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Guinée: Activités d’intérêt général pour les ex-migrants


Par Rédigé le 28/04/2018 (dernière modification le 28/04/2018)

Le dur chemin de l’aventure contraint les migrants à accepter "le retour volontaire" dans leur pays d’origine avec l’espoir d’être assistés par l’OIM (l’organisme des Nations Unis spécialisé dans la migration).


Photo prise par Boubacar Barry
Photo prise par Boubacar Barry
migrants_2.mp3 Migrants Guinée.mp3  (2.69 Mo)

"Suivi depuis le chantier en Algerie, les gendarmes m’ont arrêté dans ma chambre quand je m’apprêtais à me coucher et m’ont évacué vers la frontière entre l’Algérie et le Niger où j’ai rencontré l’OIM qui a promis de prendre soin de nous une fois de retour en Guinée", raconte un homme du groupe des 119 migrants dans le convoi des 11 véhicules arrivés en Guinée à 6 heures le mardi 17 avril 2018. "On leur (les migrants) expose les bénéfices de pouvoir revenir au pays et si à cause de toutes les souffrances qu’ils ont subi ils ne souhaitent plus continuer la route", confirme le porte-parole de l’OIM§Guinée, Mohamed Doumbouya.


Aujourd’hui ces migrants sont déployés dans des activités d’intérêt général

Après une formation sur l’entreprenariat, en attendant le financement des projets des groupements que prévoit désormais l’initiative du fonds fiduciaire de l’UE avec l’OIM - une convention signée le 4 avril 2017 -, ces migrants effectuent des activités d’intérêt général en l'occurrence l’assainissement des plages rouvertes de Conakry et le curage des caniveaux dans les quartiers des communes de Matam et de Matoto. Une façon de les amener "à se sentir utiles à eux-mêmes, à leurs parents et à leur pays en travaillant du lundi au vendredi, de 9 heures à 14 heures et les samedis consacrés à la sensibilisation sur l’immigration clandestine, moyennant une somme de 70.000 Gnf par jour leur permettant de faire face à certaines dépenses quotidiennes", déclare Mohamed Doumbouya.

Cette phase transitoire de 45 jours sera récurrente avec 500 autres personnes à travers le pays dans les grandes zones de départ (Mamou, Kankan, Beyla, Boké,…) et ne concernera pas toujours et forcément que de l’assainissement mais selon les priorités des localités"]i, précise-t-il. La rémunération de 70.000 gnf gérée comme suit: 45.000 gnf qu’ils vont percevoir au quotidien et 25.000 gnf constitués en épargne par l’OIM qu’ils toucheront à la fin du contrat. "C’est la plage où je jouais quand j'étais petit, donc ça me fait plaisir de la nettoyer, surtout que suis payé, après avoir vu combien étaient belles les plages du Maroc et de l’Algérie", s’est exclamé Ayouba, jeune migrant au retour d'une activité d’assainissement à la plage de Rogbané, à Taouyah dans la commune de Ratoma.

Un travail mal aimé par les migrants

Le groupe de migrants en activité à la plage de Lambandji rencontrés le jeudi 19 avril 2018, justifient leur présence à la plage à cause d’un "rien à faire". Avec le sentiment d’être bernés, tous revendiquent et exigent de l’OIM la restitution de leur argent, soit une somme "entre 1.000 et 1.500 euros" par migrant offerte par l’Union européenne, plutôt que d’être contraints par ricochet à "ramasser des ordures" ou être des "nettoyeurs des lieux de Conakry", pour se voir restituer en partie et progressivement ce qui leur aurait dû être rendu une bonne fois, la seule chose qui permettrait d’assurer leur indépendance financière.

Ces jeunes hommes et jeunes femmes, assistés au retour volontaire par l’OIM et déployés sur ces plages, munis de râteaux, de machettes, de pelles, de brouettes, doivent couper tout le palétuvier et arbustes menant à la plage outre l’évacuation des ordures amassées par trois années de fermeture de ces lieux de loisirs suite au drame de Rogbané qui a coûté la vie à une trentaine de personnes en 2014. Interceptés en mer, dans les chantiers algériens ou libérés des prisons libyennes, ces jeunes aventuriers ont accepté l’assistance au retour volontaire sur la foi de cette somme de 1500€ que chacun percevrait dans un espace de trois mois, affirment-ils. "Sinon moi je ne serai pas revenu même si je risquais de mourir", se morfond Mamadou Billo Bah, rapatrié le 7 novembre 2017.

Après l’identification en territoire étranger où ils sont en détresse et le profilage technique au pays d’origine, ces migrants reçoivent chacun une somme d’argent dont le montant varie selon le degré de vulnérabilité psycho-physique ou selon les pays, "pour ouvrir des commerces, acheter des taxi-motos", répond Mohamed Doumbouya, porte-parole de l’OIM-Guinée, "mais on a vu que ce n’était pas stabilisant et durable". Un financement par groupements de migrants autour de projets est donc prévu en vertu de la convention signée le 4 avril 2017 entre l’Union européenne (UE) et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Cette convention "prévoit l’assistance au retour volontaire de 2.000 Guinéens en trois ans", poursuit-il, "mais nous avons dû ramener 6.000 personnes en une année parce qu’il y avaient beaucoup de Guinéens qui étaient en détresse en Libye. Il y avait à ce niveau un choix à faire, continuer de ramener les jeunes parce qu’ils étaient en danger en Libye ou arrêter et continuer à réintégrer ceux qui sont déjà rentrés, et nous on a choisi la vie".

S’exprimant sur ces groupements d’exploitation en commun, Mouctar Sow, rapatrié d’Algérie le 22 octobre 2017, dénonce la volonté de l’OIM de "mettre en association des criminels aux esprits différents" et alerte sur le risque d’affrontements futur dans la gestion de ces projets de groupes, "un jour on va s’entretuer à cause de cet argent-là, et l’OIM sera responsable devant la justice", a-t-il prévenu.










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