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Modifications de l’accord agricole: quel impact sur les exportations du Royaume?

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Par Mehdi Alaoui M'hammedi Rédigé le 25/06/2014 (dernière modification le 25/06/2014)

Ces dernières années, les relations bilatérales entre le Royaume et l’Union Européenne se sont renforcées et les deux partenaires espèreront se réorienter progressivement vers un partenariat tangible et authentique qui consiste à fortifier et crédibiliser leurs collaborations.


Illustration proposée par l'auteur
Illustration proposée par l'auteur
L’Union Européenne est considérée comme le principal partenaire commercial du Royaume, deux indicateurs l’expliquent: plus de 15 milliards d’euros ont été investis au Maroc en 2012 (Eurostat), et le niveau très important des échanges commerciaux qui avoisine les 67%, soit 74% des exportations et 64% des importations (Mission du Royaume auprès de L’Union Européenne). Le long processus de rapprochement et de renforcement du partenariat s’est couronné par l’adoption du statut avancé. En effet, le souci des deux partenaires était de ne pas pouvoir mettre en place des avancées concrètes et de se limiter uniquement au symbolique, mais l’ambition et la volonté des partenaires étaient si fortes et le passage à la pratique s’est concrétisé par la conception et la mise en application d’un ensemble de contrats et accords, principalement l’accord agricole qui a été mis en marche le 1er octobre 2012, ce dernier consiste à libéraliser progressivement plus de 98%* de nos produits agricoles pour qu’ils accèdent au marché européen à droit de douane nul. (Service européen pour l’action externe).

Pour réellement permettre la réussite de l’accord, de son coté, le Royaume s’est engagé à adopter le plan Maroc Vert qui va permettre d’instaurer un modèle ambitieux de développement du secteur agricole, son lancement permettra un accompagnement effectif de l’État, un encouragement des agricultures solidaires en zones défavorables, une sauvegarde des ressources naturelles pour une agriculture durable, une stricte définition des objectifs par région et la restructuration du ministère de l’agriculture et de la pêche maritime à travers la création de l’Office National de la Sécurité Sanitaires des Aliments (ONSSA) qui joue le rôle du gendarme du secteur, et l’Agence pour le Développement Agricole qui vise la mise en œuvre, la gestion et l’accompagnement des projets lancés par le plan (Plan Maroc Vert, Mai 2009).

Le Royaume, les producteurs et les exportateurs ont beaucoup tablé sur la mise en marche de cet accord et ont investi des sommes colossales pour permettre la réalisation des objectifs du nouveau contrat. Dernièrement, on a tous été surpris de la décision unilatérale de l’Union Européenne qui remet en cause ledit contrat et suspend sa mise en application, de ce fait, les exportations marocaines ne seront plus avantagées et seront traitées de la même façon que les autres produits qui accèdent au marché européen. Cette décision surprenante et incompréhensible risque d’instaurer un climat de tension entre les deux partenaires, bien évidemment, c’est le Royaume qui sera le grand perdant, selon les professionnels, cette situation va générer un manque à gagner à l’export de l’ordre de 130.000 tonnes et la perte d’environ 100.000 à 150.000 emplois en raison de suspension de 70% des exportations du Maroc et les exportations du Royaume vont perdre leur compétitivité sur le marché européen, de l’autre côté, l’Union Européenne risque de perdre sa crédibilité auprès de son partenaire stratégique.

Pour faire face à cette incertitude qui règne auprès des intervenants, le ministère de tutelle s’est levé pour revendiquer cette décision unilatérale et menace de recourir aux organisations internationales pour pallier le différend. Mais à long terme, on est tenu de réexaminer en profondeur les bases de notre partenariat avec l’Union Européenne et mettre en place une feuille de route tout en se basant sur les recommandations du Pacte Émergence et la stratégie Maroc export. Les professionnels et ministère de tutelle doivent unifier leurs efforts pour donner plus d’importance aux activités de transformation des fruits et légumes, la prospection des nouveaux marchés, la participation dans des salons internationaux spécialisés dans le secteur, tous ces points doivent être envisagés dans le but de promouvoir le produit marocain, améliorer nos exportations et chercher d’autres partenaires en dehors de l’Union Européenne.









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