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Syrie: Des civils frappés de plein fouet à Alep

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Par J.N.B.L. Rédigé le 26/08/2012 (dernière modification le 25/08/2012)

Les civils endurent un degré de violence épouvantable dans la bataille que se livrent les forces gouvernementales syriennes et les combattants de l'opposition pour s'assurer le contrôle d'Alep, la principale ville et capitale commerciale du pays, déclare Amnesty International dans un nouveau rapport sur la Syrie.


Ce document de 11 pages et les vidéos qui l'accompagnent se fondent sur les recherches effectuées directement par Amnesty International, sur le terrain, durant la première quinzaine d'août 2012. Il fournit des informations sur les frappes aériennes et les tirs d'artillerie, de plus en plus fréquents, menés par les forces gouvernementales sur les quartiers résidentiels et s'apparentant souvent à des attaques sans discrimination qui mettent sérieusement en péril la population civile.

"Le fait que les forces gouvernementales utilisent des armes imprécises, telles que des bombes non téléguidées, des obus d'artillerie et des mortiers, a augmenté de manière dramatique le danger pour les civils", a commenté Donatella Rovera, principale conseillère d'Amnesty International pour les réactions aux crises, récemment de retour d'Alep. Au cours d'une visite de 10 jours dans cette ville, la délégation d'Amnesty International a étudié une trentaine d'attaques au cours desquelles de très nombreux civils non impliqués dans les hostilités, dont beaucoup d'enfants, ont été blessés ou tués chez eux ou alors qu'ils faisaient la queue pour acheter du pain. Certains se trouvaient même dans des lieux où ils s'étaient réfugiés à la suite d'attaques aveugles sur des quartiers habités.
Souvent, aucune distinction n'était faite entre combattants de l'opposition et population civile. Plutôt que de viser des objectifs militaires spécifiques, les attaques semblaient dirigées, sans discernement, contre les quartiers contrôlés de facto par les combattants de l'opposition ou ceux dans lesquels ils stationnaient ou qui servaient de base pour leurs opérations.

Parmi les victimes de ces attaques figuraient 10 membres de la famille Kayali, dont sept enfants, tués lorsque leurs maisons ont été entièrement détruites par deux frappes aériennes, dans l'après-midi du 6 août. Certaines des victimes sont mortes à l'endroit même où elles avaient cherché refuge après avoir été forcées par les combats de partir de chez elles. C'est le cas d'Amina Hindi, tuée tout comme son mari, sa mère et sa petite nièce de trois mois. Son mari et elle avaient fui leur maison à cause des combats et s'étaient réfugiés chez son frère, dont la maison a été attaquée par des tirs d'artillerie le 8 août.

Le rapport contient aussi des informations sur des cas où des civils ont été blessés ou tués alors qu'ils faisaient la queue pour acheter du pain. L'actuelle pénurie de pain à Alep donne lieu à de longues queues devant les boulangeries, de jour comme de nuit. Le 12 août, à 3 heures du matin, Kifa Samra, une fillette de 13 ans et son frère Zakarya, 11 ans, ainsi qu'une voisine mère de 11 enfants, ont été tués alors qu'ils attendaient le pain, près de chez eux.

Les dangers inhérents à la guerre urbaine sont accrus du fait d'un mépris manifeste à l'égard de la sécurité des civils. La très grande majorité des victimes ont été tuées lors des frappes et tirs lancés par les forces gouvernementales. Dans certains cas, cependant, le point de lancement de l'attaque n'a pas pu être établi. Les combattants de l'opposition utilisent essentiellement des armes légères à faible portée mais aussi, parfois, des armes frappant sans discrimination (mortiers et roquettes artisanales) et mettant en danger la population civile.

Un autre fait extrêmement troublant que mentionne le rapport est la forte augmentation du nombre d'exécutions extrajudiciaires et sommaires, par les forces gouvernementales, de civils non impliqués dans les combats. De nombreux corps ont été retrouvés dans les terrains jouxtant le siège du service de renseignement de l'armée de l'air, qui est totalement contrôlé par les forces gouvernementales. Il s'agissait essentiellement d'hommes jeunes, en général menottés, qui avaient été tués d'une balle dans la tête.

Avec la poursuite du conflit, les préoccupations suscitées par la multiplication des atteintes aux droits humains augmentent. On a notamment constaté de nombreux cas d'homicides illégaux et de mauvais traitements infligés à des prisonniers par des combattants appartenant à une multitude de groupes armés de l'opposition, dont l'Armée syrienne libre (ASL), qui opèrent dans la ville.

À de nombreuses reprises Amnesty International a prié la direction de l'ASL de faire cesser immédiatement ces atteintes aux droits humains et de veiller à ce que celles qui ont été commises, ainsi que tous les homicides de personnes capturées, fassent l'objet d'enquêtes impartiales.
"C'est une honte que la communauté internationale soit toujours divisée sur la Syrie et ne tienne pas compte de toutes les preuves existantes sur l'ampleur et la gravité des atteintes aux droits fondamentaux commises dans le pays. C'est une honte qu'elle détourne les yeux, alors que les civils sont frappés de plein fouet."
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