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RENCONTRE – AURÉLIEN BORY à Trafó


Par A. IVAN Rédigé le 01/10/2008 (dernière modification le 06/10/2008)

Le public de Trafó a pu voir pour la quatrième fois CIE 111, la troupe de nouveau cirque; du 27
au 29 mars IJK, leur toute première création de l’an 2000, a été représentée dans des
circonstances spéciales. Suivant le succès éclatante de jeudi soir LPJ a eu la chance de
rencontrer le créateur. Aurélien Bory nous a dit qu’il avait appris le foisonnement des idées du
hongrois Josef Nadj et cette saison tous les sept spectacles de l’artiste toulousain sont en
représentation dans le monde entier.


Aurélien devant Trafó (photo d’Aurélien Bory)
Aurélien devant Trafó (photo d’Aurélien Bory)
LPJ: Hier soir on a pu sentir dans l’applaudissement incessant de la grande salle que le public a vraiment adoré le spectacle, comment expliqueriez-vous ce succès énorme?

A.B.: Je ne l’explique pas trop… Hier c’était un cas spécial même pour nous parce qu’on a joué IJK
pour la dernière fois en 2004 à Hong Kong, donc cette répresentation actuelle a été un test et on a été
curieux comment il fonctionnerait maintenant. Je crois que la bonne communication et l’intimité de la
salle ici a beaucoup contribué au succès de ce ”petit spectacle” jeune qui est très minimaliste et léger.
L’humour est partout présent dans ce spectacle, on essaie de faire rigoler tout le monde et peut-être
tout le monde aime rigoler…

LPJ: Oui, sûrement. Pour moi, une autre particularité c’était qu’il y a eu aussi des enfants au public,
acceptez-vous que ce spectacle est aussi pour les enfants et comment imaginez-vous à l’avance votre
public?


A.B.: En fait je n’ai pas pensé aux enfants pendant la création de IJK, ni à propos des autres
spectacles, mais j’aime beaucoup la salle mélangée qui ne veut exclure personne et qui attire
plusieurs sortes de spectateurs, comme Trafó. Je suis content s’il y a des enfants parce que leurs
réactions sont plus spontatnées et je crois que les adultes et les enfants s’aident et enrichissent l’un
l’autre au cours de la réception. IJK utilise deux disciplines spéciales, la magie et le jonglage au
sérieux, les deux se fond sur la naïveté du regard. On cherche à surprendre et à susciter la curiosité
et l’émerveillement! IJK a peut-être moins de portée philosophique que nos autres créations mais il est
plein des jeux tout gratuits. Ces plaisirs sont très humains et bien sûr familiers aussi aux enfants.

LPJ: Vous avez déjà mentionné l’importance du jeu et de l’humour dans IJK qui est très claire. Est-ce
l’humour le fruit des expérimentations ou plutôt il est une source d’inspiration ou comment intervient-il
dans la création? Donc quel est le rôle de l’humour dans le spectacle?


A.B.: L’humour pour nous est absolument voulu et ici il est mélangé avec une esthétique très solide,
l’esthétique géométrique rencontre l’alléatoire. D’autre part l’humour découle de la réalité de notre
situation, si vous avez trois cubes vous cherchez immédiatement des choses drôles et vous les
tournez en dérision, donc vous êtes surpris et vous rigolez. Dans ce jeu nous avons une règle, c’est la
règle de ”trois utilisations” , c’est-à-dire chaque élément doit être utilisé trois fois différemment. Grâce
à ce principe il y a une cohérence tout au long du spectacle et ainsi une chose provoque et mène à
une autre qui crée le dialogue entre les séquences séparées par le silence et le noir.

LPJ: Et à côté du silence, c’est aussi la musique qui est un élément très important ici.
Personnellement, j’ai trouvé que c’est la naissance de la musique même qu’on voit sur la scène, qu’en pensez-vous?


A.B.: Je suis d’accord que c’est un spectacle musical et pour moi la musique c’est L’Art. On a une
communication immédiate avec la musique, c’est l’art le plus accessible. Par exemple dans
l’introduction, qu’on a ajoutée plus tard, le reflet d’accordéon est comme une expérmentation avec les
lumières et la musique, c’est le ”son visuel”.

LPJ: Comment voyez-vous maintenant ”ce petit spectacle jeune”, comment a-t-il changé depuis sa
naissance? Et est-ce que c’était décidé tout au début que IJK serait la première partie d’une trilogie?


A.B.: IJK est devenu plus adulte par exemple grâce au passage en noir, je le vois comme une
création légère mais plus mûre maintenant. Oui, la trilogie a été décidée au début et j’ai été surtout
inspiré par les idées d’Oskar Schlemmer sur l’art de l’espace. Les trois parties, IJK, Plan B et Plus ou
moins l’infini, sont liées à trois, deux et à une seule dimension. Si quelqu’un a vu tous les trois leur
dialogue et la structure cohérente sont évidentes. En général notre travail est constitué du trio de
conception-recherche-mise en scène, et la démarche se fait à partir du décor qui répond au sujet,
quant à IJK l’intérêt central réside en trois dimension, donc en cube et en volume.

LPJ: Sur quoi travaillez-vous pour le moment et quels sont vos projets futurs?

A.B.: Mon dernier travail, c’est Les sept planches de la ruse que j’ai créé avec des artistes chinois et
d’une certaine façon c’est l’aboutissement de IJK. De nouveau il s’agit du dialogue avec la géométrie
qui est pour moi comme le dialogue de l’être humain avec le monde. Maintenant je sens que j’ai fini
avec la géométrie et je suis intéressé par totalement d’autres choses. Le prochain travail, qui sera fini
dans un an et demi, m’offre de nouvelles recherches et découvertes, donc je pars pour une terre
inconnue et c’est toujours ma motivation principale dans la création.



Tags : interview





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