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Organisation d’événements sportifs : des impératifs d’adaptation

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Par Amokrane Mohamed Cherif Rédigé le 29/05/2011 (dernière modification le 29/05/2011)

L’organisation moderne construit son efficacité et sa réussite sur l’adaptation avec les impératifs internes et externes de son environnement. Grâce à cette démarche, elle définit des modes de fonctionnement qui offrent un équilibre et une stabilité lui permettant de contrôler une multitude d’éléments. Lorsque ces éléments sont négligés ils peuvent causer un décalage et affecter ainsi le bon fonctionnement des organisations en les menant souvent vers des crises.


L’élément déclencheur et son cadre

Image du domaine public
Image du domaine public
La crise survient donc quand les systèmes que l’organisation s’est donné tant de mal à mettre en place, se trouvent incompatibles avec l’environnement interne et/ou externe. Cela se fait la plus part du temps, par l’entrée en jeux d’éléments qui échappent au contrôle de l’organisation, ils sont considérés comme des éléments déclencheurs de crises. Mais un élément déclencheur fait partie d’un système, il ne peut donc être étudié qu’au sein de ce cadre : ce qui est sans danger dans un environnement x pour une organisation y, peut avoir des effets dévastateurs au sein d’un autre environnement et pour une autre organisation, le moindre changement dans l’équation organisation/environnement peut donc changer la gravité voir la nature des éléments éventuellement déclencheurs.

Les grands événements sportifs : un changement programmé

L’organisation d’un grand événement sportif planétaire, tels que les jeux olympiques ou la coupe du monde de football, constitue une opportunité exceptionnelle pour le pays organisateur, elle le propulse dans une dynamique socioéconomique très difficile à égaler en temps normal. Elle suscite une large mobilisation populaire. Mais vis-à-vis des risques de crises, elle exige une plus grande vigilance et une organisation exceptionnelle, du fait qu’elle provoque des changements radicaux dans l’environnement général du pays ce qui entraine un décalage avec les fonctionnements habituels. L’organisation se retrouve alors avec un dispositif correspondant à une situation qui n’est plus d’actualité.

Le plus grand facteur de changement : la médiatisation

La médiatisation est un facteur clé dans le déclenchement d’une crise, car si un problème n’est pas connu de l’opinion publique locale ou internationale, il ne peut être déclencheur d’une crise. Or durant un grand événement sportif aucun pays ne peut se payer le luxe d’échapper aux projecteurs (ce qui n’est pas complètement négatif). Ainsi durant les jeux olympiques (JO) de Pékin en 2008, le nombre de journalistes attendus était de 21.000, alors que la dernière coupe du monde de football organisée en Afrique du Sud a attiré 18.000 journalistes pour couvrir l’événement . Dans le premier cas le monde a découvert la répression et l’étouffement que le gouvernement chinois infligeait aux Tibétains, grâce - entre autres - aux nombreuses manifestations organisées par ces derniers, bien avant le commencement des compétitions. Cette situation a provoqué de multiples réactions à travers le monde notamment lors du passage de la flamme olympique, elle a poussé la classe politique à agir comme ce fut le cas de Nicolas Sarkozy qui, questionné sur un éventuel boycott de la cérémonie d’ouverture des JO, a répondu "toutes les options sont ouvertes".

Dans le deuxième cas, celui de la dernière coupe du monde, les problèmes sécuritaires que l’Afrique du Sud a toujours connus, ont étés évoqués dans plusieurs débats et plateaux télévisés ce qui a affecté l’image touristique du pays.

A travers ces deux cas cités, nous constatons que le changement de l’environnement médiatique a transformé des facteurs déjà existants et jusque là contrôlés, en des facteurs potentiellement dangereux et menaçants. Le pays organisateur doit donc se projeter dans l’environnement "attendu" pour regarder des éléments existants, différemment.

L’adaptation du fonctionnement comme moyen d’anticipation

Même si le grand événement sportif modifie profondément l’environnement de l’organisation, sa marge d’anticipation reste importante puisque les changements majeurs sont connus d’avance et peuvent être cernés par une organisation adéquate. Lors de la dernière coupe du monde le gouvernement sud-africain, conscient des problèmes sécuritaires qu’il doit affronter, a mis en place un dispositif sécuritaire impressionnant et le plus exceptionnel c’est qu’une "cinquantaine de tribunaux spéciaux, sous la houlette de plus de mille juges, avocats et clercs, ont en outre été installés pour traiter les affaires le plus rapidement possible. Ils fonctionneront sept jours sur sept, de 8h30 à 23 heures" cela constitue un exemple d’adaptation anticipée qui peut être appliqué à tous les aspects dont on prévoit une évolution négative à cause d‘un changement dans l’environnement.

L’organisation d’un grand événement sportif place le pays organisateur dans un cadre inhabituel, où beaucoup de repères collectifs et individuels sont remplacés. La réussite d’un dispositif dépendra toujours de la capacité de l’organisation à prévoir les changements qui vont intervenir sur son environnement, ainsi que de sa capacité à imaginer les fonctionnements qui devraient s’adapter avec ces changements.
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