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Primitifs flamands au monastère royal de Brou

La chronique culturelle de Colette


Par Rédigé le 31/05/2018 (dernière modification le 30/05/2018)

Le 22 septembre 2014, on apprenait que cet établissement à la périphérie de Bourg-en-Bresse dans le département de l’Ain, avait reçu le titre de "Monument préféré des Français". Depuis le 8 mai et jusqu’au 26 août 2018, on y a réuni pour la première fois des tableaux légués par Marguerite d’Autriche, la fondatrice des lieux.


primitifs_flamands_brou.mp3 Monastère Brou.mp3  (2.27 Mo)

Marguerite, née le 10 janvier 1480 à Bruxelles, était la fille de Maximilien d’Autriche, la petite-fille du duc de Bourgogne Charles le Téméraire et la tante de Charles Quint qui la maintiendra au poste de gouvernante des Pays Bas qu’elle occupera de 1507 à 1530. Sa vie personnelle fut à la fois romanesque et bien triste. Promise à trois ans au futur roi de France Charles VIII, puis évincée à onze quand le promis eut trouvé mieux, elle épouse l’infant d’Espagne Jean d’Aragon qui la laisse veuve après six mois de mariage, elle se remarie alors avec Philibert II le Beau, duc de Savoie qui mourra trois ans plus tard et elle mit au monde deux fillettes mort-nées. Elle fait construire à Bourg-en-Bresse de 1506 à 1532 le monastère de Brou à partir d’un modeste prieuré. Il fut dédié à la mémoire de son second époux et elle en suit les travaux depuis Malines. D’une extraordinaire architecture gothique flamboyant, il se compose d’une église, Saint-Nicolas-de-Tolentin, et de trois cloîtres qui accueilleront des Augustins. On n’a pas hésité à parler de Taj Mahal bourguignon… Marguerite voulait y finir sa vie, mais il ne sera terminé que deux ans après sa mort, le 1er décembre 1530 à Malines, à une trentaine de km au sud d’Anvers. L’église, en travaux depuis janvier 2018 et qui doit rouvrir à la fin de l’année, abrite les somptueux tombeaux de Marguerite et Philibert en marbre de Carrare.


Une riche collection

Très fortunée, Marguerite d’Autriche fut un mécène très actif. Elle protège tous les arts ou les lettres et collectionne tapisseries, livres et tableaux. Particulièrement les primitifs flamands qui travaillaient dans les florissants Pays-Bas bourguignons entre 1430 et 1530. Dans son palais de Malines devenu aujourd’hui Palais de justice, elle avait réuni plus de 200 tableaux, portraits ainsi que sujets de dévotion et profanes. Pierre-Gilles Girault, administrateur du monastère royal de Brou indique que dans cette collection, il y avait 117 portraits de Marguerite et des membres de sa famille. Il ajoute qu’on y comptait au moins 46% de femmes représentées, "ce qui est unique à son époque" précise-t-il. Cet ensemble, fruit d’héritages, de cadeaux ou de commandes fut dispersé et on le retrouve aujourd’hui dans des collections particulières et plusieurs musées, dont ceux du Louvre, Nîmes, Anvers et au musée municipal des Beaux-Arts de Bourg-en-Bresse installé depuis 1922 dans le deuxième cloître du monastère.

L’exposition "Primitifs flamands, Trésors de Marguerite d’Autriche", s’étend de Jan van Eyck à Jérôme Bosch, en passant par Bernard van Orley, Rogier van der Weyden, Hans Memling et Joos van Cleve. Organisée par la ville de Bourg-en-Bresse et le Centre des monuments nationaux avec l’aide de l’État et du Conseil départemental de l’Ain, elle présente une cinquantaine d’œuvres. Toutes ne proviennent pas de la collection de Marguerite d’Autriche et certaines ont été choisies par analogie. Pour les commissaires de l’exposition d’ailleurs, il ne s’agissait pas de reconstituer exactement la collection mais plutôt de l’évoquer, grâce à des œuvres se rapprochant de celles décrites dans les inventaires. A la fin du parcours, une borne multimédia permet d’avoir une idée des pièces manquantes de l’exposition.

Dans les salles voûtées aux murs recouverts de panneaux verts faisant particulièrement ressortir les tableaux, l’attention est attirée et on est touché par trois portraits de Marguerite. Celui de Pierre Coustain la représentant à 3 ans, puis un autre à seize ans; sur un troisième, elle apparaît en veuve, peinte par son artiste préféré Bernard Van Orley. Ce dernier a aussi représenté Charles Quint âgé d’une quinzaine d’années. Il voisine avec une copie de Rogier van der Weyden représentant Charles le Téméraire et un portrait de l'empereur Maximilien Ier, copie de Bernhard Strigel. Dans cette galerie de portraits figure aussi le portrait de Philippe le Bon de Rogier van der Weyden. Sont naturellement présentés de nombreux sujets religieux, souvent des commandes de Marguerite d’Autriche. "Saint Luc peignant la Vierge", "Le Christ en sauveur du monde", "Vierge à l'Enfant", "Le couronnement de la Vierge avec sainte Catherine et sainte Barbe"…

On peut compléter cette visite par celle du musée municipal des Beaux-Arts à l’étage, lui aussi présente une belle collection de primitifs flamands et de sculptures religieuses.










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