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Expo Alphonse Mucha


Par Rédigé le 20/10/2018 (dernière modification le 19/10/2018)

Le Musée du Luxembourg à Paris présente jusqu’au 27 janvier 2019, l'exposition des œuvres du "pape" de l’art nouveau.


Affiche de la campagne ferroviaire (1897). Photo (c) Charlotte Service-Longépé
Affiche de la campagne ferroviaire (1897). Photo (c) Charlotte Service-Longépé
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L'exposition retrace l'œuvre de Mucha à travers les grandes lignes de sa vie en présentant dans six salles l'évolution de sa carrière à savoir: Mucha bohémien à Paris, inventeur d'images populaires, Mucha le cosmopolite, le mystique, le patriote, l'artiste et le philosophe.
En effet, Mucha était un artiste polyvalent: peintre, illustrateur, affichiste, décorateur, sculpteur, photographe qui ne se résume pas seulement aux affiches ayant forgées son immense postérité.

D'une famille de la petite bourgeoisie, Mucha nait en 1860 dans une petite ville de Moravie, Ivančice, appartenant à l'Empire austro-hongrois, aujourd'hui devenue la Tchécoslovaquie.

Croquis préparatoire et affiche. Photos et montage (c) Charlotte Service-Longépé
Croquis préparatoire et affiche. Photos et montage (c) Charlotte Service-Longépé
Son adolescence est profondément imprégnée de la notion d'une nation tchèque indépendante: des convictions politiques qu'il défendra politiquement en mettant son talent de dessinateur au service de magazines satiriques.

Mucha est un dessinateur talentueux, mais sa candidature à l'académie des beaux-arts de Prague est refusée au motif "choisissez une autre profession où vous serez plus utile". Mucha part donc à Vienne en 1879 où il travaillera à la réalisation de décors de théâtre tout en continuant sa formation artistique.
Parrainé par un mécène, Mucha part faire des études à l'académie de Munich, puis en 1887 il se rend à Paris pour suivre les cours des académies Julian et Colarossi. Il y rencontre Paul Gauguin qui en dépit de son style artistique différent deviendra son compagnon d'atelier et son ami.

Assiette et façade de boutique. Photos et montage (c) Charlotte Service-Longépé
Assiette et façade de boutique. Photos et montage (c) Charlotte Service-Longépé
À force de croquis et d'illustrations, Mucha développe un style très personnel caractérisé par des formes évanescentes de jeunes femmes ornementées de riches motifs floraux assemblés de manière géométrique et rehaussés de couleurs dans la gamme des tons pastels. Ce style novateur incarnera un nouveau mouvement artistique, l'Art Nouveau, emblème de la Belle Époque.

Son succès viendra en 1895 avec la réalisation de l'affiche "Gismonda" pour la célèbre actrice Sarah Bernhardt avec laquelle il signe un contrat de six ans puis suivent les affiches de Lorenzaccio, La Dame aux Camélias, Hamlet et Médée.

Jeune bohémienne en blanc et modèle posant dans l'atelier de Mucha. Photos des clichés exposés (c) Charlotte Service-Longépé
Jeune bohémienne en blanc et modèle posant dans l'atelier de Mucha. Photos des clichés exposés (c) Charlotte Service-Longépé
Mucha avait l'habitude de photographier ses modèles dont les photos lui serviront pour la réalisation de ses affiches. Son catalogue photographique constitue un excellent témoignage de la femme de cette époque. Par contre, il préférera faire appel à ses camarades, Gauguin ou Kupka pour lui servir de modèle masculin. Mucha illustre aussi des revues et des livres dont "Mémoires d'un éléphant blanc" de Judith Gautier. Il conçoit la décoration de la bijouterie Fouquet ainsi qu'une série de bijoux dans son style Mucha.

