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Familles roms expulsées à Tirana

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Par J.N.B.L. Rédigé le 20/02/2012 (dernière modification le 16/02/2012)

"Les autorités albanaises doivent immédiatement fournir des logements adéquats à environ 35 familles roms risquant d'être expulsées de force d'un moment à l'autre ou ayant déjà connu ce sort", a déclaré Amnesty International.


"Des dizaines de Roms, dont des personnes âgées et des enfants en bas âge, pourraient affronter l'hiver dans la rue - sans toit au-dessus de la tête, sans aucune certitude quant à leur sécurité future, ni aide adéquate de la part des autorités. Les adultes auront des difficultés à soutenir leur famille financièrement, les infirmes à accéder à des soins, les enfants ne seront pas en mesure d'aller à l'école. C'est là le résultat de décennies de manquements des autorités à leurs obligations nationales et internationales, qui les engagent à fournir des logements adéquats aux Roms et à d'autres groupes vulnérables en Albanie", a déclaré Jezerca Tigani, directrice adjointe du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.

Seize familles pourraient être expulsées d'un moment à l'autre d'une zone se trouvant à proximité d'un lac artificiel, où elles avaient trouvé refuge après avoir fui un site proche de la gare de Tirana avec 12 autres familles, à la suite de leur agression par des intrus il y a un an. Les autorités ne leur ont pas offert de protection contre les attaques, ni de logement adéquat, mais a proposé à ces familles roms de les reloger dans des tentes au bord d'une rivière, à Babrru, en périphérie de Tirana. La majorité de ces familles ont refusé de se rendre à Babrru, car elles considéraient la zone dangereuse pour les enfants, dépourvue des installations requises et n'offrant pas de protection satisfaisante contre les intempéries. Au lieu de cela, elles ont construit des abris près d'un lac artificiel à Tirana, aux côtés de sept familles roms déjà installées sur place depuis plusieurs années.

Le 21 janvier 2012, des représentants des autorités municipales se seraient rendus sur place et leur auraient dit de partir, sans leur proposer de solution de relogement. Les familles roms ont démonté leurs abris afin de protéger les matériaux de construction du passage des bulldozers, et sont partis le 24 janvier. Le 27 janvier, n'étant pas parvenues à trouver un autre site, 16 de ces familles sont retournées près du lac artificiel et ont reconstruit leurs cabanes. Elles risquent désormais une nouvelle expulsion forcée. Dix des familles qui vivaient à côté de la gare de Tirana ont emménagé dans les tentes de Babrru, mais ont depuis lors été contraintes de quitter les lieux, en raison d'un litige sur des impayés de loyer opposant le ministère du Travail et des Affaires sociales et le propriétaire du terrain.

Le 1er février, ces familles ont cherché abri et secours auprès du médiateur du peuple, qui avait trouvé très mauvaises les conditions de vie sur ce site, dépourvu d'eau courante, d'électricité et de chauffage, et sur lequel aucun médicament n'était disponible pour les enfants, dont beaucoup ont souffert de problèmes de santé et de malnutrition en cette période de températures négatives. Elles ont installé des tentes dans la cour du bureau du médiateur, et le 2 février, il a été déclaré qu'elles seraient relogées temporairement dans le gymnase d'une école. Aucune de ces familles n'a été consultée, ni notifiée officiellement et en bonne et due forme de son expulsion.

"Les autorités albanaises portent atteinte au droit international lorsqu'elles chassent des personnes de leur logement sans leur offrir de protection juridique ni de solutions de relogement. Trente-cinq familles ont besoin de toute urgence d'être logées de manière adéquate. Un gymnase d'école ne constitue pas un logement adéquat, et cela ne règle pas la question de l'indemnisation que les autorités ont le devoir de verser pour la destruction de logements et d'effets personnels, et la perte de revenus"
, a ajouté Jezerca Tigani.
Aux termes du droit international, les expulsions ne doivent être pratiquées qu'en dernier ressort et uniquement après examen de toutes les solutions possibles, en consultation avec les populations touchées. Les autorités doivent alors les informer de leur expulsion de manière appropriée et officielle. Elles doivent également veiller à ce que personne ne se retrouve sans domicile ou exposé à d'autres atteintes aux droits humains à la suite d'une expulsion.
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