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Auto-évaluation de la gouvernance locale au Bénin, 2e édition


Par Rédigé le 28/08/2012 (dernière modification le 29/08/2012)

Principale référence en matière de gouvernance de nos 77 communes au Bénin, l’auto-évaluation de la gouvernance locale réalisée par l’Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB) et soutenue par les partenaires techniques et financiers du secteur, est à sa deuxième édition. Mais, si le processus n’a pu se dérouler que dans 46 communes, les résultats montrent par rapport à la première édition, qu’il n’y a pas eu d’avancées significatives en matière de gouvernance locale. Une contre-performance qu’il convient de corriger rapidement afin de faire de nos collectivités locales, de véritables laboratoires de bonne gouvernance dans notre pays.


Peu de progrès réels sur 46 communes couvertes

La deuxième édition de l’exercice d’auto-évaluation de la gouvernance locale contrairement à celle de 2007 qui a mobilisé toutes les communes, est à rude épreuve. Sur les 77 communes qui ont participé à la première expérience, seulement 46 ont répondu à l’appel. Et ce, grâce à l’appui des partenaires techniques et financiers intervenant dans ces communes.
En effet, le Programme d’appui à la Décentralisation et au Développement Communal (PDDC-GIZ), a permis de toucher 25 communes. Il s’agit de: Abomey, Adjohoun, Allada, Avrankou, Bantè, Bassila, Bohicon, Comè, Covè, Dangbo, Djakotomey, Grand-Popo, Kérou, Kétou, Kouandé, Lokossa, Natitingou, Ouidah, Ouinhi, Péhunco, Savalou, Sô-Ava, Toffo, Zagnanado et Zogbodomey.
Avec le Programme d’appui à la Décentralisation, à la Déconcentration, et au Développement économique local au Bénin (PA3D-FENU), ce sont les 14 communes des départements du Borgou et de l’Alibori qui ont été couvertes. Il s’agit de Bembèrèkè, Kalalé, N’Dali, Nikki, Parakou, Pèrèrè, Sinendé, Tchaourou, Banikoara, Gogounou, Kandi, Karimama, Malanville et Ségbana.
Enfin, avec l’appui de l’organisation suisse HELVETAS, l’ANCB a pu réaliser l’exercice avec 7 autres communes que sont Aplahoué, Dogbo, Klouékanmè, Lalo, Toviklin, Porto-Novo et Abomey-Calavi.
De façon générale, en comparaison avec la première édition, on note que les résultats de l’exercice sont mitigés. En effet, les scores moyens obtenus par les communes entre l’édition de 2007 et celle de 2010, sur la base des mêmes critères, révèlent une régression en matière de gouvernance locale. De 1,97/3, ce score est passé à 1,81/3, soit une différence de point de 0,16.
En ce qui concerne le premier groupe de 16 communes d’intervention du PDDC, (Ouidah, Sô-Ava, Djakotomey, Grand-Popo, Lokossa, Bohicon, Ouinhi, Zagnanado, Bassila, Kérou, Kouandé, Péhunco, Bantè, Adjohoun, Avrankou, Abomey), le rapport général signale qu’en matière de performance des communes dans la gouvernance locale, la majorité des communes se retrouve au niveau 2, soit 81,25% des communes auto-évaluées. Cette contre-performance des communes en général, se justifie par de faibles scores enregistrés en matière de fonctionnalité des commissions, d’adoption du budget dans les délais, du taux d’exécution du budget d’investissement, du respect des procédures de passation des marchés publics, d’information des citoyens et de consultation des organisations et associations féminines. Au sujet du second groupe de 9 communes d’intervention du PDDC-GIZ (évaluée en deuxième phase), la situation est la même avec 8 se retrouvant au niveau 2 en matière de gouvernance locale.

Dans les communes du Borgou (sans Parakou évaluée isolément après les autres communes bénéficiaires du PA3D) les résultats comparés montrent que c’est dans les domaines de la mobilisation des ressources, l’information, la participation et le genre que les communes ont enregistré des performances avec des scores oscillant entre 2,38 et 2,29. En revanche, les communes affichent des contre-performances en matière de gestion administrative et financière (score de 1,91) et de prestations de l’administration communale (score de 2,00). Au niveau des communes sœurs de l’Alibori, on enregistre les mêmes scores et la même tendance. Si on note une nette progression dans le domaine de l’organisation interne de l’administration communale, en matière de gestion administrative et financière, de l’information, de participation et de genre, de prestation de l’administration communale et de mobilisation des ressources, les résultats ne sont pas encourageants.
Dans les communes appuyées par HELVETAS, la tendance est la même avec une majorité de communes se retrouvant au niveau 2 en matière de gouvernance locale. (4 sont légèrement au dessus du niveau 2, soit 57,14%).

