Podcast Journal, l'information internationale diffusée en podcast
Podcast Journal
Média d'information international diffusé en podcast 🎙️
Facebook
Twitter
Instagram
Newsletter
 

TRIBUNE - Lettre ouverte à Monsieur le Premier Ministre

Vos articles dans votre Podcast Journal


Par Me Alain Bousquet Rédigé le 12/03/2013 (dernière modification le 11/03/2013)

Monsieur le Premier Ministre,
La FNACAB a pris connaissance par la presse de la teneur de la lettre que six grands réseaux bancaires vous ont adressée pour vous alerter sur les conséquences, selon eux, des mesures relatives à la limitation des frais bancaires. Ils prétendent perdre une partie importante de leurs ressources et ces pertes auraient des conséquences sur l’emploi. Voilà que le chantage à l’emploi surgit dans un domaine où on ne l’attend pas.


Les banques affirment qu’elles embaucheront moins et qu’elles robotiseront davantage leurs rapports avec les clients

TRIBUNE - Lettre ouverte à Monsieur le Premier Ministre
Ainsi, le lobby bancaire monte au créneau sans scrupules et demande le droit de continuer à se "gaver" sur les particuliers et les entreprises en difficultés car le principal scandale de la tarification bancaire est bien celui qui consiste à appauvrir les plus vulnérables pour permettre à ceux qui réussissent d’en profiter davantage sans payer un juste prix du service qui leur est rendu.

En effet, les frais bancaires de l’aveu même des banques sont nés et se sont développés en raison de la nécessité de compenser les manques à gagner découlant de la baisse des taux d’intérêts et non de l’existence de services. Ceci signifie qu’un emprunteur immobilier ou commercial va s’enrichir avec l’argent prêté sans payer le juste prix de son crédit. Les intérêts demandés sont inférieurs au véritable coût du service. La différence résultant du manque à gagner est prélevée sur l’ensemble des autres clients par le biais des frais bancaires. Celui qui n’emprunte pas paie pour celui qui emprunte et comme, il n’est pas possible de tondre les bons clients, c’est ceux qui sont en difficulté qui sont prélevés.

C’est un système inadmissible et pervers. D’autant plus malsain que les milliards annuels prélevés en frais bancaires par les différents réseaux dégradent sévèrement les conditions de vie individuelles d’usagers professionnels ou particuliers qui finissent par ne plus assurer leurs fins de mois.

Sur un plan plus général, ce sont des milliards qui n’entrent plus dans le chiffre d’affaire des commerçants de notre pays provoquant une atonie de notre économie.

Voila 25 ans environ que cela dure.

Les frais bancaires sont plus nocifs que les impôts. Ces sommes sont prélevées par les banques sur l’économie réelle pour spéculer à leur seul profit avec les conséquences que l’on sait.

Mais deux aspects sont encore plus pernicieux:

- ils encouragent le système à gagner de l’argent sans risque en limitant le financement de l’économie. Pourquoi prendre des risques avec des prêts alors que l’on peut gagner autant avec une collecte sans risque et automatisée.

- ils compensent la baisse anormale des taux d’intérêts qui représente la cause principale du dumping existant dans l’immobilier. Cette baisse des taux a participé à créer une vraie bulle qui a rendu impossible l’acquisition d’un bien par les actifs. Cette bulle permet un enrichissement encore plus important des spéculateurs.

L’interdiction des frais bancaires s’impose alors qu’il n’est prévu qu’une limitation. Privées de cette ressource, les banques réinvestiront leur vrai métier à savoir le financement de l’économie tant il est vrai que le crédit bien dosé est une vitamine alors que le crédit anarchique est une drogue qui tue les ménages et les entreprises.

Je sais que de nombreux rapports émanant des différents organismes ont alerté les gouvernements sur le problème. Mais malheureusement comme toujours en France, il faut 20 à 25 ans pour que les décisions soient prises.

Nous osons espérer non seulement la limitation des frais bancaires mais même leur interdiction surtout sur les comptes en difficulté. Nous espérons que le gouvernement ne fléchira pas sur ce sujet.

Notre gouvernement a déjà reculé en atténuant sa réforme bancaire qui est très loin du compte et qui est très loin ce qu’il faudrait mettre en œuvre pour en finir avec les scandales.

Nous espérons qu’un jour le peuple français, toutes tendances confondues, se réveillera et imposera aux dirigeants politiques les vraies réformes qui s’imposent.


Me Alain Bousquet, Président FNACAB – Forum Contre les Abus Bancaires







Rubriques thématiques | Les éphémérides quotidiennes | EUROPE | AFRIQUE | MOYEN-ORIENT | ASIE ET PACIFIQUE | AMÉRIQUES | AUSTRALIE ET OCÉANIE | A propos du site Le Podcast Journal