"Il est temps pour les autorités ivoiriennes de coopérer pleinement avec une enquête ouverte par la Cour pénale internationale (CPI) sur les violations des droits humains commises après l'annonce des résultats contestés de l'élection présidentielle de 2010", a déclaré Amnesty International un an après l'épisode le plus violent. À la connaissance d'Amnesty International, aucune des personnes soupçonnées d'avoir joué un rôle dans les crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés à Duékoué n'ont été déférées à la justice. La CPI a annoncé qu'elle enquêterait sur ces violences.*
"Le gouvernement du président Ouattara doit soutenir l'enquête de la CPI et lancer par ailleurs une procédure nationale d'enquête sur les personnes soupçonnées d'avoir joué un rôle dans des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et des violations des droits humains – quelle que soit leur affiliation politique. S'il existe suffisamment de preuves recevables, le gouvernement doit traduire les responsables en justice."
Le 28 mars 2011, les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), loyales au président Ouattara, ont lancé une attaque contre les forces soutenant Laurent Gbagbo, qui refusait de céder le pouvoir. Tout au long de la journée, les forces pro-Gbagbo ont pillé les biens de Malinkés (Dioulas) et tué des civils. Les FRCI, soutenues par des Dozos, des chasseurs traditionnels locaux, et des groupes armés, ont pris le contrôle de la ville lendemain. Des centaines de Guérés soupçonnés d'être des partisans de Laurent Gbagbo ont été tués pour des motifs d'appartenance ethnique et politique. Des centaines de familles déplacées par les combats ne sont à l'heure actuelle toujours pas rentrées chez elles.
Une commission internationale d'enquête a conclu que les deux camps s'étaient rendus coupables, durant la période post-électorale, d'atteintes aux droits humains susceptibles de constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.
Laurent Gbagbo a été remis à la CPI en novembre 2011 et la Cour a fait un premier pas sur le terrain de la lutte contre l'impunité. L'ancien président est accusé de meurtre, de viol et d'autres formes de violences sexuelles, de persécution et d'autres actes inhumains. Une commission Vérité et Réconciliation a été mise en place en septembre 2011 afin de fournir un espace d'expression pour les victimes de la violence et de ses conséquences.
* En février 2012, la Chambre préliminaire de la CPI a autorisé le bureau du procureur à élargir son enquête au-delà des crimes commis après le 28 novembre 2010, afin d'inclure ceux qui avaient été perpétrés en Côte d'Ivoire depuis 2002. Le procureur n'a pas encore annoncé si les enquêtes couvriraient l'intégralité de cette période. Afin que sa collaboration avec la Cour pénale internationale soit effective, Amnesty International a engagé le gouvernement ivoirien à ratifier le Statut de Rome et à promulguer des lois prévoyant une coopération totale. L'organisation a par ailleurs demandé une révision du droit pénal afin qu'il soit possible de véritablement poursuivre les auteurs présumés de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre devant la justice nationale.
"Le gouvernement du président Ouattara doit soutenir l'enquête de la CPI et lancer par ailleurs une procédure nationale d'enquête sur les personnes soupçonnées d'avoir joué un rôle dans des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et des violations des droits humains – quelle que soit leur affiliation politique. S'il existe suffisamment de preuves recevables, le gouvernement doit traduire les responsables en justice."
Le 28 mars 2011, les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), loyales au président Ouattara, ont lancé une attaque contre les forces soutenant Laurent Gbagbo, qui refusait de céder le pouvoir. Tout au long de la journée, les forces pro-Gbagbo ont pillé les biens de Malinkés (Dioulas) et tué des civils. Les FRCI, soutenues par des Dozos, des chasseurs traditionnels locaux, et des groupes armés, ont pris le contrôle de la ville lendemain. Des centaines de Guérés soupçonnés d'être des partisans de Laurent Gbagbo ont été tués pour des motifs d'appartenance ethnique et politique. Des centaines de familles déplacées par les combats ne sont à l'heure actuelle toujours pas rentrées chez elles.
Une commission internationale d'enquête a conclu que les deux camps s'étaient rendus coupables, durant la période post-électorale, d'atteintes aux droits humains susceptibles de constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.
Laurent Gbagbo a été remis à la CPI en novembre 2011 et la Cour a fait un premier pas sur le terrain de la lutte contre l'impunité. L'ancien président est accusé de meurtre, de viol et d'autres formes de violences sexuelles, de persécution et d'autres actes inhumains. Une commission Vérité et Réconciliation a été mise en place en septembre 2011 afin de fournir un espace d'expression pour les victimes de la violence et de ses conséquences.
* En février 2012, la Chambre préliminaire de la CPI a autorisé le bureau du procureur à élargir son enquête au-delà des crimes commis après le 28 novembre 2010, afin d'inclure ceux qui avaient été perpétrés en Côte d'Ivoire depuis 2002. Le procureur n'a pas encore annoncé si les enquêtes couvriraient l'intégralité de cette période. Afin que sa collaboration avec la Cour pénale internationale soit effective, Amnesty International a engagé le gouvernement ivoirien à ratifier le Statut de Rome et à promulguer des lois prévoyant une coopération totale. L'organisation a par ailleurs demandé une révision du droit pénal afin qu'il soit possible de véritablement poursuivre les auteurs présumés de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre devant la justice nationale.
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