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Musique ancienne, et même plus à Innsbruck

La chronique culturelle de Colette


Par Rédigé le 16/08/2018 (dernière modification le 15/08/2018)

Comme chaque été, depuis 1976, la capitale du Tyrol accueille en juillet-août le Festival de musique ancienne, Innsbrucker Festwochen der Alten Musik, et comme chaque année, il nous convie sous la houlette de son directeur artistique, le chef italien Alessandro De Marchi, à des découvertes passionnantes.


festival_innsbruck.mp3 Festival Innsbruck.mp3  (403.47 Ko)

En 2018, le festival se déroule du 17 juillet au 27 août. Comme toujours, concerts et diverses manifestations alternent dans les lieux les plus emblématiques de l’ancienne cité impériale. Sans distinction d’époque ou de lieux puisqu’on a même pu y entendre le 13 août en l’église des Jésuites, la "Misa criolla" du compositeur argentin Ariel Ramírez, sous la direction d’Eduardo Egüez avec son ensemble La Chimera.

Trois opéras sont au programme, illustrant trois époques différentes, les débuts de l’opéra à Venise, son triomphe à Naples et les prémices de l’opéra romantique. Respectivement "Gli amori d'Apollo e di Dafne" de Francesco Cavalli 1640, "La Séméle, o sia La richiesta fatale" de Hasse 1726 et "Didone abbandonata" de Saverio Mercadante 1823.

"Didone abbandonata", Didon abandonnée, mérite une attention particulière, ce n’est pas si fréquent que le Festival de musique ancienne d’Innsbruck s’aventure jusqu’au XIXe siècle. Alessandro De Marchi qui dirigera les représentations à la tête de l’Academia Montis Regalis précise que tout au long de l’œuvre, on comprend que dans l’univers de l’opéra, un monde s'achève et qu’un nouveau commence.

Cet opéra en deux actes est l’œuvre d’un compositeur (17 septembre 1795 - 17 décembre 1870) à la longue carrière prolifique. Sur un livret d’Andrea Leone Tottola d'après celui fort célèbre du non moins célèbre Pietro Metastasio (né le 3 janvier 1698 à Rome et mort le 12 avril 1782 à Vienne), qui en écrivit tant. Datant de 1724, ce livret en 3 actes de Pietro Metastasio a inspiré une cinquantaine de compositeurs. Quant à Andrea Leone Tottola, il a aussi à son actif quelques livrets utilisés par Rossini, Donizetti ou Bellini. La première de ce dramma per musica en deux actes de Mercadante avait eu lieu avec grand succès le 18 janvier 1823 au Teatro Regio de Turin. Il traite évidemment des amours contrariées de la reine Didon de Carthage et du héros troyen Énée. L’héroïne de l’"Énéide" de Virgile n’a cessé d’inspirer les écrivains, les peintres et surtout les musiciens. Pour cette production, Alessandro De Marchi se base sur l'édition critique de l’œuvre qu’en a donné cette année le musicologue Paolo Cascio à l’ICCMU, Instituto Complutense de Ciencias Musicales, à Madrid. L'opéra est chanté en italien avec surtitres allemands. La mise en scène est de Jürgen Flimm, dont on ne compte plus les réalisations pour les institutions les plus prestigieuses, Scala de Milan, Metropolitan Opera de New York, Covent Garden à Londres, Opéra de Zurich, Festivals de Bayreuth et de Salzbourg notamment. Jürgen Flimm a par ailleurs dirigé entre autres le Festival de Salzbourg et la Staatsoper de Berlin. Pour trois représentations, les 10, 12 et 14 août au Tiroler Landestheater d’Innsbruck. On trouvera dans les deux rôles principaux la soprano lithuanienne Viktorija Miškūnaitė en Didon et la mezzo-soprano autrichienne Katrin Wundsam dans le rôle d’Énée.


Mais encore...

"Gli Amori d'Apollo et de Dafne (Les Amours d'Apollon et Daphné)", deuxième opéra de Francesco Cavalli (14 février 1602 - 14 janvier 1676), a été créée au Teatro San Cassiano de Venise durant le carnaval de 1640, sur un livret de Giovanni Francesco Busenello. L’œuvre s’inspire du récit de l'amour du dieu Apollon pour la nymphe Daphné tel qu’Ovide le relate dans les "Métamorphoses". Elle sera mise en scène par Alessandra Premoli et dirigée par Massimiliano Toni à la tête de l’Accademia La Chimera. Les trois représentations des 20, 22, 23 août 2018 auront lieu à la Faculté de théologie. La soprano Sara-Maria Saalmann qui n’est pas une inconnue pour les habitués du Festival, chantera le rôle de Dafne et le contre-ténor vénézuélien Rodrigo Sosa dal Pozzo sera Apollo.

Les 25 et 26 août auront lieu au Tiroler Landestheater les représentations en italien de La Semele o sia La richiesta fatale, La Séméle, ou La requête fatale, de Johann Adolf Hasse, Allemand établi en Italie (25 mars 1699 - 23 décembre 1783). L’œuvre fut créée dans un palais napolitain en 1726, avec le célèbre castrat Farinelli. On doit à Claudio Osele qui dirigera son ensemble Le Musiche Nove, d’avoir découvert une copie de "La Sémélé" dans les archives de la Musikfreunde à Vienne. Georg Quander a réalisé ces représentations semi-scéniques. Il y est question des amours de Jupiter et Sémélé au grand dam de l’épouse de ce dernier... Les sopranos Francesca Aspromonte et Roberta Invernizzi seront respectivement Sémélé et Junon, le contralto Sonia Prina chantera le rôle de Jupiter.
Espérons que le survol de ces manifestations musicales d’Innsbruck permettront de mieux comprendre pourquoi cette année le Festival s’est choisi pour devise "Mondes mouvementés".










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