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Burkina Faso: AVC, une pathologie qui prend de l’ampleur


Par Rédigé le 21/02/2019 (dernière modification le 20/02/2019)

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont la deuxième cause de mortalité dans le monde. Il sont plus importants dans les pays en voie de développement. Ce phénomène s’installe désormais à grande enjambée au Burkina Faso et affecte de plus en plus les jeunes.


Illustration d'une personne affichant un des signes d'AVC. Photo (c) A. Tapsoba
Illustration d'une personne affichant un des signes d'AVC. Photo (c) A. Tapsoba
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L’AVC est la cause de 60% de décès dans les hôpitaux au Burkina Faso. On note une mortalité de 8% due aux maladies cardiovasculaires, qui viennent en 3e position derrière les pathologies infectieuses et les accidents de la circulation. Longtemps considéré à tort ou à raison comme la maladie des vieux et des obèses, le constat est tout autre de nos jours car nombreux sont ces jeunes qui meurent de cette maladie.

Les AVC sont classés en deux types, en fonction de leur cause principale: les accidents ischémiques et les accidents hémorragiques. Les accidents ischémiques sont les plus fréquents (80%), provoqués par l'occlusion d'une artère cérébrale ou à destination cérébrale (comme les artères carotides ou les artères vertébrales) qui entraîne un infarctus cérébral. Les accidents hémorragiques. Ceux-ci sont causés par la rupture d'un vaisseau. Il existe différentes étiologies, la plus fréquente étant une atteinte dégénérative des petites artères perforantes liée à l'hypertension artérielle. L'hématome se forme rapidement; un œdème se forme autour de l'hématome, ce qui aggrave la compression du cerveau dans la boîte crânienne, entraînant ou aggravant une hypertension intracrânienne (HTIC). L'hématome peut se rompre dans un ventricule cérébral.

Selon les analyses du docteur Jean Jacques Zéba, président de l’Association pour la promotion de l’hygiène au Burkina Faso (APH BF), l’AVC en plus de tuer, provoque des millions d'handicapés. Grave encore, nombre de ces victimes ont moins de 65 ans, parmi eux, les cadres supérieurs, les professions libérales et surtout les cadres moyens, dont les compétences sont indispensables à toute croissance économique.

Le neurologue Pr.Christian Napon, précise que les symptômes d’alerte, sont la paralysie brutale d’une partie ou de la moitié du corps, des difficultés ou la perte de langage, le trouble de la vision, des troubles de l’équilibre et le mal de tête soudain n’ayant aucune cause connue. Mais le plus important à retenir est que ces maladies sont évitables. La prévention est possible. Elle permet surtout de sauver des vies humaines et aussi de stopper ou du moins de réduire de façon significative cette maladie.


La prise en charge hospitalière

Au Centre hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), le plus grand hôpital du pays, la capacité d’accueil est seulement de 23 lits. Alors que le phénomène prend de l’ampleur. "Nous ne disposons pas de moyens adéquats pour le service" confie Christian Napon. "Il y a souvent un manque d’oxygénation pour la réanimation des patients qui sont dans le coma. Les lits ne sont pas dotés d’appareils qui permettent de surveiller plusieurs paramètres notamment, la tension artérielle, le pouls, etc… alors que ce sont des choses qu’il faut surveiller continuellement" a-t-il ajouté. Pour cette raison, certains patients sont obligés d’attendre aux urgences, dans des conditions inconfortables. Une situation qui aggrave encore leurs cas. En outre, le praticien souligne le manque de spécialistes dans le domaine des AVC au Burkina. "Nous avons des neurologues généraux et non des spécialistes. Il y a la neurologie-vasculaire qui est une spécialité de cette pathologie. Un appel est lancé aux autorités compétentes de mettre les moyens nécessaires à la disposition des hôpitaux du pays pour une meilleure prise en charge des patients".

Les causes on ne les ignore pas. L’hypertension artérielle est le principal facteur de risque. Vient ensuite le tabagisme qu’il soit actif ou passif. Il y a aussi l’obésité, le mauvais régime alimentaire, la sédentarité c’est-à-dire l’inactivité physique, la dyslipidémie ou l’excès du mauvais cholestérol dans le sang, le diabète sucré, l’abus d’alcool. Les facteurs psycho-sociaux tels que le stress et la dépression, les maladies cardiaques telles que l’arythmie cardiaque par fibrillation atriale sont également des facteurs de risque. Il excite aussi d’autres causes que sont l’âge, l’hérédité familiale, la drépanocytose, la migraine, la contraception hormonale, l’apnée du sommeil, le traitement hormonal substitutif de la ménopause.

Que faire en cas d’AVC?

Le neurologue conseille qu’en cas de suspicion d’AVC, il faut se rendre le plus rapidement possible dans un centre de santé en vue d’augmenter les chances de survie et de récupération. Après quoi, Il faut immédiatement hospitaliser le malade, faire un scanner cérébral pour voir si c’est vraiment un AVC et déterminer le type au cas où le résultat est positif avant de commencer le traitement du patient. La rééducation est importante pour la récupération. Environ 30% des patients peuvent décéder dans les premiers mois qui suivent l’accident. Cependant, le risque de décès dépend de l’importance de l’AVC.

Comment prévenir les AVC?

Pour éviter les accidents vasculaires cérébraux, il faut contrôler au moins les facteurs de risque modifiables. Éviter le tabagisme, la sédentarité, les mauvaises habitudes alimentaires en privilégiant les aliments d’origine végétale comme les céréales, les haricots, les légumes et fruits ; la viande blanche (le poulet, la pintade et le dindon); les poissons et viandes maigres; les produits laitiers à faibles teneur en matières grasses comme la margarine à base d’huile végétale, en lieu et place du beurre qui est trop riche en graisses saturées; le lait écrémé au lieu du lait entier; des saucisses moins grasses et moins salées; du pain moins salé; les huiles végétales pour la cuisine. Et l’aliment le plus important est l’eau. Il est conseillé de boire beaucoup d’eau, au moins 1,5l par jour.










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