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"Lettre d’une inconnue" de Stefan Zweig : un amour obsessionnel


Par Rédigé le 07/09/2019 (dernière modification le 31/07/2019)

Un homme rencontré par hasard va bouleverser la vie d'une jeune fille tombée follement amoureuse de lui.


Tout a commencé quand elle avait 13 ans

L'histoire illustre une passion incandescente (C) Stempow
L'histoire illustre une passion incandescente (C) Stempow
"Lettre d’une inconnue" a été publié en 1922 à Vienne en Autriche par Stefan Zweig. Cette nouvelle est écrite sous forme de lettre adressée à un célèbre écrivain surnommé "R.". Le jour de ses 41 ans, en retournant à Vienne, il reçoit une lettre d’une inconnue.

"Mon enfant est mort hier" , la lettre de la jeune femme commence ainsi, ce qui signifie qu’elle ne vit pas seule, puisqu’elle est mère. Le lecteur devine déjà que cette lettre comporte une fatalité.
Celle-ci lui raconte dans un premier temps, son histoire : elle habitait avec sa mère dans un petit appartement à Vienne. Un jour, leurs voisins, dont le père a été arrêté par la police, se sont vus obligés de quitter les lieux et l’écrivain a emmenagé dans leur appartement. La jeune fille âgée de 13 ans à cette époque, scrutait et admirait les affaires du voisin (de nombreux livres couverts de dorure, les chandeliers, les meubles, des statues hindous, sculptures italiennes ainsi que de nombreuses peintures). Très vite, elle l’attendait en bas de l’immeuble afin de l’observer, et ce pendant plusieurs années. Sa curiosité lui faisait comprendre qu’il invitait de nombreuses femmes, très élégantes, pour des relations charnelles. L’écrivain l'avait croisé une seule fois seulement, lorsqu’elle lui tenait la porte. Après l'avoir remercié, elle tombera éperdument amoureuse de lui.

"Je veux te révéler toute ma vie, cette vie qui véritablement n’a commencé que du jour où je t’ai connu", cette phrase rappelle que la jeune fille a eu une seconde naissance lorsqu’elle a vu "R" pour la première fois. Le lecteur peut penser que cet amour naissant a excité sa folie dès cet instant, ce qui renvoie automatiquement au mythe de Pygmalion.

Plus tard, sa mère se remarie et part vivre à Innsbruck pour permettre à sa fille de vivre dans l’aisance. A dix-huit ans, l’inconnue quitte Innsbruck pour retourner dans sa ville natale et y travailler en tant que fleuriste; l’écrivain vit toujours au même endroit, cette dernière le croise souvent mais il ne la reconnaîtra jamais. Malgré cela, elle passera trois nuits avec son bien-aimé, en lui offrant sa virginité, jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'elle est enceinte. "R" partira une nouvelle fois en voyage pendant que l’inconnue attendra qu’il la contacte, ce qu’il ne fera jamais.

En voulant agir comme une bonne mère le doit, la jeune femme prend la décision de se vendre, non en tant que prostituée mais en tant que femme interessée qui se lie d’amitié qu’avec des personnes de la haute société et en n'ayant que des amant riches.
Un soir, alors qu’elle est avec un de ses prétendants, elle revoit son unique amour : il lui propose de passer la nuit ensemble. Elle va évidemment accepté, espérant qu’il la reconnaîtra. Mais à l’aube, alors qu’elle s’apprête à partir, il glisse quelques billets dans son manchon. Elle part, folle de colère et déçue qu’il ne l’ait pas reconnue et lui fasse la honte de la payer. En sortant, il lui semble tout de même que Johann l’a reconnue, un homme travaillant pour l’écrivain.

Une lourde révélation

Une double peine, une mort doublée (C) Matuska
Une double peine, une mort doublée (C) Matuska
Au fil des pages, l’inconnue va lui révéler que l’enfant est de lui et qu’elle a désiré le garder dans l’unique but de nourrir cette obsession incessante. Cet amour absolu l’a détruite mentalement et physiquement puisqu’elle n’aura plus la force d’écrire, ses mains tremblantes l’emporteront dans la lumière de l’au-delà. Elle enprofitera tout de même pour lui avouer son amour une dernière fois.

"Je ne peux pas continuer d’écrire… J’ai la tête si lourde… Mes membres me font mal, j’ai la fièvre… (…). Peut-être que c’est bientôt la fin, peut-être que le destin sera bon avec moi pour une fois et je n’aurais pas à voir comment ils emportent le corps… Je ne peux plus écrire. Adieu, aimé, adieu, je te remercie… C’était bien comme cela, malgré tout… Je t’en remercierai jusqu’à mon dernier souffle. Je suis soulagée : je t’ai tout dit. À présent tu sais, non, tu devines seulement à quel point je t’ai aimé, et cependant cet amour ne te pèse pas. Je ne te manquerai pas – cela me console. Rien ne changera dans ta jolie vie claire… je ne te cause aucun problème avec ma mort… cela me console, toi mon aimé."

une_nouvelle_a_lire,_au_moins_une_fois.mp3 Une nouvelle à lire, au moins une fois.mp3  (5.15 Mo)









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