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Égypte - L'armée s'engage à cesser d'effectuer des 'tests de virginité' forcés

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Rédigé le 14/07/2011 (dernière modification le 13/07/2011)

Le chef des services de renseignement militaire égyptiens a promis à Amnesty International que l'armée n'effectuera plus de « tests de virginité » forcés, après avoir défendu leur utilisation lors d'une rencontre avec l'organisation au Caire dimanche 26 juin.


Le général de division Abdel Fattah al Sisi, du Conseil suprême des forces armées, a évoqué la question avec Salil Shetty, le secrétaire général d'Amnesty International, plusieurs mois après que l'organisation eut relayé des allégations concernant ces « tests » forcés.
Le général de division al Sisi a déclaré que des « tests de virginité » avaient été effectués sur des détenues en mars afin de « protéger » l'armée contre de possibles allégations de viol, mais que ces pratiques n'auraient désormais plus lieu. Il a également ajouté que l'armée évitera à l'avenir d'arrêter des femmes.

« Les déclarations du général de division doivent être traduites en instructions claires à l'adresse du personnel militaire, selon lesquelles il ne faudra plus jamais infliger ce traitement à des femmes en Égypte », a ajouté Amnesty International.
« Soumettre des femmes à des procédures aussi dégradantes dans le but de montrer qu'elles n'ont pas été violées en détention est absurde, et constitue ni plus ni moins un acte de torture. Le gouvernement doit désormais accorder des réparations aux victimes, notamment un soutien médical et psychologique, et leur présenter des excuses pour ce qu'elles ont subi. »

Le général de division a tenu ces propos dans le cadre d'une discussion portant sur tout un ensemble de violations des droits humains, telles que la comparution de civils devant des instances militaires - des manifestants, des employés et des personnes soupçonnées de petits délits font partie des accusés.
Lorsque des membres de l'armée ont violemment évacué la place Tahrir le 9 mars – lendemain de la Journée internationale de la femme –, 17 femmes ont été arrêtées, frappées, et tâtées avec des matraques électriques ; elles ont été fouillées au corps, forcées à subir des « tests de virginité » et menacées de poursuites judiciaires pour prostitution.

Elles ont comparu devant un tribunal militaire le 11 mars et ont été relâchées le 13. Plusieurs d'entre elles ont été condamnées à un an de prison avec sursis pour divers motifs – trouble à l'ordre public, destruction de biens, entrave à la circulation et possession d'armes.

Ce mois-là, Amnesty International a écrit au Conseil suprême des forces armées afin de l'inciter à enquêter sur les traitements infligés à ces femmes, mais n'a pas reçu de réponse directe concernant les « tests de virginité » avant la rencontre avec le général de division.

Concernant les violations commises par les forces de sécurité lors du soulèvement et au cours des 30 dernières années, le général de division a confié à Amnesty International dimanche 26 juin qu'un changement de culture au sein des forces de sécurité était nécessaire, et a assuré que les autorités avaient donné l'instruction de ne pas recourir à la violence contre les manifestants et de protéger les détenus contre les mauvais traitements.
Cet engagement est particulièrement bienvenu car un appel à des manifestations de masse a été lancé pour le 8 juillet, en signe de solidarité avec les proches de victimes du soulèvement et pour réclamer davantage de justice sociale.

D'après le général de division al Sisi, les personnes disant avoir été victimes de violations aux mains de soldats doivent déposer plainte auprès du procureur militaire et peuvent également laisser un message à ce propos sur la page Facebook du Conseil suprême des forces armées.
Il a également souligné l'importance de garantir la justice sociale à tous les Égyptiens, un but partagé par Amnesty International.

« Nous avons bon espoir que la révolution du 25 janvier en Égypte permette au bout du compte que justice soit rendue aux personnes auxquelles les forces de sécurité ont fait du tort et infligé des mauvais traitements, a déclaré Amnesty International. Mais ce qui importe en définitive, ce sont les actes des autorités égyptiennes, pas leur discours. »
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