"L'étoile du matin" (1902) et "7e page allégorique du Pater" (1899). Photos et montage (c) Charlotte Service-Longépé
"L'étoile du matin" (1902) et "7e page allégorique du Pater" (1899). Photos et montage (c) Charlotte Service-Longépé
L'affiche publicitaire occupe une place prépondérante, en 1896 Mucha signe un contrat d'exclusivité avec l’imprimeur parisien F. Champenois. Mucha travaille sur le graphique des noms de marques. Il devient en quelque sorte l'inventeur du packaging moderne à des fins de promotion et de mise en valeur des produits en utilisant l'image de la femme.
Mucha se félicite: "J'étais heureux de m’être engagé dans un art destiné au peuple et non aux salons fermés. C'était bon marché, à la portée de tous et trouvait sa place aussi bien chez les familles pauvres que dans les milieux aisés". L'affiche publicitaire est accessible à toutes les bourses, les éditions les plus chères sont imprimées sur satin ou imprimées en huit couleurs sur carton.

Les quatres saisons peintes par Mucha (1896). Photos et montage (c) Charlotte Service-Longépé
Les quatres saisons peintes par Mucha (1896). Photos et montage (c) Charlotte Service-Longépé
Mystérieuse et diaphane, la femme Mucha aux longues chevelures détachées est un atout de vente indéniable. Mucha créera, entre autres, des affiches pour les champagnes Ruinart, Moët et Chandon, les biscuiteries Lefèvre-Utile, le lance parfum Rodo, les savons Mucha, le papier à cigarettes Job. Ses affiches publicitaires ou de voyage tel que "Monaco Monte-Carlo" circulent dans toute l'Europe. Pendant une trentaine d'années, Mucha est le maître de l'art nouveau mais néanmoins sans renouveler son style et ses compositions, si bien qu'avec le temps l'engouement s'étiole.

Lié d'amitié avec l’auteur suédois mystique À. Strindberg en 1894, Mucha est persuadé de l’idée que des "forces mystérieuses" guident la vie de chacun de nous. Cet attrait le conduit à entrer en franc-maçonnerie au Grand Orient de France. Mucha est animé d'une véritable pensée politique, à l'heure du renouveau national tchèque et de l'éclatement de l'Empire austro-hongrois; il prône l’art comme lien pour rapprocher les peuples et maintenir la paix pour le plus grand progrès de l'humanité.

Alphonse Mucha posant devant un des tableaux. Photo du cliché exposé (c) Charlotte Service-Longépé
Alphonse Mucha posant devant un des tableaux. Photo du cliché exposé (c) Charlotte Service-Longépé
En 1900, il s’associe au plus "grand événement du siècle" qui est l’exposition universelle de Paris en concevant et décorant le pavillon de la Bosnie-Herzégovine.
En 1906, Mucha se marie avec sa compagne, Marie Chitilovà qui lui servait de modèle. Ils auront deux enfants. Il se rend plusieurs fois aux États-Unis afin de chercher un mécénat pour son vaste projet "L’épopée slave". La réalisation de cette grande œuvre, financée par un patriote tchèque de Chicago C.R. Crane, lui prendra 18 ans, de 1910 à 1928. Cet appel à l'unité des peuples slaves (présentée en vidéo projection dans l'exposition) se compose de vingt tableaux monumentaux d'inspiration nationaliste et symboliste, peints dans une mise en scène qui raconte l'histoire des Slaves du IIIe au XXe siècle.

"La Vierge aux Lys". Photo (c) Charlotte Service-Longépé
"La Vierge aux Lys". Photo (c) Charlotte Service-Longépé
Suite à l'indépendance de la Tchécoslovaquie, il va créer les vitraux de la cathédrale Saint-Guy à Prague ainsi que les timbres-poste et les billets de banque.
En 1939, les Allemands font leur entrée dans Prague, la patrie de Mucha perdra son indépendance. Franc-maçon, artiste et personnalité aux opinions politiques affichées, il est arrêté par la Gestapo. Souffrant de pneumonie, Mucha décède peu après le 14 juillet 1939 à Prague.

"Le but de mon travail ne fut jamais de détruire, mais de créer, de construire des ponts, car nous devons vivre dans l'espoir que l'humanité va se dessiner ensemble et que plus nous nous comprenons mutuellement et plus cela adviendra facilement."









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