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Voir Porto et revenir


Par Elise Venet Rédigé le 24/02/2020 (dernière modification le 25/02/2020)

Contrairement à la célèbre expression italienne "vedi Napoli e poi muori !" (qui se traduit littéralement par "voir Naples et mourir", transposée à la cité de Venise dans 2 œuvres littéraires distinctes), Porto offre quelques perspectives plus réjouissantes à ses visiteurs. Parmi les plus vieilles villes d'Europe, cette presque capitale passe du baroque à l'ultra-moderne en un battement de cil, sans avoir rien perdu de ses traditions et de sa douceur de vivre.


Au commencement était le fleuve

Un bateau traditionnel navigue sur le Douro, à Porto. Il s'apprête à passer sous le plus célèbre pont de la ville, le Ponte Luis 1, dominé par le Claustros do Mosteiro da Serra do Pilar (en haut à droite). / © E.V.
Un bateau traditionnel navigue sur le Douro, à Porto. Il s'apprête à passer sous le plus célèbre pont de la ville, le Ponte Luis 1, dominé par le Claustros do Mosteiro da Serra do Pilar (en haut à droite). / © E.V.
Porto, située au nord du fleuve Douro, a toujours constitué un port important dans les liaisons maritimes avec l'Europe. Son extension survint essentiellement au Moyen-Age et pendant la Révolution Industrielle du XIXe s. Les domaines viticoles de la région, délimitée par la vallée du fleuve, ont fait la richesse de la ville, dont la production s'exportait par bateau, à partir des caves à vin encore visitées aujourd'hui par les touristes. A Vila Nova do Gaia, en face de la vieille ville, les fabricants ouvrent leurs caves pour des dégustations de vins vieux de 10, 20 ou 30 ans ainsi que pour des cuvées spéciales.

Le pays tient son nom de l'évolution topographique et économique de la ville de Porto et de son fleuve : sur la route de Lisbonne à Braga, le village lusitanien de Cale tenait un rôle important dans la circulation des personnes et des biens. La fréquentation de la route commerciale augmentant, un autre village du nom de Portus vit le jour sur la rive opposée du fleuve Douro. Le comté de Portucalia prit ainsi pour capitale la ville de Portus-Cale qui donne de nos jour "Portugal", réunion des deux villages.

Aujourd'hui, ce ne sont pas moins de 6 ponts emblématiques qui relient les marges du Douro à Porto, partie intégrante de la géographie de la ville, au même titre que ses collines et ses quelques 30 églises. Parmi eux, la grande vedette correspond au pont Luis I, classé au patrimoine mondial. Il est l’œuvre du disciple de Gustave Eiffel, Teofilo Seyrig. Le film de Paulo Rocha "O rio do Ouro", sorti en 1998, rend un poétique hommage à ce fleuve essentiel à la vie de Porto et des habitants de la vallée du nord du Portugal tant matériellement que dans l'imaginaire collectif.

Ancient is the new hype

Vue des hauteurs de la ville depuis la Torre dos Clérigos. / © E.V.
Vue des hauteurs de la ville depuis la Torre dos Clérigos. / © E.V.
La libéralisation de l'économie, assortie de privatisations de grandes entreprises, et de réformes impulsées par le Premier ministre Anibal Cavaco Silva à la fin des années 90, ont fait entrer le Portugal dans l'économie de marché à son adhésion à la CEE en 1996. Si la croissance est au rendez-vous grâce à l'activité textile et aux généreux fonds européens, la place du tourisme dans l'économie portugaise représentait tout de même une part majeure du PIB (5,8% en 2013.)

En conséquence, une fois Porto inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco en 1996, c'est un formidable chantier de rénovation de ses édifices et sites d’intérêt qui a commencé. Nommée capitale européenne de la culture en 2001 et désormais reliée par des vols low-cost depuis tous les grands aéroports, la ville constitue une destination dans l'air du temps, entre néoclassicisme, baroque et ultramodernité de l'école architecturale de Porto (A Escola do Porto) à qui on doit plusieurs stations de métro, le stade de Braga, le Musée de Serralves...

La ville vibre de chantiers de rénovation de façades, d'embellissement des rues et des places publiques. Cette alternance entre vieilles bâtisses et immeubles donne un charme "vintage" à Porto qui n'a pas échappé aux commerçants et restaurateurs, accueillant les visiteurs et les habitants dans des lieux et locaux ayant conservé leurs parquets, leurs fresques, leurs boiseries d'origine. De nombreux concept stores et galeries d'art feront le bonheur des amateurs d'art et de design.

S'il fallait ne citer qu'un symbole de Porto ? Question ardue, ce serait néanmoins sûrement les [azulejos]i : carreaux blancs et bleus peints à la main et vernissés recouvrent façades et cours intérieures de motifs sophistiqués ou plus naïfs. Le mot vient de l'arabe "az-zulaïj" qui signifie "pierre polie". Les Portugais commencent à produire leurs propres azulejos au XVIe siècle ; ils deviennent polychromes au XVIIe s. Scènes de genre, inscriptions personnelles pour annoncer une maison ou un monument, formes géométriques... L'azulejo peut imiter tous les styles et sera influencé par les beaux-arts français et hollandais au XVIIIe s. Aujourd'hui, la technique reste inchangée et les artistes contemporains en renouvellent les motifs. Il ne faut absolument pas manquer la Gare Sao Bento à Porto où d'immenses fresques ornent les murs du hall des départs.

Alors...Boa viagem !

Azulejos de la gare de São Bento. / © E.V.
Azulejos de la gare de São Bento. / © E.V.

voir_porto_et_revenir.mp3 Voir Porto et revenir.mp3  (390.54 Ko)









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