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Poussières d'exil suit sa bonne étoile


Par Lea Raso della Volta Rédigé le 15/11/2009 (dernière modification le 15/11/2009)

La soprano Evelyne Dubosq a fait un travail de recherche comparable aux grands ethnomusicologues que furent Kodaly et Bela Bartok ; elle nous restitue avec poussières d'exil ; l'héritage musical juif sépharade et grec d'Asie mineure.


Poussières d'exil suit sa bonne étoile
C’est au plus pur des hasards que poussières d’exil doit sa création, même si on peut réfuter l’idée même du hasard et parler d’un cheminement musical voire l’aboutissement logique d’une passion pour le chant médiéval.

Au tournant de l’an 2000, la soprano Evelyne Dubosq décide de suivre une formation au Centre de musique médiévale de Paris, elle se passionne pour les neumes et aborde le répertoire des moniales parmi lesquels celui de la plus connue d’entre-elles ; Hildegarde Von Bingen, qui composa plus de soixante-dix chants, hymnes et séquences, dont certains ont fait l'objet d'enregistrements récents par des ensembles de musique médiévale notamment "Sequentia" : Ave generosa, Columba aspexit, O presul vere civitatis.

C’est une option "musique du XVème siècle" qui va déclencher sa passion pour le chant judéo-espagnol ou Sépharade (Sfarad en hébreu signifiant Espagne). Un répertoire riche qui célèbre les rois bibliques : Nimrod , David, mais parle aussi d’amour, de la tendresse d’une mère pour son enfant, de trois sœurs dont l’une fut exilée à Rhodes pour échapper à l’opprobre, mais aussi de tristesse et d’exil.

Victimes de la politique du cujus regio, ejus religio, maxime latine qui édicte que le peuple doit avoir la même religion que son souverain ; les Juifs espagnols sont mis en demeure par les rois catholiques de quitter l’Espagne ou de se convertir. L’expulsion de 1492 aura pour effet de jeter sur les routes des milliers de réfugiés qui se disperseront dans tout le bassin méditerranéen et trouveront dans l’Empire ottoman une terre d’accueil ; et c’est là, que le chant sépharade va s’épanouir.

Cette histoire d’exil et de larmes qui émeut Evelyne Dubosq va l’inciter à effectuer des recherches, imitant en cela la démarche de Zoltan Kodaly ou d’un Bela Bartok pour la musique hongroise et se transformer en ethnomusicologue.

L’exil en héritage

Envoûtée par cette musique aux accents à la fois orientaux et médiévaux, l’artiste va se rapprocher de chanteuses comme Françoise Atlan, Karoline Zaidline, Judy Frankel, toutes relatent une histoire identique, faite de découverte, d’amour et du désir de voir perdurer un patrimoine musical d’une richesse inouïe ; un patrimoine qui au fil des siècles s’est maintenu grâce aux femmes qui seules interprétaient ces chants : les chants judéo-espagnols sont des chants exclusivement féminins, je pense à cette dame turque qui transmettait son savoir musical tout en cousant et qui n’avait bien évidemment jamais lu une partition de toute son existence .

Henriette Azen issue de dix-sept générations de rabbins de Tétouan, et qui pratique ce chant qui lui vient de sa mère, a cappella, sans fioritures, juste pour le plaisir de transmettre un héritage ; lui envoie ses enregistrements ; Haïm Sephiha qui occupe la chaire de ladino à l’INALCO, lui enseigne la langue. Et en 2002, elle se sent prête à transmettre à son tour et créé Poussières d’exil avec des musiciens de talents, Benoit Gsell, Antoine Bourgeau et Dimitri Alexakis qui jouent d’instruments dont on a parfois oublié les noms.

Puis Evelyne croisera la route de Dimitri Alexakis, descendant d’exilés grecs d’Asie mineure, de déracinés qui apporteront pour seuls bagages leur rebetiko tragoudi, chants exclusivement masculins interprétés dans les tavernes, lieux où les femmes n’avaient pas accès.

Cette rencontre va donner naissance à un CD poussières d’exil , au titre éponyme, enregistré au domaine des Courmettes qui surplombe le village de Tourrettes/ Loup : "nous nous sommes enfermés et pendant sept jours, nous avons pleuré, ri ; mêlé nos émotions" ; le résultat sera magnifique, comme chacun de leurs passages sur scène ; et les spectateurs ne s’y trompent pas, car à la fin de leurs concerts ils se massent à la sortie pour leur dire juste un mot : merci !

Poussières d'exil se produira le 21 novembre en l'église de Gattières à 20:30 ; le 22 novembre au temple protestant d'Antibes à 17:00 et le 28 novembre à 20:30 au centre culturel de la Providence à Nice.








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