Quelques progrès encourageants

Si de façon générale, en matière de bonne gouvernance locale, les efforts restent mitigés, on note néanmoins quelques progrès aux regards des domaines renseignés.
Dans le domaine de l’organisation interne de l’administration communale, toutes les communes ayant fait l’exercice, enregistrent une performance satisfaisante. Certaines se distinguent avec un score de 3. Il s’agit des communes de Péhunco, Abomey, Avrankou, Klouékanmè, Comé et Aplahoué. Une preuve qu’aujourd’hui, dans nos collectivités locales, l’administration est bien organisée.
Les progrès restent tout aussi satisfaisants en matière de mobilisation des ressources. Là également, quelques communes s’illustrent fort bien avec un score égal ou supérieur à 2. Au nombre de ces communes championnes qui réussissent dans le renflouement de leurs caisses, on peut citer Bembèrèkè, Sinendé, Tchaourou, Kalalé, Pèrèrè toutes du département du Borgou. Mais, aussi Kérou dans l’Atacora, Bassila dans la Donga, Allada dans l’Atlantique, Comé dans le Mono, Klouékanmé dans le Couffo et Porto-Novo dans l’Ouémé.
De même, dans le domaine de la prestation de l’administration communale, nos collectivités locales mènent des efforts à souligner. Avec un score égal ou supérieur à 2,5, quelques-unes d’entre elles, méritent d’être félicitées. Dans le lot, nous avons les communes de Karimama, Péhunco, So-Ava, Pèrèrè, Sinendé, Tchaourou, Grand-Popo, Aplahoué, Bassila, Bantè, Klouékanmè, Comé et Porto-Novo.
En ce qui concerne le domaine de l’information, la participation et la prise en compte du genre, il convient de signaler que près de la moitié des 46 communes, affichent aussi une performance satisfaisante.
Au total, si les communes doivent redoubler d’efforts dans les domaines de la gestion administrative et financière et de la mobilisation des ressources, certaines parmi elles, méritent d’être félicitées pour avoir maintenu ou fait des progrès dans tous les domaines et donc, en matière de gouvernance locale. C’est le cas de la commune de Klouékanmè en peloton de tête avec un score de 2,66 suivie de la ville de Porto-Novo avec 2,54 et la commune de Bassila avec 2,50. Viennent ensuite les communes de Tchaourou, Sinendé, Pèrèrè, Nikki, Kalalé, Comé et Kérou.
Par ailleurs, si l’exercice de l’autoévaluation de la gouvernance locale dans les communes permet de renseigner sur l’état de la bonne gouvernance, il permet surtout d’amener les communes à reconnaître les points faibles afin de les corriger. Ainsi, au terme de l’exercice, des recommandations pertinentes ont été faites pour rendre les progrès plus significatifs dans les prochains mois. Et chaque commune ayant participé au processus, dispose désormais d’un plan d’actions pour corriger les points faibles notés.
Par exemple, dans le domaine de la mobilisation des ressources, les communes sont invitées à élaborer et mettre en œuvre un plan de mobilisation des ressources financières locales ; prévoir une ligne budgétaire visant à encourager les services déconcentrés. Afin d’améliorer la gestion administrative et financière, un domaine où les scores des communes restent encore faibles, les communes sont dorénavant appelées, à veiller au bon fonctionnement de la cellule de passation de marché public, à faire dans un délai raisonnable, un plaidoyer auprès des PTF et de l’Etat pour le transfert des ressources, améliorer le taux d’exécution de leur PAI en élaborant à temps des PAI réalistes et en développant des stratégies efficaces de mobilisation et de gestion de leurs ressources financières… De même, en matière de prestations, les recommandations sont relatives à l’amélioration du délai d’établissement du volet N°1, la transmission à temps des fiches de naissance des maternités vers les arrondissements…

Des regrets face au manque d’intérêt des communes et au faible appui des PTF

Photo (c) Alain Tossounon
Photo (c) Alain Tossounon
Lancée comme la première édition avec beaucoup d’enthousiasme, les acteurs du monde de la gouvernance locale attendaient beaucoup de la deuxième édition de l’auto-évaluation de la gouvernance locale. Mais, contrairement à la première expérience qui a connu la participation de toutes les 77 communes, l’édition 2011 a été marquée par une volte-face des communes. Sur les 77 communes qui devraient être au départ, seulement 46 ont pu faire l’exercice. Pourtant, la réalisation de la deuxième édition a été l’une des grandes recommandations issues du congrès de novembre 2008 de l’Association nationale des communes du Bénin (ANCB). A cette occasion, tous les maires et les autres acteurs du développement local avaient unanimement salué l’avènement de ce processus et le succès de l’édition de 2007. C’est fort de cet engouement manifesté que l’ANCB a lancé la deuxième édition dont les ateliers communaux, contrairement à la première, devraient être totalement pris en charge par les communes elles-mêmes.
Seulement, les communes n’ont pas tenu leurs promesses. Et le processus, malgré tout l’intérêt suscité laisse aujourd’hui, un goût d’inachevé. Les sensibilisations et les appels de pied de l’ANCB n’ont pu convaincre certaines communes restées insensibles. Un manque d’engagement qui empêche le processus d’aller à son terme.
Aujourd’hui, c’est grâce aux partenaires que sont le PA3D, le PDDC-GIZ et HELVETAS que l’initiative a pu se dérouler dans les 46 communes. Et quand on sait que les résultats de l’édition 2007 ont constitué et constituent encore un baromètre en matière de gouvernance locale pour de nombreux acteurs et chercheurs dans le secteur, les communes encore mises en attente doivent se mobiliser pour relever le défi. C’est à ce prix que les communes qui portent en elles l’espoir du développement de notre pays tiendront le pari.








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