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Enquête sur la corruption en RDC : L’atteinte des objectifs du millénaire compromise


Rédigé le 11/08/2011 (dernière modification le 11/08/2011)

Devenue une vertu, celui qui ne s’accommode pas de la corruption dans les actes de vie de tous les jours est jugé comme un retardé mental. Tel est le jugement de la société congolaise des faits de corruption, pourtant considérés comme un vice, un fléau à combattre. Tout le monde se plaint, mais presque tout ce même monde est alternativement corrompu ou corrupteur. De la petite à la grande corruption, des païens aux croyants, du petit peuple aux grandes personnalités politiques ou du monde des affaires.


Tracasserie policière (c) Référence plus
Tracasserie policière (c) Référence plus
Fait curieux, la corruption est allée même toquée à la porte des clergés. Comme elle opère en secret, personne n’avoue publiquement être corrupteur ou corrompu. Mais en observant la société congolaise, en commençant par les comportements des agents de l’Etat dans leurs prestations de routine, ceux-ci participent à chaque instant à des actes de corruption voilés. La modicité de la rémunération mensuelle payée par l’Etat aux fonctionnaires est aussi à la base de l’émergence de la corruption. Ainsi pour obtenir un service de l’administration publique, même si l’agent trouve l’astuce de nommer son acte autrement : complément aux frais de transport, cartes prépayées, coca ou bière, toutes ces libéralités sont des actes de corruption. Les demandeurs s’en plaignent, mais ils sont parfois les premiers à prendre l’initiative.
Le long de l’enquête, les gens abordés,reconnaissent que la pauvreté les soumettent très souvent à agir contrairement à leur conscience.Phénomène bizarre,les agents de l’Etat congolais mal payés, viennent régulièrement au bureau parce que disent-ils "au bureau, il y a souvent des opportunités d’argent». Aussi, soutiennent les étrangers, pour accélérer l’obtention d’un service, la motivation sous forme de cartes prépayées, l'argent pour payer le transport ou autre libéralité est un mal nécessaire. Les deux parties, celle qui donne et celle qui reçoit se consolent en ne qualifiant pas leurs actes de faits de corruption. Les actes de ce genre sont pourtant généralisés dans toutes les couches de la société.
Aux écoles primaires, secondaires, supérieures et universitaires, les élèves, étudiants et professeurs s’adonnent à la corruption à cœur joie. Les enfants de familles nanties, visiblement moins intelligents achètent des côtes pour passer des classes. Les professeurs par la précarité de la vie acceptent d’être corrompus par les étudiants. Plus grave, pour les étudiantes sans ressources, elles courtisent tout simplement les professeurs en offrant leurs corps. C’est ici, où l’on parle des points sexuellement transmissibles. Toutes ces anti-valeurs sont tolérées par la société congolaise. Beaucoup de gens interrogés minimisent tous ces faits de corruption pourtant aux conséquences néfastes pour la société. Toutes les catégories socioprofessionnelles sont concernées. L’éducation, la santé, l’aviation facilités aux aéroports, ports, les services d'immigration, police de circulation routière, et autres corps de la police, justice, passation des marchés, etc. Tous ces actes de corruption, pourtant mauvais pour la marche du pays sont appelés petite corruption. Par son développement, elle prépare les esprits à la grande corruption.

Tracasserie policière : Qu’en est-il de la grande corruption ?

En RDC, le manque de moyens suffisants contraint l’Etat congolais, propriétaire du sol et sous-sol,à vendre ses carrés miniers aux investisseurs étrangers. Certaines mines connues pour leur teneur en matières premières sont convoitées par plusieurs multinationales étrangères. La plus offrante est celle qui gagne le marché. Malheureusement pour la population congolaise, certaines entreprises qui obtiennent les concessions minières par corruption des officiels ne respectent pas toujours les cahiers de charges : construire une école, un hôpital, ou un centre de santé, etc. Nos enquêtés ont révélé que le versement des pots de vin aux officiels joue négativement sur des lois établies. L’investisseur a souvent tendance à croire qu’il n’a de comptes à rendre qu’aux seuls officiels auprès de qui il a versé l’argent. A tout manquement des règles établies, il recourt vite à ses protecteurs. Toute la communauté est donc victime de l’égoïsme d’une petite poignée de chefs corrompus. Ainsi, dans plusieurs domaines de développement notamment la construction des infrastructures, plusieurs dégâts sont enregistrés, dus essentiellement à des faits de corruption. De la passation de marchés jusqu’au contrôle de la bonne exécution des travaux, la corruption joue négativement. Les mauvaises entreprises se font attribuées des marchés, dont elles n’exécutent pas les travaux selon les normes. Ici, le développement des nations du sud en pâtissent. Des filières entières remontant aux hautes autorités de certains pays travaillent négativement contre leurs nations en détournant l’argent obtenu à titre d’aide au développement. L’Afrique est donc victime des pertes de plusieurs milliards suite aux actes de corruption.
Le rapport de Transparency International estime entre 20 à 40% l’aide publique au développement. Cependant le même rapport relève que les pays qui s’attaquent sérieusement à la corruption pourraient connaître des augmentations de 400% de leur PIB. Par contre, il est fait état dans plusieurs rapports internationaux du fait que la corruption accélère l’épuisement des ressources naturelles indispensables à la subsistance des nations. Pour la République démocratique du Congo, le ministère du Plan vient d’annoncer que le pays a pris du retard quant à l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement. Ceci est du principalement aux effets négatifs de la corruption. Pour mieux lutter contre ce fléau, il est donc prouvé que seule la volonté politique des hautes instances d’un pays, cas de la République démocratique du Congo peuvent arrêter la progression des actes de corruption. La prévention en amont doit être accompagnée par la répression en aval. Tous les citoyens étant sensibilisés, personnes ne restera impuni, même la plus haute autorité du pays pour faits de corruption. Malheureusement pour la RDC, l’enquête démontre que l’impunité est une des causes de l’aggravation de la corruption. Le règne d’une justice à deux vitesses. Les intouchables s’adonnent à tous les actes de corruption et quelques personnes pour les besoins du spectacle subissent la rigueur de la loi. Raison majeure pour laquelle toutes initiatives gouvernementales de lutte contre la corruption échouent. L’avenir est sombre, les Congolais attendaient des candidats à la présidentielles, des stratégies claires de lutte contre ce fléau pour ainsi arrêter la descente aux enfers ; par la criminalisation.



Tags : corruption, RDC





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