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EXPO - Keith Haring, une légende de la culture underground


Par Rédigé le 16/10/2008 (dernière modification le 16/10/2008)

Après Lyon et avant New York, l'exposition Keith Haring s'est arrêtée au Ludwig Muzeum de Budapest jusqu'au 16 novembre. C'est l'occasion de découvrir l'œuvre de cet artiste regretté, décédé en 1990 du sida à l'âge de 32 ans. Grâce à des techniques originales et des thèmes anticonformistes, il a laissé une empreinte indélébile dans le monde de l'art et est ainsi devenu une figure majeure des années 80


photohttp://www.pop-shop.com/
photohttp://www.pop-shop.com/
Originaire de Pennsylvanie, Keith Haring rejoint rapidement New York pour suivre des études à l'école des Arts visuels. Il découvre alors la culture underground d'East village et ses nouveaux territoires d'expression artistique comme la rue ou le métro. Précurseur du mouvement graffiti, il commence à dessiner avec de simples craies blanches sur des panneaux publicitaires du métro de New York, ce qui lui vaut d'ailleurs quelques démêlés avec la police locale. Grâce à un style unique composé de répétitions de personnages, de formes simples et de couleurs vives soulignées de noir, la réputation de Keith harring s'étend vite au-delà de la Big Apple. Révolutionnaire, il l'est également dans sa conception de l'art en exposant ses oeuvres en dehors des galeries et des musées. En 1986, il ouvre ainsi son «pop shop», un endroit où il utilise des supports novateurs inspirés du monde de l'industrie tels que t-shirts, pins posters, et où ses œuvres sont accessibles à tous. Cette démarche, controversée dans le monde artistique, est néanmoins soutenue par son ami Andy Wahrol.

L'art au service d'un activisme social et politique
Avec les années 80, de nouveaux enjeux sociaux et politiques apparaissent : apparition du sida, peur d'un nouveau conflit atomique dans le contexte de la guerre froide, développement de la société de consommation. En jouant avec les symboles, les formes et les couleurs, Keith Haring va traiter ces thèmes de manière ironique voir cynique, tout en laissant une importante marge d'interprétation au spectateur. Ainsi des symboles de la société de consommation comme les postes de télévision ou le personnage de Mickey Mouse sont détournés pour montrer les contradictions et les risques de telles évolutions. Homosexuel, les questions de l'hédonisme et de la sexualité sont également omniprésentes dans ses œuvres comme dans le célèbre «portrait de Macho Camacho» réalisé en 1985. C'est en 1988 qu'il apprend sa contamination par le virus du sida. Dès lors, il fait de la lutte contre cette maladie sa priorité en créant la Keith Haring foundation qui aide les organismes de recherche contre le sida et qui soutient les enfants défavorisés, thème cher à Keith Haring qui, lorsqu'il dessinait dans le métro, était souvent entouré d'enfants curieux et amusés par ses dessins aux formes simples. Bien qu'abordant des sujets profonds et graves, il était resté un grand enfant désireux de montrer aux adultes les contradictions d'un monde en pleine évolution. Autant qu'un artiste précurseur et dont l'influence se fait encore aujourd'hui sentir dans de nombreux mouvements artistiques, il apparaît comme un homme touchant, profondément marqué par les préoccupations de son temps.
C.PERRON

Ludwig museum, musée des arts contemporains
1095 Budapest, Komor Marcell ut. 1. - Tél : 555 3444. www.lumu.hu
site officiel de la fondation Keith Haring : www.haring.com







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