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De Figeac à Lima


Par Jeanne Voisin Rédigé le 28/09/2014 (dernière modification le 26/09/2014)

Nul n'ignore que la sous-préfecture du Lot a vu naître Jean-François Champollion, le génial déchiffreur des hiéroglyphes. Mais on sait moins qu'un certain Théodore Ber y a aussi vu le jour. Il est l'objet depuis le 28 juin dernier, d'une très intéressante exposition que lui consacre le musée Champollion de la ville et qui s'intitule "40 ans dans les Andes - L'itinéraire oublié de Théodore Ber (1820-1900)".


Au long des quatre parties qui la composent, "Ber et la France"; "Un regard critique sur la société péruvienne"; "Les missions archéologiques et ethnographiques de Ber"; "La vie de Ber dans la vallée de Chanchimayo", on fait connaissance avec cette personnalité à la vie surprenante. Théodore Ber est né le 7 mars 1820 à Figeac où son père était artisan tailleur. Ses parents s'installent trè vite à Decazeville, localité industrielle de l'Aveyron, alors en plein essor, appelée ainsi en l'honneur d’Élie Decazes, fait duc par Louis XVIII dont il fut le ministre. Le jeune Ber accomplit un tour de France qui durera trois ans, il séjourne aussi en Italie et en Allemagne et exerce divers métiers, notamment tailleur, journaliste. Il s'intéresse à la politique et participe aux journées révolutionnaires de 1848 à Paris où il s'est établi comme commerçant. Il a épousé une féministe dont il se séparera. Ses affaires vont mal. Il s'embarque pour le Chili en 1860 et passe trois ans à Valparaiso. Il fait à nouveau faillite et va s'installer au Pérou. Il y sera maître d'école, professeur dans divers établissements de Lima, pompier, photographe, chansonnier, médecin, journaliste, fondateur et rédacteur en chef du journal francophone péruvien "L'étoile du sud". En 1870, il apprend la chute du régime de Napoléon III et le républicain qu'il est resté s'embarque pour la France. Il échappe à la répression en 1871 et repart pour le Pérou. Des missions ethnographiques et scientifiques lui sont confiées en 1875 par le ministère de l'Instruction publique et lui permettent de collecter des trésors archéologiques que l'on retrouve dans différents musées. Celui des Arts premiers, quai Branly à Paris, et le musée national d'archéologie de Saint-Germain-en-Laye en possèdent et ont prêté une centaine de pièces au musée Champollion. Mais l'écho de son engagement révolutionnaire était arrivé à Lima et à son retour au Pérou, la bourgeoisie locale lui retire les enfants dont il s'occupait.Il n'en poursuit pas moins ses recherches archéologiques. En 1878, il visite l'exposition universelle de Paris. Entre 1879 à 1885, il se fixe dans la colonie de La Merced, dans la vallée péruvienne de Chanchamayo avant de revenir à Lima. Il accomplit un dernier voyage en France en 1893 et meurt à Lima le 21 novembre 1900.


Un testament du plus haut intérêt

Son journal, composé de plusieurs carnets, tenu de 1864 à 1896, a permis de mieux connaître Théodore Ber. En 1892, il les a offerts à sa ville natale. Ces documents ont été récemment découverts et étudiés minutieusement par Christophe Galinon en collaboration avec Pascal Riviale, archiviste figeacois. C'est en 2001, que le premier, archiviste municipal, a découvert le premier recueil de ces mémoires. "C'était dans la tour, sous la sirène, dans ce grenier ouvert aux quatre vents, contre une pile de documents administratifs, que j'ai découvert ses carnets. Hormis les premières pages qui avaient souffert, tout était intact" se souvient-il. Avant de poursuivre "J'ai jeté un œil, et j'ai vu que ça parlait du Pérou, de fièvre jaune, de voyages. Au bout de trois ou quatre documents, ça m'a mis la puce à l'oreille et j'ai cherché plus avant. J'en ai trouvé dans un autre grenier de la mairie, dans la cave aussi. Il ne manquait presque rien. Plus tard, l'épouse d'Aimé Noël, l'historien figeacois, nous a donné deux registres qui manquient. A Figeac, on le sait, les archives recèlent des trésors, mais là, on partait au bout du monde".
Si vous passez par Figeac, vous serez sans doute séduit par le charme de la vieille cité lotoise. Et ne manquez pas surtout de visiter cette exposition qui vous révélera un homme à la vie aventureuse qui n'avait pas oublié sa ville natale et pensait que peut-être un jour on le célébrerait à l'instar de son illustre compatriote. N'écrivait-il pas dans la lointaine colonie de La Merced "Oh, Figeac, déjà célèbre par Champollion, comme tu es loin, à l’heure où j’écris ces lignes, de soupçonner l’honneur que te réserve un de tes enfants d’être son éditeur".
Outre le catalogue, on peut signaler "Le Journal de Théodore Ber - Une vie dans les Andes (1864-1896)" extraits du journal de Théodore Ber, choisis par Christophe Galinon et Pascal Riviale.
Editions Ginkgo dans la collection "Mémoire d'homme", 489 pages, 25 €.
En vente aussi à l'espace patrimoine de l'Hôtel de ville et dans les librairies de Figeac.

Informations complémentaires

40 ans dans les Andes: l'itinéraire oublié de Théodore Ber (1820-2000)
Jusqu'au 5 octobre 2014
Tous les jours, sauf le lundi, de 10h30 à 12h30 et de 14h à 18h
Musée Champollion les écritures du monde
Place Champollion
46100 Figeac
Tél: 0565503108
www.musee-champollion.fr








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