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Le regard décalé: Que faut-il croire?


Par Rédigé le 18/09/2013 (dernière modification le 22/09/2013)

A force de toujours vouloir être le premier on finit par être le dernier. Encore une fois, des médias à travers les réseaux sociaux ont prouvé qu'il est grand temps de se calmer avec la course à l'information immédiate, méthode qui a d'ailleurs perdu son rôle informatif depuis longtemps maintenant.


Le regard décalé: Que faut-il croire?
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Dernier exemple en date, la fusillade aux États-Unis il y a deux jours lundi 16 septembre à Washington. Deux grandes chaînes de télévision n'ont pas hésité à citer le nom du présumé coupable, quelques heures après le massacre, sur la base d'une pièce d'identité trouvée auprès du corps d'une des 12 victimes. Il n'en a pas fallu plus pour citer le nom d'un lieutenant de la Navy qui n'avait rien à voir avec la fusillade. Et oui lorsqu'un fou vous tire dessus, vous courrez et vous ne pensez pas forcément à vérifier que vous avez bien gardé vos papiers d'identité sur vous. Et comme certains journalistes, eux, oublient vite les règles apprises, ils publient sans même vérifier le nom d'un suspect - tout plutôt qu'aucune information - et tant pis pour les dégâts. On n'ose imaginer voir son nom apparaître et associé dans la presse et sur les médias sociaux, à un massacre. Et même si ces mêmes médias se sont rapidement rétractés et effacé le nom du faux suspect, on tremble. On tremble car l'utilisateur d'internet a qui ont a rabâché que le net avait une mémoire d'éléphant, ne croit plus que le nom effacé le soit vraiment. Il ne sait plus quoi penser et on le comprend.

Tout comme celui qui lit et entend partout qu'un nombre impressionnant de Français soutiendrait le bijoutier-tueur. Et puis qu'en fait, ils ne seraient pas si nombreux les soutiens du Niçois et que le nombre de "j'aime" sur la page Facebook créé pour le soutenir ne serait pas aussi important que cela. Et puis si en fait, ils sont importants, la machine avait juste un peu de retard pour les comptabiliser. Et puis d'autres pages de soutien qui ne le sont pas vraiment ont été créées (soutien au lapin... on appréciera le bon goût). Qui ne le sont pas vraiment car les initiateurs du projet ne soutiennent pas forcément celui qui se dit "la première victime du braquage". L'étudiant qui est à l'origine de la première page de soutien a déclaré n’être affilié à aucun parti politique et très surpris par le succès de sa page. Comprenez: pas de manipulations politiques d'un parti quelconque, au hasard, le Front national. On veut bien le croire, mais il semblerait que le fait de vouloir garder son anonymat donne l'occasion au parti cité plus haut ou à "certaines mouvances d'extrême droite" - on appréciera l'expression récurrente des médias de faire croire à son électorat populaire (celui qui est sensé être pour la loi du Talion) qu'il est à l'origine de cette fameuse page Facebook.

En résumé, un gros succès de soutien à travers les "j'aime" de Facebook qui seraient bien réels mais en même temps, ne pas leur donner plus d'importance qu'ils n'en auraient. Cette mobilisation impressionnante - plus de 1,6 million - ne serait en fait qu'une manifestation "désincarnée et distante" selon le chercheur Olivier Ertzscheid. Les scientifiques en veulent entre autres pour preuve le nombre très restreint, un millier, de manifestants dans les rues de Nice, pour soutenir le commerçant agressé. Deux spécialistes de la question André Gunthert et le déjà cité Olivier Ertzscheid explique que "le like a sa propre logique: une logique d’empathie distante ou de fausse proximité (qui) abolit toute réflexivité, toute distance". Ces sentiments de soutien ou de colère seraient virtuels et par conséquent moins dangereux que les lynchages et réactions primaires d'avant l'ère numérique. On est en droit alors de regretter que le hold-up et le coup de carabine du bijoutier sur le braqueur de 18 ans n'est pas été virtuels.
Les temps changent, et il faut suivre.








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