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Fermeture des comptoirs d'achat de minerais à Bukavu


Par Lech Walassa Mulondani Rédigé le 12/12/2008 (dernière modification le 12/12/2008)

Les propriétaires des comptoirs miniers du Sud Kivu, agréés et affiliés à la Fédération des Entreprises du Congo FEC, suspendent leurs activités d'achat et d'exportation des matières précieuses à partir du 1er janvier 2009.


Fermeture des comptoirs d'achat de minerais à Bukavu
Dans un communiqué de presse rendu public début décembre à Bukavu, ils justifient cette décision, entre autres, par des accusations selon lesquelles l'activité d'exportation minière alimenterait les guerres et rebellions, ainsi que le refus de la validation des licences d'exportation par la banque commerciale congolaise.
Selon M. Milabyo, secrétaire permanent à la FEC, la décision des comptoirs de suspendre leurs activités est la conséquence des contraintes dont les hommes d'affaires du secteur minier sont victimes de la part des autorités de tutelle. Ceci, en plus des accusations dont ils sont l'objet de la part de plusieurs rapports internationaux, ainsi que de la presse selon lesquels le trafic des minerais alimenterait les guerres et les rébellions à l’Est du pays. M Milabyo déclare: « Nous avons reçu une note circulaire du ministre des mines. Il dit qu’il met fin à l’agrément des comptoirs, qu’il n’y aura plus d’exploitation de minerais bruts. »
Pour l’administration, la décision des opérateurs miniers va plutôt favoriser la fraude.Si on prive les creuseurs artisanaux d’exploiter et de vendre artisanalement les minerais, ils vont se faufiler pour aller au Rwanda, en Ouganda et au Burundi,disent les responsables du secteur.
Ces hommes d'affaires se sont également excusés auprès de la population compte tenu du désagrément que leur décision va entraîner.

Les vraies raisons de la fermeture sont ailleurs

Les creuseurs artisanaux dont on parle ici sont des enfants, des femmes, des miliciens et mêmes les membres des forces armées régulières. Avec l’interdiction d’accès de ces catégories de personnes dans les carrés miniers, la contrebande vers les pays voisins n’est plus possible. C’est pourquoi les opérateurs mettent la clé au paillasson car ne pouvant plus s’approvisionner. La seconde raison est sans doute la crise financière internationale actuelle qui a entraîné la chute des cours de leurs produits sur le plan mondial.

En effet, le coltan, la cassitérite, le wolfram et l’or entre autres exploités au Sud Kivu transitent par ces pays avant d’atteindre la Chine. Ce sont des matières premières dans la haute technologie informatique et des alliages durs. Les rapports des ONG et de la presse internationale pointent du doigt ces opérateurs à cause de leurs relations avérées avec les opérateurs des pays voisins. Des films documentaires ont été consacrés à ce sujet tel « Du sang dans nos portables » de Patrick Forestier. Il est notamment démontré dans ce documentaire que "des enfants meurent dans les mines d’Afrique afin que d’autres, en Occident, puissent s’amuser sur leurs consoles de jeu."
Les guerres qui sévissent dans la région ont certes des raisons économiques mais ce sont les souffrances que subissent les creuseurs qui devaient militer en faveur de l'arrêt de ce commerce honteux. Les femmes et les enfants ,comme sur la photo, constituent le gros de la main d'œuvre dans les mines.Il faut humaniser ce trafic par l'installation des industries extractives.
Autrement on ne sera pas sorti du schéma de l'exploitation de l'homme par l'homme.



Tags : Bukavu, Congo





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