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Yémen: Actes d'intimidation dans le sud du pays

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Par J.N.B.L. Rédigé le 04/09/2012 (dernière modification le 03/09/2012)

Les forces de sécurité yéménites doivent cesser de prendre pour cible des étudiants et des militants politiques participant à des manifestations pacifiques dans le sud du pays, a déclaré Amnesty International.


L'organisation est particulièrement inquiète pour Abdul Raouf Hassan Zain al Saqqaf, étudiant à l'université d'Aden ayant déjà été arrêté deux fois cette année, qui pourrait être placé en détention de façon arbitraire et subir des actes de torture ou d'autres mauvais traitements.

"Les militants politiques pacifiques à Aden et dans d'autres parties du sud du Yémen sont victimes de répression de la part des autorités yéménites, qui emploient des méthodes telles que l'intimidation et les arrestations arbitraires, qui sont monnaie courante, ainsi que la torture ou d'autres mauvais traitements dans certains cas. Cela doit cesser et les autorités à travers tout le pays doivent protéger le droit à la liberté d'expression", a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

Abdul Raouf Hassan Zain al Saqqaf est un membre actif du Mouvement du sud; au moment de son interpellation la plus récente, le 10 août 2012, il organisait avec quatre autres militants un événement pour le Mouvement dans le quartier d'Al Mualla, à Aden.
Le Mouvement du sud (également appelé Al Hirak, forme abrégée du nom arabe de cette organisation) est une coalition informelle de groupes politiques. Nombre de ses membres réclament la sécession pacifique du sud du Yémen, qui était une région indépendante jusqu'à ce qu'elle soit rattachée au nord en 1990.
Abdul Raouf Hassan Zain al Saqqaf et les quatre autres militants ont été interrompus vers 6 heures du matin par huit agents de sécurité qui sont arrivés à bord de deux véhicules, l'un d'eux équipé d'un canon de tourelle, et qui les ont arrêtés.

Ces cinq personnes ont été conduites au poste de police de Khormaksar à Aden, où elles sont restées en détention jusque tard dans la nuit. Elles auraient été frappées avec des crosses de fusil et des bâtons. Les agents de sécurité et des hommes en civil s'en sont particulièrement pris à Abdul Raouf Hassan Zain al Saqqaf, l'accusant de "montrer la voie" aux autres militants. Ces derniers ont été relâchés vers 22 heures le 10 août, tandis qu'Abdul Raouf Hassan Zain al Saqqaf a été emmené, une cagoule sur la tête et menotté, à la prison centrale à Al Mansurah, un quartier d'Aden.
Le jeune homme a déclaré avoir été de nouveau battu en prison puis placé à l'isolement dans une cellule minuscule infestée de cafards, non aérée et sans lumière.
"Je devais m'allonger sur les cafards. On m'a frappé quand j'ai demandé à voir le directeur de la prison et on m'a menotté aux barreaux de la porte de la cellule; je suis resté comme ça pendant trois à quatre heures. Au moment du sahur (le repas servi avant l'aube avant la journée de jeûne, pendant le mois du ramadan), ils ont apporté du pain et du lait aux prisonniers, mais je n'ai eu droit qu'à du pain. Deux heures après, j'ai commencé à avoir très mal à l'estomac et j'ai vomi", a-t-il confié à Amnesty International.

Un médecin, lui-même incarcéré à la prison centrale, a examiné Abdul Raouf Hassan Zain al Saqqaf, qui se plaignait également de spasmes à la jambe droite, et a insisté pour que celui-ci reçoive des soins. Le 13 août, le jeune homme a été conduit à l'hôpital d'Al Naqib, de nouveau avec une cagoule sur la tête et menotté, pour passer des examens médicaux. Il a affirmé avoir été battu une nouvelle fois lorsqu'on l'a ramené à la prison. Il a été relâché dans la soirée le même jour mais on l'a menacé en lui disant: "On ne te libère pas vraiment, on pourrait te ramener n'importe quand."

"Nous exhortons les autorités à diligenter une enquête indépendante et impartiale sur les actes de torture que les forces de sécurité yéménites auraient infligés à Abdul Raouf Hassan Zain al Saqqaf, et à traduire les responsables présumés en justice. Il est intolérable que la vie de militants soit perturbée car ceux-ci font l'objet de menaces insinuant qu'ils pourraient disparaître à tout moment. Les autorités yéménites doivent mettre un terme à ces actes d'intimidation", a ajouté Philip Luther.
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