâce à la virtuosité orchestrale et à une apparente liberté du langage et de la forme.

Il compose lors de ses deux séjours londoniens de janvier 1791 à juin 1792, et février 1794 à août 1795 : les douze symphonies dites de Londres , la Sinfonia concertante en si bémol, les trios pour piano et cordes, les trois dernières sonates pour piano.

Jusque-là musicien à la cour des Princes Eszterhazy, Haydn prend aussi conscience des possibilités qu'offre l'important marché destiné aux amateurs. Ces trios, publiés originellement sous le vocable de Sonates pour le piano-forte avec accompagnement de violon et de violoncelle , proposent des rôles très différents à chacun des instruments : rôles non seulement adaptés à la grande disparité entre le niveau d'habileté des pianistes amateurs et celui des instrumentistes à cordes, mais aussi, aux qualités propres à chaque instrument.

Les trios londoniens, subtilité et esprit ludique

La majeure partie des Trios sera donc composée à Londres dans les années 1790. Plutôt que de marquer une nouvelle phase " révolutionnaire " dans son développement artistique, ils témoignent d'un désir de s'abandonner aux aspects plus ludiques de la composition ; la forme en tant que jeu, dans tous les sens du terme.

Les trait d'octaves dans le premier mouvement du Trio en do Hob. XV:27, par exemple, ou encore les passages brillants et tortueux du célèbre Rondo à la hongroise (Hob. XV:25) ont un rôle important à jouer dans le déroulement et l'accomplissement de la forme, mais c'est essentiellement le plaisir de porter le mouvement propulsif et la vitalité rythmique de l'œuvre que l'auditeur partage avec le pianiste.

Les Trios élèvent aussi le sens du jeu au niveau architectural. Si, par exemple, le déroulement de mouvements tels l'Allegro moderato de l'Hob. XV:18 ou l'Allegro de l'Hob. XV:25 semble à l'écoute souple et naturel, leur construction n'en est pas moins un assemblage subtil d'éléments relatifs à un motif qu'Haydn propose à l'oreille dès la première partie de l'exposition du thème principal.

Ces éléments sont ensuite manipulés de façon typiquement haydnienne et "saupoudrés" à l'intérieur du discours musical, créant pour l'auditeur l'impression d'être quelque peu égaré dans la forme. De même, la variation est traitée avec fantaisie. L'Andante du Trio en sol mineur (Hob. XV:19) utilise la double variation, fréquemment utlisée par le musicien.

Le Trio en la majeur, Hob. XV:18, démontre peut-être le mieux à quel point Haydn a su s'adapter aux exigences du public londonien. Si les parties de violon et de violoncelle ne sont pas arudesleur contribution n'en est pas moins grande. Leur rôle, essentiellement, est contrapuntique, en ce sens qu'au lieu d'offrir traits et passages qui n'auraient d'autre but que d'étoffer la texture, ils participent à cette dernière de façon plus subtile et discrète.

Le concert interprété par l'Ensemble les Délices, avec Maxime Hagenmüller ; Gianni Rivolta, flûtes traversières ; Jean-Baptiste Bourrel, violoncelle baroque aura lieu le samedi 14 novembre 2009 à 20:30 au Centre culturel de la Providence, 8 bis rue Saint Augustin à Nice.




Tags : concert, Haydn, Nice





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