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ROLAND GARROS: Interview de la balle de match


Par Pascale Marcaggi, correspondante de Radio Monaco à Paris Rédigé le 07/06/2009 (dernière modification le 07/06/2009)

Prologue: Roger Federer vient de remporter le tournoi de Roland Garros pour la première fois de sa carrière. L'interview ci-dessous, sortie de l'imaginaire d'une journaliste n'a aucun rapport avec la victoire bien méritée du champion - qui réalise ici une performance extraordinaire -, ni avec les faits divers du tournoi, ni avec l'intrus, placé depuis en garde à vue, qui s'est lancé sur le court.


Humour - Interview exclusive de la Balle de Match en audio:

ROLAND GARROS: Interview de la balle de match
Vous êtes la balle de match, quel effet cela vous fait-il ?

Je vous avoue que je suis encore sous pression.

Vous étiez pleine ligne!

Mon impact ne fait aucun doute.

Vous avez compris instantanément, ou bien il vous a fallu un petit temps de réaction !?

J’ai vraiment bien rebondi, ce qui m’a offert la marge de sécurité nécessaire… très haut, au point d’atterrir entre les mains d’un beau petit jeune homme assis au troisième rang. Il a eu l’air un peu surpris, mais a bien réagi : au lieu de me renvoyer sur le court, il m’a brandie en l’air, face aux caméras, puis m’a embrassée. J’étais vraiment toute retournée… Mais j’avais compris : dès le passage du filet. Le vent était tombé, il me suffisait de suivre ma trajectoire. Et d’aller blanchir la ligne.

Et vous n’avez pas dévié.

Non. Pourtant, avec la force avec laquelle il m’a encore frappée, j’aurais vraiment pu lui en vouloir : lui détruire son cordage, ou bien crever sous ses yeux. Mais à ce moment-là, on nous change, alors ! Avec le cordage, parfois, on se regardait en chiens de faïence : « tu vas voir ce que je vais te mettre »… « si tu fais ça, tu vas voir où je vais atterrir ». C’est dur, vous savez ! On aimerait faire un break, mais c’est justement lui qui le fait : la dernière fois, moi je n’étais pas là, les cousines m’ont raconté, il a concédé un set… pas cette fois-ci. Et puis il a encore amélioré son retour de service. Là, c’est moi qui lui dis, à ce satané cordage : « cognes-moi dessus. » De toute façon, je suis résistante : je suis homologuée. Et puis, il le sait, c’est un peu moi qui décide : je peux jouer les chochottes, en me sentant ébouriffée... j’ai le règlement en ma faveur. Je peux être retorse, en me tapant au filet et en tombant du mauvais côté… je réagis mieux en fonction d’un cordage ou d’un autre… j’ai ma propre sensibilité…

A certains moments, elle paraît exacerbée : seriez-vous partiale ?

Jamais de la vie ! Je suis bonne joueuse, au contraire. Simplement, j’aime le talent : alors, j’ai mes exigences. Au moindre faux-pas, je sors du court. C’est normal…

Vraiment, vous trouvez ?


Écoutez, quand vous êtes projetée à 200 kilomètres à l’heure, ce n’est pas la vitesse du son, mais on se sent un peu sur orbite, vous savez. On pèse toute entre 56 et 58 grammes, c’est un régime très strict… les gens nous regardent... mais ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’à cette vitesse, on pèse combien de fois son poids ! On voit rouge, vous savez !

Vous avez l’air en forme.

Je suis la petite balle jaune. Seulement, au troisième set, j’étais la balle de break, et ils me l’ont fait sentir ! 'Dix set' fois, ils m’ont échangée.

Vous et pas une autre.

J’étais vraiment de service. Dès que je partais dans mon coin, il me réclamait au ramasseur. J’en étais fière : il vous prend dans sa main, vous calibre comme un fruit inconnu, vous palpe, et ensuite, il y a toutes ces caméras, ce public… alors, vous donnez le meilleur de vous-même… vous foncez. Vous êtes estourbie, mais ivre. C’est tellement intense… vous ne pesez pas cent grammes, et vous êtes la chose la plus importante du monde. Il y a des millions sur votre feutrine.

Vous laissez votre trace.


Disons que je laisse mon empreinte dans l’histoire du tennis… ma trace, non elle s’efface très vite… on la balaie… elle est déjà balayée… pour que les autres laissent leur trace à leur tour… c’est un principe de vie : on sort d’un tube, on fait les choses à tout allure, sous les feux de la rampe, on compte les points, et même on les conteste, il y a parfois des tricheurs, il y a toujours des vainqueurs et des vaincus : et puis plus rien.

Et après cette finale? Vous avez des objectifs de carrière ?

Naturellement... tout à l’heure, je joue en double mixte. Là encore, je vais beaucoup servir. C’est moins retransmis, mais c’est bien aussi. On passe d’une poche à quelqu’un qui vous coince sous sa jupette. Ensuite, j’envisage à apprendre à certains à me renvoyer : là, c’est tranquille, les relations avec le cordage sont plus épisodiques. Et puis après, on verra : soit j’opterai pour le square, soit je regarderai du côté des machines à laver : savez-vous qu’en me glissant dans une couette, ça évite de l’écraser !? Vous voyez, j’ai pas mal de possibilités de reconversion !
itw_balle_de_match.mp3 ITW balle de match.mp3  (3.18 Mo)









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