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De Lisbonne à Rio de Janeiro et retour


Par Jeanne Voisin Rédigé le 30/10/2011 (dernière modification le 30/10/2011)

C'est Javier Moro avec "El imperio eres tú", "L'empire, c'est toi" qui a obtenu cette année le Prix Planeta, la prestigieuse récompense attribuée chaque 15 octobre depuis 1952. Felipe et Letizia d’Espagne, princes des Asturies, le lui ont remis au Palais des Congrès de Catalogne à Barcelone.


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Ce Goncourt espagnol créé par Editorial Planeta s'élève à 601.000 €, c'est le mieux doté après le prix Nobel qui est d'environ un million d'euros. La finaliste pour sa part a reçu 150.000 €. Le Planeta récompense des romans inédits écrits en castillan, choisis par un jury composé de sept personnalités des lettres espagnoles. Pour cette 60e édition, ils avaient 484 romans à examiner. Javier Moro n'est pas un inconnu pour les lecteurs français. Ils ont pu lire en traduction "Le sari rose", portrait de Sonia Gandhi, "Une Passion indienne" sous-titré La véritable histoire de la princesse de Kapurthala, "Les montagnes de Bouddha", avec pour sous-titre L'odyssée de deux jeunes nonnes tibétaines éprises de liberté, "Le pied de Jaipur", Quand reste la rage de vivre. Ou bien encore "Il était minuit cinq à Bhopal" qu'il a écrit en collaboration avec son oncle l'écrivain et philanthrope français Dominique Lapierre et qui raconte la nuit du 2 décembre 1984 où 42 tonnes d'isocyanate de méthyle s'échappèrent d'une cuve faisant des milliers de victimes dans le bidonville voisin. Javier Moro né le 11 février 1955 à Madrid, a aussi écrit des scénarios et travaillé pour le cinéma et la télévision aux USA. Comme on l'aura remarqué, il s'intéresse à une certaine forme de biographie mais ne s'est pas cantonné à l'Asie puisqu'il s'est penché sur la vie du militant syndicaliste brésilien Chico Mendes qui défendait les droits des seringueiros, ces ouvriers qui recueillent le latex dans les plantations d’hévéa d’Amazonie. Il fut assassiné le 22 décembre 1988, à l'âge de 44 ans par des tueurs à gages aux ordres d'un riche propriétaire terrien. Pendant trois ans, Javier Moro parcourut des milliers de km à travers cette vaste région, à bord de tous les moyens de locomotion possibles et même à pied, pour comprendre, et rendre compte de ce drame et de la situation de ceux qui tentent de défendre la forêt amazonienne.

Une vie mouvementée

Dernier portrait de Dom Pedro I vers 1830,  huile sur toile  au musée imperial de Petrópolis
Dernier portrait de Dom Pedro I vers 1830, huile sur toile au musée imperial de Petrópolis
"El imperio eres tú", "L'empire, c'est toi", qui paraîtra le 4 novembre prochain, retrace la vie de Don Pedro I, qui fut empereur du Brésil. Ce titre fait allusion à quelques propos que son père lui tint un jour en le rappelant à ses devoirs. Une existence peu banale qui avait tout pour séduire un romancier. Fils de João VI, roi de Prtugal, Pedro de Alcântara Francisco António João Carlos Xavier de Paula Miguel Rafael Joaquim José Gonzaga Pascoal Cipriano Serafim de Bragança e Bourbon, naît le 12 octobre 1798 au palais de Queluz près de Lisbonne. En 1807, fuyant l'invasion napoléonienne, la famille royale s'embarque pour le Brésil et le roi fait de Rio de Janeiro capitale de la vice-royauté, celle du royaume uni de Portugal et du Brésil. Pedro se marie le 5 novembre 1817 avec l'archiduchesse Marie Léopoldine, fille de François Ier de Habsbourg-Lorraine, tante du futur François-Joseph Ier et soeur cadette de Marie-Louise, deuxième épouse de Napoléon Ier. Ils eurent six enfants dont Pedro qui sera le deuxième et dernier empereur du Brésil. En 1826, il devient veuf et se remarie le 17 octobre 1829 avec la princesse Amélie de Beauharnais, princesse et duchesse de Leuchtenberg, petite-fille de Joséphine, impératrice des Français dont il eut une fille. João VI repart au Portugal en 1821, laissant son fils Pedro prince régent du Brésil, il mourra à Lisbonne le 10 mars 1826. Ce jour-là, le régent Pedro devient roi de Portugal sous le nom de Pedro IV. Mais il abdique deux mois plus tard en faveur de sa fille aînée âgée de 7ans et confie la régence à sa propre soeur. Pedro, qui avait été fait le 13 mai 1822, défenseur et protecteur perpétuel du Brésil par la municipalité de Rio, proclame l'indépendance du Brésil à São Paulo le 7 septembre 1822. Le 12 octobre suivant, il devient à Rio empereur du Brésil sous le nom de Pedro I, il y est couronné le 1er décembre de la même année. Le 7 avril 1831, Pedro I abdique en faveur de son fils, qui devient l'empereur Pedro II du Brésil, puis il retourne au Portugal remettre sur le trône sa fille qui en avait été chassée par un usurpateur. Il mourut de tuberculose au palais de Queluz où il avait vu le jour, âgé seulement de 35 ans. Inhumés d'abord à Lisbonne, ses restes reposent depuis le 7 septembre 1872, 150e anniversaire de l'indépendance du Brésil, dans la crypte du monument d'Ipiranga sis à l'endroit où il avait proclamé cette indépendance. Sa seconde épouse mourut à Lisbonne le 26 janvier 1873 et depuis 1982 repose dans la chapelle impériale du monument d'Ipiranga. Quant aux restes de la première, ils furent transférés en 1911, du couvent d'Ajuda de Rio de Janeiro au couvent de Santo Antônio puis en 1954 au monument d'Ipiranga. Son lointain descendant, Pierre-Louis d'Orléans-Bragance, né en 1983 à Rio, un des héritiers du trône impérial brésilien, a péri dans l'accident du vol Rio-Paris du 1er juillet 2009.
Pour une vraie vie romanesque, il ne manque rien à ce personnage déconcertant, plein de contradictions, "mi-don Juan et mi-Quichotte, plus intéressé par la gloire que par le pouvoir“, à qui l'on prête 120 enfants dont une douzaine reconnus. Il peut être considéré comme un des créateurs du Brésil moderne. Cela eut, pour Javier Moro, en contrepartie, le début de la décadence du Portugal, car la cour se transporta au Brésil entraînant avec elle quelque 10% de la population portugaise ainsi que les élites intellectuelles, économiques et politiques.








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