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Cameroun: comment le Rdpc veut recoller ses morceaux avant les élections


Par Rédigé le 12/08/2013 (dernière modification le 11/08/2013)

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (au pouvoir), a choisi l’option des investitures pour désigner ses candidats aux législatives et municipales du 3 septembre 2013. Mais les opérations ont laissé de nombreuses plaies béantes, dont la cicatrisation semble hypothétique.


Jean Nkuete, Secrétaire général du Comité central du Rdpc, au centre de vives critiques (c) Rdpc
Jean Nkuete, Secrétaire général du Comité central du Rdpc, au centre de vives critiques (c) Rdpc
rdpc.mp3 rdpc.mp3  (2.04 Mo)

Ce serait donc une page déjà tournée? C’est du moins la conviction des hiérarques du Rdpc, qui inclinent à relativiser la portée des batailles qui ont bruyamment secoué le parti au pouvoir à la faveur de la sélection de ses candidats aux postes de députés et de conseillers municipaux. "Qu’importe qu’il y ait eu, ça et là, quelques effervescence lors de la compétition locale, entre les camarades d’un même parti dont l’idéologie est acceptée de tous", se réjouit Jacques Fame Ndongo, secrétaire national à la communication, dans une interview dans le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune. Et d’ajouter: "cela procède de la vitalité de notre formation politique et du choc vivifiant des idées dans le cadre du débat interne qui est source d’émulation, par-delà de rares (voire rarissimes) dérives répréhensibles". Telle est le discours des cadres du Rdpc au lendemain de la publication des listes des porte-étendards du parti majoritaire, par Élections Cameroon, régulateur du jeu électoral.


Le message est censé s’adresser à une partie de l’opinion, et aux militants frustrés, dont on redoutait qu’ils optent pour un vote-sanction contre leur formation politique. Selon des experts, le Rdpc ne devrait pas éprouver du mal à gérer à son avantage le mécontentement généré par les investitures des candidats aux élections du 30 septembre. "Le Rdpc dispose des ressources pour contenir ces remous. Ce ne devrait pas être difficile pour les élections à venir. En revanche, il faut craindre que les effets des frustrations ne déterminent pour une bonne part, la succession du président Paul Biya", analyse le socio-politiste Mathias Éric OwonaNguini. Au regard des usages, le parti au pouvoir pourrait recourir à des astuces éprouvées. "La direction du parti pourrait très bien faire des promesses valorisantes en terme d’occupation des positions de pouvoir à tous ceux qui ont été froissés, et qui ont vu leurs ambitions contrariées, parfois injustement, lors de ces investitures", soutient un candidat qui a reçu in extremis, l’onction du Rdpc pour l’élection des députés.

Il n’empêche. Dans les rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, des attentes sont nombreuses. Certains militants espèrent qu’avant les élections couplées, le président national du parti s’adressera à ses camarades pour calmer les esprits surchauffés. "Le président est le seul qui soit capable de donner une direction dont personne ne pourra s’écarter. Il est bon qu’il nous parle", suggère MabouMabou, un universitaire, Conseiller technique au ministère de la Communication, et militant du Rdpc. D’autres voix murmurent leur souhait de voir Paul Biya sanctionner les hauts cadres du parti, sur qui pèsent d’insistantes suspicions de clientélisme et de corruption, et qui sont accusés –sans preuve- d’avoir, contre rétribution, procédé à des sélections jugées fantaisistes. "Nous attendons que le président national sanctionne de manière exemplaire les cadres du parti qui ont procédé à des investitures contre de l’argent. Nous espérons qu’il va balayer ceux qui occupent les postes les plus éminents au Comité central (l’une des instances de direction et de gestion du Rdpc, Ndlr)", martèle un ancien député, qui a la chance d’avoir été de nouveau investi par le sommet du parti, grâce à l’intervention personnelle de Paul Biya.

Les opérations d’investitures au sein du Rdpc n’ont pas fini d’alimenter la polémique. Elles mettent face à face deux tendances: l’une, favorable à ce procédé qui donnait tous les pouvoirs au sommet du parti, de désigner ses candidats aux législatives et municipales; l’autre, qui appelait de tous ses vœux les élections primaires par lesquelles la base désignerait ses candidats à la candidature. Mais les statuts du Rdpc prévoient que le Comité central accorde les investitures aux candidats au parti à diverses élections. Traduction: quelle que soit la formule, la hiérarchie du parti détient le dernier mot sur le choix des candidats. Les "légalistes", ont beau jeu d’invoquer ces dispositions de la "constitution du parti".








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