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La chronique culturelle de Colette: Une artiste au destin tragique et les arts à Monaco


Par Rédigé le 14/04/2016 (dernière modification le 13/04/2016)

En 2014, paraissait chez Gallimard "Charlotte", roman de David Foekinos qui reçut entre autres distinctions, le Prix Renaudot et le Prix Goncourt des lycéens.


Une vie et une oeuvre étroitement liées

chronique_culturelle_140416.mp3 Chronique culturelle 140416.mp3  (196.53 Ko)

En octobre 2015, le même éditeur présentait une version intégrale du roman, illustrée d'une cinquantaine de gouaches de l'héroïne et d'une dizaine de photographies la représentant ainsi que ses proches. Charlotte Salomon* sortait ainsi de l'ombre, même si deux expositions de ses œuvres avaient déjà été organisées à Paris, au Centre Georges Pompidou en 1992 et au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme en 2006. Le 8 mai 2015 en effet, lors de cérémonies officielles, il lui était rendu hommage et des plaques commémoratives étaient apposées à Villefranche-sur-Mer et à Saint-Jean-Cap-Ferrat, où elle avait vécu lorsqu'elle avait quitté l'Allemagne après la Kristallnacht, Nuit de cristal, le 9 novembre 1938. Et où elle réalisa la majeure partie de son travail. Inaugurée le 9 mai 2015, journée de l'Europe, et en présence de David Foekinos, une exposition lui était consacrée à la Chapelle Saint-Elme de Villefranche-sur-mer jusqu'au 30 septembre. Et depuis le 5 février dernier jusqu'au 24 mai 2016, le musée Masséna de Nice propose une grande exposition en son honneur "Charlotte Salomon Vie? ou Théâtre?". Réalisée en collaboration avec le Musée historique juif d'Amsterdam, elle présente pour la première fois dans la région où cette œuvre fut créée, quelque trois cents gouaches originales.
Signalons aussi que le 28 juillet 2014 était créé à la Felsenreitschule de Salzbourg, lors du Festival, l'opéra en deux actes du Français Marc-André Dalbavie "Charlotte Salomon", sur un livret de Barbara Honigmann, d'après la pièce "Leben? oder Theater?" de Charlotte elle-même. Dans une mise en scène de Luc Bondy et sous la direction du compositeur.

Charlotte Salomon était née en 1917 dans une famille juive aisée de Berlin. Elle quitte l'Académie des beaux-arts de sa ville natale pour se réfugier avec son grand-père dans le sud de la France quelque temps après la Nuit de Cristal. A la suite d'une dénonciation, elle et Alexander Nagler qu'elle avait épousé le 17 juin 1943 à Nice, sont arrêtés. Ils sont transférés à Drancy d'où le 7 octobre, ils sont acheminés par le convoi n°60 vers Auschwitz. Enceinte de quatre mois, elle décède très vite. Son mari meurt le 1er janvier suivant.
Charlotte laisse une oeuvre réalisée entre 1940 à 1942 à Villefranche-sur-mer, plus d'un millier de gouaches ou aquarelles à partir des trois seules couleurs primaires, rouge, jaune et bleu. Avec des textes simples, émaillés de citations de la littérature allemande. Les gouaches reprennent sa famille et ses amis, au cours de son enfance et des événements qu'elle a vécus. L'ensemble tient du roman, du scénario de film et du livret d"opéra. Charlotte était d'ailleurs une artiste complète, elle écrivait, peignait et chantait. Avant son départ, elle avait confié ce travail à son médecin en lui disant "C'est toute ma vie". Ces oeuvres furent remises plus tard aux parents de Charlotte miraculeusement sauvés des camps, elles sont sont actuellement conservées au musée juif d'Amsterdam. C'est donc une partie de cette oeuvre que l'on peut découvrir au musée Masséna de Nice. En outre, de nombreux panneaux sont consacrés au contexte de la création et au séjour de Charlotte Salomon dans les Alpes-Maritimes.

