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Côte d’Ivoire: Les effets destructeurs de la prolifération des armes

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Par J.N.B.L. Rédigé le 30/03/2013 (dernière modification le 29/03/2013)

Les livraisons inconsidérées et illégales d’armes – en provenance d’Europe, d’Afrique et de Chine – aux parties en conflit en Côte d’Ivoire au cours de la décennie écoulée continuent à alimenter de graves violations des droits humains et des crimes violents dans le pays, écrit Amnesty International dans un rapport détaillé lancé depuis le siège des Nations unies.


Ce document, intitulé "Côte d’Ivoire. Les effets destructeurs de la prolifération des armes et de leur usage incontrôlé", explique comment une poignée d’États et un réseau multinational de trafiquants d’armes ont fourni armes et munitions aux deux camps, qui se sont rendus coupables de crimes de guerre et de nombreuses violations des droits humains, notamment de terribles violences contre des femmes et des jeunes filles.

Ces transferts d’armes ont été effectués avant et après que le Conseil de sécurité des Nations unies eut imposé un embargo sur les armes dans ce pays, en novembre 2004.

Après qu’une mutinerie militaire eut scindé le pays en deux en 2002, le gouvernement ivoirien du président Laurent Gbagbo s’est lancé dans un programme frénétique d’acquisition d’armes.

Les résultats des recherches effectuées sur les transferts d’armes à destination des Forces nouvelles – une alliance de groupes armés d’opposition qui avaient pris le contrôle du nord du pays à la suite de la mutinerie militaire de 2002 – sont moins nets. Les numéros de série des armes vues en la possession des Forces nouvelles avaient été effacés, d’où une certaine difficulté à tirer des conclusions sur leur provenance et l’itinéraire qu’elles ont emprunté. Il est notoire que les combattants des Forces nouvelles utilisent divers types de fusils d’assaut chinois, russes et polonais, d’origines et de calibres divers. Il semblerait par ailleurs que le Burkina Faso ait joué un rôle majeur dans ces transferts, à la fois avant et après l’embargo sur les armes décrété en 2004.

"La situation en Côte d’Ivoire rappelle de manière glaçante que même un embargo décrété par les Nations unies n’est parfois pas suffisant pour empêcher que des armes cheminent jusqu’aux parties combattantes, avec des conséquences dévastatrices pour la population civile. Si tous les gouvernements du monde le décident, ils peuvent empêcher que les futurs embargos sur les armes imposés par les Nations unies n’échouent et que des atrocités ne soient commises. Ils doivent adopter un véritable traité contre les armes, qui soit ferme et exhaustif, et fondé sur le respect des droits humains et du droit humanitaire", a expliqué Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.

Depuis l’explosion de la violence armée début 2011, à la suite d’une élection présidentielle très disputée, des centaines d’Ivoiriens ont été tués – souvent pris pour cible en raison de leur appartenance ethnique ou de leurs affiliations politiques –, des femmes et des jeunes filles ont été victimes de violences sexuelles, en particulier de viols, et des centaines de milliers de personnes ont été forcées à fuir leur domicile.

Amnesty International et le Groupe d’experts gouvernementaux des Nations unies enquêtant sur les violations de l’embargo ont recueilli des informations montrant comment des transferts irresponsables et illégaux d’armes remontant à 2002 ont alimenté ces atrocités et abus. Ces violations se poursuivent.
cote_ivoire_2.mp3 Cote_Ivoire.mp3  (359.02 Ko)









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