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Nord-Kivu: Des milliers de victimes de la guerre sans assistance suite à l’insécurité


Par Rédigé le 09/06/2016 (dernière modification le 08/06/2016)

La distribution de l'assistance humanitaire dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), est devenue très difficile ces derniers mois en raison d'une série d'enlèvements et de l'insécurité croissante qui prévaut dans la Province.


Des humanitaires devenus une cible

Des déplacés dans un camp au Nord-Kivu. Photo (c) Pierre Buingo, novembre 2015
Des déplacés dans un camp au Nord-Kivu. Photo (c) Pierre Buingo, novembre 2015
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Dans les territoires de Beni, Lubero, Masisi, Rutshuru et Walikale, les attaques contre des convois et les enlèvements de travailleurs humanitaires ainsi que des civils ont sensiblement augmenté. Depuis le début de cette année, au moins une dizaine d’agents humanitaires a été enlevée dans le Nord-Kivu. Ces incidents sécuritaires ont poussé plusieurs organisations humanitaires à retarder l'acheminement de l'aide ou à suspendre leurs interventions, pourtant vitales pour des milliers des victimes de la guerre.

Le mercredi 25 mai 2016, deux agents de l’ONG française Solidarité internationale ont été enlevés par des hommes armés non autrement identifiés dans le groupement Tama à Lubero. Selon le Centre d’étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’homme (CEPADHO), basé à Beni, les agents de cette organisation humanitaire ont été attaqués alors qu’ils revenaient d’une mission humanitaire.


Suite à l'insécurité, des civils quittent leurs villages et traversent une rivière sur un pont traditionnel. Photo (c) Pierre Buingo, Sud-Kivu, décembre 2014
Suite à l'insécurité, des civils quittent leurs villages et traversent une rivière sur un pont traditionnel. Photo (c) Pierre Buingo, Sud-Kivu, décembre 2014
Dans la collectivité de Bwito, territoire de Rutshuru, trois organisations humanitaires ont dû suspendre leurs opérations, privant d’assistance plus de 26.000 bénéficiaires. Cette décision faisait suite aux deux incidents d’enlèvement d’agents humanitaires survenus dans la zone à la mi-avril et au début du mois de mai 2016. Ainsi, l’ONG américaine Mercy Corps, qui était en fin de projet en sécurité alimentaire, a annoncé son retrait temporaire de la zone. Dans un communiqué publié le 12 mai 2016, l’organisation a indiqué que "la reprise de ses activités ne sera possible que si les axes du territoire sont sécurisés".

Une deuxième organisation internationale avait aussi suspendu ses mouvements dans la province après avoir été victime d’un enlèvement. L’organisation Catholic Relief Service (CRS), qui n’a pas été touchée par les incidents, a tout de même décidé de transférer un de ses projets initialement prévu à Nyanzale, dans le Rutshuru, à une autre zone un peu plus stable.

Début mars 2016, trois autres employés congolais de l'organisation humanitaire Save the children avaient également été retenus en otage durant sept jours par des ravisseurs non identifiés avant d'être libérés. Le responsable du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) en République démocratique du Congo (RDC), Rein Paulsen, avait fortement condamné le principe de l'enlèvement. "L'enlèvement, dans le Nord-Kivu, de trois travailleurs humanitaires de l'organisation non-gouvernementale Save the Children International est le dernier exemple de l'augmentation du rythme des attaques contre les travailleurs humanitaires dans l'est de la RDC", a déploré Rein Paulsen.

Dans leur fuite, des femmes et enfants achetent à manger dans un restaurant improvisé. Photo (c) Pierre Buingo, Walikale, juin 2015
Dans leur fuite, des femmes et enfants achetent à manger dans un restaurant improvisé. Photo (c) Pierre Buingo, Walikale, juin 2015
Le 15 décembre 2015, un convoi de l'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a été dévalisé et deux employés enlevés alors qu’ils circulaient sur la route entre Kitshanga et Mweso pour effectuer leur travail. Même s’ils ont été relâchés le lendemain, l’ONG basé à Amsterdam aux Pays-Bas avait annoncé, le 20 janvier 2016, la fermeture de son programme médical à Mweso, dans le territoire de Masisi. Ce programme fournissait une assistance médicale à près de 200.000 patients.

"Nous condamnons aussi l'augmentation des enlèvements contre les civils, dont certains sont encore détenus dans la province", a poursuivi le responsable de OCHA en RDC, ajoutant que la multiplication récente des attaques contre des travailleurs humanitaires est profondément préoccupante, dans la mesure où elle limite l'accès aux populations dans le besoin.

Rein Paulsen s'est par conséquent inquiété des conséquences de cette augmentation pour les civils congolais auxquels les organisations humanitaires fournissent une assistance vitale. "Nous appelons tous les acteurs au respect du droit international humanitaire, à faire en sorte que les droits des personnes vulnérables en RDC soient respectés et que les organisations humanitaires puissent avoir accès aux personnes ayant besoin de protection et d'assistance", a exhorté le chef de l'OCHA en RDC.










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