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Grèce: Les demandeurs d’asile persécutés par la police

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Par J.N.B.L. Rédigé le 02/01/2013 (dernière modification le 01/01/2013)

La Grèce bafoue gravement les droits des demandeurs d’asile et des migrants, alerte Amnesty International dans un document de synthèse intitulé "Greece: The end of the road for refugees, asylum-seekers and migrants", lequel décrit les obstacles auxquels ils se heurtent pour pénétrer dans le pays et les difficultés qu’ils rencontrent une fois là.


Venus du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique, des dizaines de milliers de migrants irréguliers et de demandeurs d’asile en quête d’un refuge, d’une protection ou simplement d’une vie meilleure dans l’Union européenne traversent chaque année la frontière (terrestre ou maritime) entre la Turquie et la Grèce. Ils sont peu nombreux à trouver ce qu’ils cherchent en Grèce.
"Le non-respect par la Grèce des droits des migrants et des demandeurs d’asile prend maintenant les proportions d’une crise humanitaire. Dans un contexte marqué par une forte pression migratoire, une crise économique profonde et une xénophobie montante, la Grèce se révèle incapable de satisfaire ne serait-ce que les besoins les plus fondamentaux des milliers de demandeurs d’asile et de migrants qui arrivent chaque année: la sécurité et un toit", a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

Certes la Grèce doit assumer une lourde charge, mais rien ne justifie les obstacles que rencontrent les personnes en quête de protection qui cherchent à déposer leur demande d’asile. Une loi de 2011 a porté création d’un organisme chargé d’instruire les requêtes mais, faute personnel, celui-ci n’a toujours pas traité le moindre dossier.
Pendant ce temps, une vingtaine de personnes seulement parviennent chaque semaine à faire enregistrer leur demande à la Direction de la police des étrangers d’Attika, à Athènes, qui n’ouvre ses portes qu’une fois par semaine. La file d’attente se forme plusieurs jours à l’avance et s’étire sur des centaines de mètres. Amnesty International a recueilli le témoignage de nombreux demandeurs d’asile contraints de se bagarrer avec leurs compagnons d’infortune pour garder leur place dans la queue.

Ceux qui ne parviennent pas à déposer leur demande – ou qui finissent par renoncer – risquent d’être arrêtés lors d’opérations massives de la police, et d’être placés pendant un an, voire plus, dans des centres de détention surpeuplés où règnent des conditions d’hygiène déplorables.
Par ailleurs, le nombre d’agressions racistes s’est envolé en 2012. Demandeurs d’asile, migrants, mosquées, magasins et foyers de communautés étrangères ont été la cible d’attaques – à un rythme quasiment quotidien depuis l’été dernier.
Il existe un projet de décret présidentiel créant des unités de police spécialisées dans ce domaine. Cette mesure va dans la bonne direction, mais le texte en l’état ne prévoit aucune disposition garantissant l’ouverture d’enquêtes et de poursuites pour les crimes dont les victimes craignent de contacter la police par peur d’être arrêtées et placées en détention.

La politique de l’Union européenne (UE) en matière d’asile prévoit le renvoi des personnes en quête d’asile vers le pays par lequel elles ont pénétré sur le territoire de l’Union. Toutefois, un grand nombre d’États de l’UE ont arrêté de renvoyer les requérants vers la Grèce à la suite d’un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme qui, en 2011, a conclu que ce pays ne disposait pas d’un système opérationnel d’examen des demandes d’asile.
"La majorité des États européens ont pris la mesure qui s’imposait et ont suspendu les renvois de demandeurs d’asile vers la Grèce, dans l’attente que le pays réforme ses procédures en la matière. Ils doivent toutefois partager plus équitablement en leur sein la responsabilité du traitement des demandes et de l’accueil des demandeurs. La situation qui prévaut actuellement en Grèce est absolument indigne d’un lauréat du prix Nobel de la paix. On est si éloigné des normes internationales relatives aux droits humains que celles-ci apparaissent vidées de tout contenu. La Grèce a besoin d’être aidée, mais il faut aussi qu’elle assume ses propres responsabilités."
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