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LECTURE - Le mariage hongrois de Louise de Vilmorin


Par Colette Dehalle Rédigé le 18/11/2008 (dernière modification le 18/11/2008)

Avec Je suis née inconsolable, Françoise Wagener nous livre une vaste biographie de l'inoubliable auteur de Madame de dont l'adaptation cinématographique par Max Ophüls fut un chef-d'œuvre. Cette descendante d'une vieille famille qui s'est illustrée dans la botanique cachait sous des dehors apparemment frivoles, une personnalité très attachante et variée qui nous est décrite par le menu


LECTURE - Le mariage hongrois de Louise de Vilmorin
Louise Lévêque de Vilmorin est née à Verrières le Buisson le 4 avril 1902. Après des fiançailles rompues avec Saint-Exupéry, elle se marie une première fois en 1924 avec un industriel américain de seize ans son aîné dont elle eut trois filles, Jessie, Alexandra et Helena. Quand les deux époux divorcèrent en 1936, elle repartit pour l'Europe laissant ses filles aux États-Unis, elle ne les retrouva que beaucoup plus tard et découvrit ses nombreux petits-enfants. En 1955, Henry Leigh-Hunt sera nommé consul honoraire de Monaco à Las Vegas. Elle fait la connaissance le 18 octobre 1937 au Crillon à Paris du comte Paul Pálffy Erdod appartenant à une des plus illustres familles hongroises. Né à Vienne le 12 février 1890, il était le fils du comte Johann et de la comtesse Elisabeth von Schlippenbach, grands propriétaires terriens avec des biens dans toute l'Europe centrale, vivant entre Prague, Vienne, Budapest ou Trieste. Cependant, c'est au château de Pudmerice dans les Carpates, au sud-ouest de la Slovaquie actuelle, que Paul Pálffy aime séjourner, dans cette somptueuse demeure édifiée en 1889 près des forêts où cohabitent cerfs, chevreuils, sangliers, loups, ours, lynx et aigles et où il acquerra le goût de la chasse qu'il renforcera en d'autres lieux. En témoignera un livre qui a eu un grand retentissement et fut réédité en 2005, Cinquante ans de chasse, Carpates, Europe centrale, Canada, États-Unis, Inde, 1900-1950. Aristocrate cosmopolite, parfait polyglotte, ce grand chasseur devant l'Eternel fut aussi un
stakhanoviste de l'union matrimoniale qui conclut sept mariages en 36 ans. Il épouse en 1915 la comtesse Francisca-Romana Esterhazy von Galantha, leur mariage est dissous. En 1921, il se marie avec Dorothy-Parker Deacon, fille d'un industriel américain, dont il a deux
enfants, il divorce en juin 1928. En août, Pálffy épouse une autre Américaine, Eleonore Greene-Roelker, il divorce en 1934 et se remarie en 1935 avec la comtesse Marie von Wurmbrand-Stuppach, laquelle de son côté aura six maris... Ils divorcent en automne 1937. Ne perdant pas une minute en janvier 1938 il épouse à Bratislava Louise de Vilmorin
qui passera quelques années fabuleuses à Pudmerice. Elle y écrit des poèmes et son roman le plus réussi Le lit à colonnes.

Un séjour agité

En février 1942, Louise de Vilmorin est à Budapest et vit dans une rue voisine de Vaci utca, elle fait plus ample connaissance avec Thomas Esterhazy marié alors avec la comtesse Marie von Wurmbrand-Stuppach qui avait été de 1935 à 1937 la quatrième épouse de Pal Palffy... A
cette époque, Marie était à Rome et Paul hors de Hongrie, ce qui favorisa la liaison de Louise et Thomas. A son retour, Marie découvre les lettres de Louise et les apporte tout naturellement à son ex-mari Palffy dont on imagine la réaction... Un garçonnet d'une douzaine
d'années prénommé Jean-Edern, fils de l'attaché militaire français Hallier évoquera plus tard cette époque dans La cause des peuples en 1972. En 1943, Louise et Paul divorcent, elle rentre en France, les deux hommes pensaient rejoindre l'Europe de l'Ouest un peu plus tard,
ils durent attendre longtemps. Pálffy fuit l'occupation soviétique et abandonne tous ses biens, il connaît des jours difficiles mais a pu souvent compter sur l'aide de ses amis. Incorrigible, en 1946 il épouse en Italie l'Allemande Edith Hoch dont il divorce en 1949. Il
semble quand même s'assagir puisqu'en 1951, il se marie à Paris avec celle qui sera sa dernière épouse, la comtesse Marie-Thérèse zu Herberstein-Proskau, de quelque quarante ans sa cadette. Il meurt à Munich, le 11 octobre 1968. Après la guerre, Louise se console avec
l'ambassadeur d'Angleterre Duff Cooper bénéficiant de la complicité attendrie de l'épouse. Elle s'installera dans sa résidence de Verrières le Buisson où son Salon bleu était célèbre et ses pots au feu courus du tout-Paris. Elle reprendra alors la liaison commencée en
1933 avec André Malraux, c'est d'ailleurs à ses côtés qu'elle s'éteindra le 26 décembre 1969.

Je suis née inconsolable Louise de Vilmorin (1902-1969)
Françoise Wagener
Albin Michel
545 pages








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