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Le Podcast Edito - France: un parfum de déliquescence politique?


Rédigé le 25/11/2012 (dernière modification le 24/11/2012)

Pour quelles raisons devrait-on s’imposer la contrainte d’un mot, le respect d’une parole lorsque ceux-là mêmes qui sont en charge de les accomplir – c’est-à-dire d’en achever pleinement le contenu et le sens – se plaisent à les démentir ou les galvauder. Les derniers jours nous en ont, hélas, abreuvé d’exemples.


Le Podcast Edito - France: un parfum de déliquescence politique?
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Inutile de scruter l’actualité de la semaine pour nourrir un brin d’optimisme. Les nouvelles sont d’autant plus navrantes qu’elles concernent les institutions les plus symboliques, les plus lourdes de sens, de la République. A croire que les hommes qui, auparavant, se lovaient prudemment dans les structures décisionnelles au point d'y disparaître et de laisser les rouages décider à leur place, ont décidé de s’en affranchir. Pour le pire. En témoignent la guerre fratricide au sein de l’UMP, le placement de Sciences Po sous tutelle de l’État et la parole présidentielle sur "la liberté de conscience" laissée aux maires à propos du mariage gay.

Dans le conflit interne à l’UMP, l’obsession de Jean-François Copé et celle de François Fillon à mettre la main coûte que coûte sur l’ancien parti présidentiel trahissent leur incapacité à exister politiquement sans un solide étayage sur cette armature partisane. Un comble pour une formation… d’inspiration gaulliste: l’homme du 18 juin abhorrait le "régime des partis". Pratiquement, l’un et l’autre de ces responsables nous démontrent – sans l’admettre – que leurs projets, leurs valeurs, leurs engagements, bref leur "Verbe", sont à eux seuls incapables d’emporter la conviction d’un large public. S’ils sont certains d’incarner la "droite forte" pour l’un et la "droite humaniste" pour l’autre, que les deux se soumettent au verdict des urnes présidentielles en 2017. Question de courage.

La décision, ensuite, du ministre de l’Enseignement supérieur de placer Sciences Po sous tutelle en raison du rapport de la Cour des Comptes jugeant les "dysfonctionnements" et les "irrégularités récurrentes" qui affectent la gestion de l'IEP "depuis 2005", porte un coup grave à cette institution dont l’image demeure étroitement liée à celle des décideurs politiques. Et pour cause: elle est censée les éduquer au Logos mandataire de la cité. Ces sept ans de malversation, dont beaucoup semblent s’être moralement accommodés, accroissent ce sentiment de malaise renforcé par des complaisances corporatistes, sinon parisianistes. Et dont les répercussions sur les antennes régionales du prestigieux établissement, au moins pour celle intitulée "Moyen-Orient" à Menton, ont failli lui être fatales.

République indivisible contre relativisme

Enfin, la parole de François Hollande sur "la liberté de conscience" laissée aux maires à propos du mariage pour tous, est certainement l’une des plus malheureuses du début de mandat. Non seulement parce qu’elle est présidentielle – le "mot" élyséen vaut décision nationale – mais aussi par le fait qu'elle porte sur un sujet sensible, clivant, de société. Surtout parce que son annulation accentue la déchéance qui fragilise chaque jour la Loi symbolique visant à définir les modalités du "vivre ensemble". La "France est une république indivisible" proclame la Constitution de 1958. Relativisme, suggère au contraire cette bévue présidentielle. Une formule prononcée aussi solennellement le mardi que "retirée" le mercredi.

Qui s’étonnera après – plus personne apparemment – que la sœur de Mohammed Merah admette "dans l’intimité de la sphère privée", de "la fierté pour son frère" et "le bien qu’elle pense de Bin Laden" pour, une semaine plus tard, s’exprimer publiquement, mais toujours voilée, en ces termes: "on est pas du tout antisémite, on est pas du tout haineux de qui que ce soit ou de quoi que ce soit". My word is my bond: un aphorisme, hélas, britannique.









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