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Le Cameroun aux prises avec le cancer


Par Max Dominique Ayissi Rédigé le 12/03/2009 (dernière modification le 12/03/2009)

Le service de cancérologie, de L’Hôpital central de Yaoundé, a organisé, du 05 au 10 mars, une campagne de dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus. L’évènement, qui était lié à la célébration de la 24e journée internationale de la femme, rappelle que la prise ne charge des malades reste un problème majeur.


Le Cameroun aux prises avec le cancer
Ce ne sont pourtant pas les chiffres que l’on va retenir de ces 06 jours de consultation médicale. Puisque, à peine une centaine de femme sont venues s’enquérir de l’état de leurs seins et de leur utérus. Mais c’est déjà beaucoup mieux qu’à l’accoutumée, surtout, pour une campagne qui n’aura pas été particulièrement médiatisée. A contrario, toutes celles qui sont venues, semblaient avoir des antécédents cliniques. Au finish, 02 cas de cancers du sein cliniquement avéré, auxquels il faut ajouter quelques cas de modules qui, selon les usages, devront être confirmés sur le plan histologique. Le bilan est encore plus satisfaisant pour ce qui est du cancer du col de l’utérus. Aucun cas clinique dépisté, excepté « des inflammations du col et de petites blessures ».
Le Dr Tchamfong Njabo Roger, chef du service cancérologie, de l’Hôpital central de Yaoundé n’est pourtant pas très emballé par ces statistiques. Pour lui, « les deux cancers peuvent aujourd’hui êtres considérés comme un problème de santé publique au Cameroun ». Il affirme que « le nombre de cas dépistés est chaque année croissant ». Sur les 09 derniers mois, sont service a connu une sollicitation peu ordinaire, avec une moyenne de 10 nouveaux cas, tous les mois. Ce bilan est à la fois alarmant et satisfaisant. De l’avis du médecin, c’est la conséquence du rôle prépondérant, joué par les médias, dans la sensibilisation de la masse féminine. « De plus en plus, les femmes viennent consulter. Chacune, en se lavant le matin, touche son sein pour voire s’il n’y a pas eu de modifications dans la nuit. Dès le moindre saignement anormal, elle se précipite à l’hôpital », confie-t-il. Mais il en révèle aussi la gravité, puisque seules les femmes urbaines peuvent effectivement bénéficier de ce qui est encore considéré comme un luxe, une campagne de dépistage.

Absence de coordination

A ce jour, il n’existe aucun chiffre officiel sur la situation du cancer, au Cameroun. Le Registre National du Cancer, pourtant disponible depuis 02 ans, ne présente que la situation de la ville de Yaoundé. Ces données ne sont pas particulièrement alarmantes. 26 à 31 % des cancers, dans la capitale camerounaise, sont du sein. Et 1% touchent les hommes. L’absence de statistiques, sur le plan national, ne permet donc pas d’avoir une lecture réaliste de l’évolution de la maladie et d’envisager les stratégies à mettre en œuvre, pour y faire face.
Autre problème et pas des moindres, la pris en charge des malades. Yaoundé et Douala sont les principaux points de chute de patients qui viennent de tout les pays. Cela est dû, à la fois au manque d’infrastructures, de matériel et à l’absence de formation des personnels de santé. « Le traitement du cancer ne doit pas être réservé à une espèce d’élite », affirme le Dr Tchamfong Njabo Roger. « Quand un infirmier, au fin font de la brousse, est face à un cas de sida, il connait très bien les premiers gestes. Il devrait en être de même pour le cancer. Le jeune médecin, qui est à Kousseri (dans le l’Extrême-nord du pays) ou à Bali (au Nord-ouest), ne doit pas expédier son malade à l’Hôpital central de Yaoundé. Il doit pouvoir faire le nécessaire, sur place », renchérit-il.
Les facteurs de risques, quant à eux, sont de plus en plus nombreux, qui présagent de très beaux jours pour ces affections. La précocité sexuelle, les maternités tardives, les ménopauses prolongées, la pollution, les problèmes alimentaires et l’obésité, qui sont toutes caractéristiques de la société camerounaise actuelle, sont autant de facteurs cancérogènes qui vont certainement militer contre la santé publique, dans les prochaines années. Et ce n’est pas avec un vaccin à 60 000 Fcfa, environ 100 euros, les trois doses ; soit 02 fois le Smig ; que la tendance va être inversée.








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