Une délégation de l’ONU félicite l'Egypte pour ses avancées démocratiques


Par Islem Salmi Rédigé le 11/04/2011 (dernière modification le 11/04/2011)

Après huit jours en Egypte, la délégation du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) déclare que de nombreuses mesures ont été mises en pratique depuis le mouvement de révolte des Égyptiens en janvier. Celle-ci a aussi demandé aux autorités d’établir des réformes institutionnelles "concrètes et démocratiques" afin de "traduire les aspirations légitimes du peuple égyptien".


Un communiqué de presse a informé que la délégation a également aspiré à "un effort concerté et une vigilance renouvelée" dans la lutte contre les violations des droits de l'homme et l'impunité. Elle appelle aussi "à garantir la transparence" et à bâtir "un dialogue inclusif" durant la période de transition.

Dans toutes ces actions, se trouvent plus particulièrement l'enregistrement des partis politiques et de nouveaux syndicats indépendants ainsi que l'ouverture d'enquêtes sur des violations des droits de l'homme. L'annonce de mises en accusation dans les cas de corruption y figure aussi.
La préparation des élections présidentielles et législatives, annoncée dans la déclaration constitutionnelle du 30 mars 2011, a également été mise en avant par le HCDH.

"Nous avons été encouragés par les engagements pris par les représentants des autorités d'institutionnaliser le respect des droits de l'homme, notamment par la ratification de plusieurs traités internationaux ou leurs protocoles facultatifs, et en prévoyant des procédures de plaintes individuelles", a déclaré le chef de la délégation, Anders Kompass, qui est aussi à la tête de la division de la coopération technique et des opérations sur le terrain au HCDH.

"Nous avons été impressionnés par la clarté de l'analyse présentée par les représentants de la société civile, en particulier les jeunes, et leur vision pour une nouvelle Égypte fondée sur des slogans de la révolution qui mettent en avant la dignité, la liberté et la justice sociale", ont expliqué les experts de l’ONU, en ajoutant que "la crédibilité des réformes entreprises pour toute société en transition dépend de la manière dont elles sont mises en œuvre et dont les violations actuelles des droits sont prises en compte".

Les propos d’une jeune militante ayant touché la délégation, celle-ci a voulu saluer ses dires en la citant : "les révolutions ne font pas de changements, elles ouvrent des portes et créer les conditions du changement, mais les mentalités anciennes doivent aussi changer". Bien qu’il soit difficile de faire changer les mentalités, la délégation se dit être consciente de cela et espère un avenir meilleur pour le peuple égyptien.

"Si les Égyptiens font confiance à l’État et aux institutions, les autorités doivent pour leur part rester vigilantes et veiller au plein respect des droits de l'homme", a ajouté la délégation, en insistant sur "l’importance de montrer des résultats tangibles dans la lutte contre les abus et l'impunité passés, et d'assurer une responsabilisation à tous les niveaux afin que la justice soit rendue et que cela soit perçu comme tel".

Les experts de l’ONU ont cependant fait remarquer non sans "préoccupation" qu'ils avaient eu des informations montrant "la poursuite des arrestations et des détentions arbitraires, ainsi que de torture et mauvais traitements sur certains citoyens, y compris des femmes", et "des tentatives d'imposer des restrictions sur les libertés d'expression et de réunion".

"Ces violations présumées des droits doivent être rapidement examinées et revues, et un effort important est nécessaire afin de s'assurer qu'elles ne se reproduisent pas", a indiqué la délégation, tout en se de se sentant "préoccupée par la pratique continue des procès civils devant des tribunaux militaires dont les jugements sont sans appel, et des violations des garanties à un procès équitable et une procédure régulière, notamment en interdisant de contacter des avocats et des membres de la famille".

"Tout ceux que nous avons rencontré ont affirmé que l’Égypte ne pourrait jamais revenir en arrière, comme elle était avant le 25 janvier", a achevé la délégation, jugeant cependant qu'il serait "crucial de garantir l'inclusion et la participation de toutes les parties de la société, sans discrimination, au développement d'un nouveau contrat social".



NDLR: A noter que Ban Ki-moon est attendu au Caire le 14 avril prochain, à la Ligue Arabe, pour présider une réunion des organisations internationales et régionales concernées sur la Lybie.

Egypte_Onu.mp3  (389.81 Ko)






Autres articles dans la même rubrique ou dossier: