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Un jardin pour Eugénie


Par Jeanne Voisin Rédigé le 12/12/2014 (dernière modification le 11/12/2014)

A tous ceux qui en cette période où les fêtes de fin d'année se préparent, recherchent fébrilement le beau livre original à (s') offrir, il faut dire qu'ils doivent cesser immédiatement leur quête. Ce merveilleux ouvrage existe, il est paru depuis peu aux éditions d'art Somogy.


"Un jardin pour Eugénie", sous-titré "la dernière Impératrice au Cap-Martin" est même un très beau livre, dû à I'historien Étienne Chilot. Il a obtenu le Prix Second Empire 2014 de la Fondation Napoléon. C'est un ouvrage qui a tout pour plaire, le cadre superbe dans lequel il nous emmène, Roquebrune-Cap-Martin, le personnage qu'il dépeint et qui est digne de retenir l'attention, Eugénie de Montijo. Elle fut l'épouse de Napoléon III et impératrice des Français depuis son mariage, le 30 janvier 1853, jusqu'au 4 septembre 1870, jour de la chute du Second Empire. Veuve le 9 janvier 1873 et ayant perdu son fils unique de 23 ans, le prince impérial Louis-Napoléon, le 1er juin 1879, qui s'en était allé combattre les Zoulous en Afrique du sud, elle mena pendant quelques années une vie assez errante. A bord de son yacht le Thistle, elle sillonna les mers, des côtes d’Écosse, à l’Égypte et à Ceylan, via la Norvège, la Grèce et la Sicile. Puis, elle choisit de venir s'installer dans le midi de la France qu'elle connaissait bien pour y avoir souvent séjourné à l'instar d'autres impératrices, Elisabeth d'Autriche ou Victoria. Eugénie est morte à un âge fort avancé, le 11 juillet 1920 au Palais de Liria à Madrid, propriété de sa sœur, la duchesse d'Albe, elle s'était rendue en Espagne, son pays natal, pour une opération de la cataracte et contracta un refroidissement qui lui fut fatal. Elle était née María Eugenia de Palafox-Portocarrero de Guzmán y Kirkpatrick, marquise d’Ardales, marquise de Moya, comtesse de Teba, comtesse de Montijo, le 5 mai 1826 à Grenade.

L'ouvrage s'ouvre sur des reproductions de tableaux illustrant les grandes heures du Second Empire, "L'impératrice Eugénie entourée de ses dames d'honneur" et le portrait de l'impératrice du célèbre peintre Franz-Xavier Winterhalter. Ainsi que la "Réception des ambassadeurs du Siam à Fontainebleau" de Jean-Léon Gérôme. La vieille dame qu'est devenue l'ex-impératrice, toute de noir vêtue, a conservé son port élégant et sa majesté comme nous le montrent les nombreuses photos d'elle prises en différents endroits de sa propriété.


Dans une région qui s'ouvre au tourisme

En 1892, on ne la fréquentait qu'en hiver et le Cap-Martin n'avait rien à voir avec ce qu'il est devenu, il était recouvert d'une forêt d'oliviers et de pins. C'est là que va s'élever la villa de l'ex-impératrice, elle la baptisera Cyrnos, nom grec de la Corse, berceau de la famille Bonaparte, on dit même que de là par temps clair on en devine les côtes. Et surtout que seront aménagés les deux hectares de parc qui vont entourer la demeure. Trois hommes se font remarquer pour cette tâche, l'architecte danois Hans-Georg Tersling déjà connu pour sa construction du Grand Hôtel du Cap-Martin qui avait accueilli de nombreuses têtes couronnées dont l'ex-impératrice; le paysagiste allemand Ludwig Winter qui avait à son actif les jardins de la Villa Hanbury à Mortola, près de Vintimille; son collaborateur italien Giovanni Pizzi qui deviendra le chef jardinier de la villa Cyrnos. Tout cela nécessitera deux ans de travaux effectués par des dizaines d'ouvriers. Comme les palmiers n'étaient pas endémiques, il fallut les faire venir de l'Italie voisine, deux de 11m et pesant 16t chacun, furent acheminés par un attelage de 18 chevaux. Une fois installée, l'ex-impératrice retrouva ses amies, la reine Victoria familière des lieux qu'elle fréquentait sur un attelage tiré par un âne, le fidèle Jacquot. Ainsi qu’Élisabeth d'Autriche qui arpentait tôt le matin, les sentiers du littoral. La villa Cyrnos servit de décor à la vie sociale de l’impératrice qui y reçut un grand nombre de visiteurs plus ou moins connus, le livre se termine avec la liste de ceux qui fréquentèrent la petite "cour" de Cap-Martin. Notamment le tsar Nicolas II, le roi Alphonse XIII d’Espagne, le shah de Perse, le sculpteur Rodin, Lucien Daudet, Reynaldo Hahn, Rodin, Santos Dumont, Jean Cocteau ou Ferdinand Bac. Un des plus assidus sera son voisin S.A.S. Albert Ier de Monaco, il revenait ainsi sur les terres qui furent celles de sa famille jusqu'en 1860. Eugénie se rendait également au Palais princier sur le Rocher, on peut lire par exemple le menu qui lui fut servi le 24 mars 1891. S.A.S. Albert II a d'ailleurs préfacé l'ouvrage.
C'est donc un livre magnifique, riche d'informations de tous ores et sans doute aussi tout imprégné de nostalgie. ll a également le mérite de nous prouver une fois de plus que certains moments de l'histoire que l'on croirait rejetés dans le passé lointain, sont au contraire assez proches de nous. Cette impératrice que l'on imagine en plein XIXe siècle a terminé sa vie après la Première Guerre mondiale...








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