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Le Printemps des arts de Monte-Carlo 2016

Cette 32e édition s'est terminée le dimanche 10 avril 2016, le Printemps des arts a été consacrée pour une grande partie, à Gustav Mahler. même si d'autres musiques étaient également présentes. Il y a même eu une création mondiale, commande de la So.Ge.Da, Société pour la gestion des droits d'auteurs, et Marc Monnet, directeur de cette manifestation qui, au début du printemps, depuis une trentaine d'années, attire un public nombreux, désireux d'entendre de grands orchestres dirigés par des chefs prestigieux. Cette année, le compositeur franco-américain Betsy Jolas était aussi à l'honneur. Le vendredi 1er avril, était créée, à l'auditorium Rainier III, sa suite concertante pour piano et trompette "Histoires vraies". Par l'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, sous la direction de son tout nouveau chef, le Japonais Kazuki Yamada. Côté solistes, rien de moins que le pianiste français Roger Muraro et le trompettiste suédois Håkan Hardenberger. A presque 90 ans qu'elle atteindra le 5 août prochain, Betsy Jolas ne cesse de créer et d'innover. Elle compose actuellement une pièce orchestrale, commande de Sir Simon Rattle pour l'Orchestre philharmonique de Berlin, qui la créera le 16 juin. 2016. Betsy Jolas est loin d'être une inconnue en Principauté, elle préside le Conseil musical de la Fondation Prince Pierre de Monaco et en juillet dernier, en partenariat avec ladite Fondation. elle a passé 2 heures avec les élèves de l’Académie Rainier III, leur prodiguant ses conseils pour l'interprétation de ses compositions. Quant à la 10e édition du Festival international d’orgue de Monaco, du 28 juin au 16 août 2015, il s'était ouvert sur un concert-hommage à Betsy Jolas. Lors du Printemps des Arts 2006, la recréation d'une pièce ancienne du compositeur "Well Met 04", avait lieu à l'hôpital Saint Roch de Nice, au cours d'un "voyage surprise" qu'avaient entrepris les festivaliers.
En deuxième partie de soirée, Kazuki Yamada dirigeait la 4e Symphonie de Gustav Mahler. Couplage qui n'a rien de surprenant et est même tout naturel comme l'a observé Marc Monnet "La pièce de Betsy Jolas est d'une grande liberté, et curieusement, par pur hasard, elle n'est pas si loin que cela de la musique de Mahler". Et il poursuit "Marhler incarne une sorte de synthèse de la fin du XIXe siècle, mais il est aussi d'une très grande modernité, avec une musique faite de ruptures, de strates empilées les unes sur les autres, de fulgurances… Entre ses symphonies et la pièce de Betsy, il y a bien une correspondance, qui n'est pas auditive, mais conceptuelle".

Des sculptures plus vraies que nature

Qui n'a vu dans les rues de Monaco et de certaines communes circonvoisines cette affiche représentant une femme afro-américaine et son chariot de ménage chargé de produits idoines? On a presque envie d'aller vers elle. Et si l'on veut la retrouver, il suffit de se rendre à la Villa Paloma. Là, on la verra "pour de vrai" saisissante de vérité, au point qu'on pourrait par mégarde lui adresser la parole… Queenie II, ainsi l'a nommée son créateur Duane Hanson, trône en majesté, en plein milieu d'un vaste couloir. Elle constitue l'une de la dizaine de pièces de l'exposition, qui se tient sur deux étages, plus surprenantes les unes que les autres. Et l'on a beau ne pas être un fanatique du genre, on ne peut qu'être "interpellé". Marie-Claude Beaud, directrice du Nouveau Musée National de Monaco rappelle "The Serpentine Galleries de Londres nous a offert de reprendre l’exposition. J’ai mis quelques temps à réagir. Le jour où j’ai accepté cette proposition, les œuvres devaient retourner à New York". On se peut que se réjouir qu'elle les ait retenues! Duane Hanson, sculpteur représentant de l'hyperréalisme et du pop-art, né le 17 janvier 1925 à Alexandria, dans l’État du Minnesota, est mort le 6 janvier 1996 à Boca Raton, en Floride. Ses sculptures hyperréalistes, grandeur nature, faites de fibre de verre et de résine de polyester, représentent ses compatriotes de la classe ouvrière et des gens qui n'ont pas souvent l'honneur d'inspirer les artistes. Lui-même explique d'ailleurs "Mes motifs préférés sont les Américains de la classe inférieure et moyenne. Pour moi, la résignation, le vide et la solitude de leur existence rendent bien la véritable réalité de la vie de ces gens". Ce cowboy appuyé contre la paroi, ce peintre en bâtiment au vêtement maculé, en passant par le bébé dans sa poussette et ce vieux couple sur un banc ou cet autre autour d'une table de café, en réalité l'artiste et son modèle, sont criants de vérité et ne laissent absolument pas indifférents. Et l'on est d'accord avec les organisateurs quand ils déclarent qu'"Évoquant le mouvement pop art de l’époque, ses sculptures transforment la banalité et l’insignifiance du quotidien en matériel iconographique".
Le Nouveau Musée National de Monaco présente jusqu’au 28 août 2016 le travail de l’artiste américain Duane Hanson.








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