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Encore une grande voix qui s'est tue  01/06/2020

Décidément, les temps sont bien cruels pour les vieux artistes, acteur, chanteur, humoriste, aucun n’est épargné. A peine finit-on de prononcer le panégyrique à la mort de l’un d’entre eux que l’on apprend le décès d’un autre. C’est ainsi que nous parvient la nouvelle de la mort de Mady Mesplé à 89 ans, samedi 30 mai, tout près de ce haut lieu de l’art lyrique qu’est le Capitole à Toulouse. "Une grande dame vient de nous quitter", a déclaré le ministre de la Culture Franck Riester dont l’imagination pour trouver des formules percutantes en ces tristes circonstances est fort sollicitée ces derniers temps!

Magdeleine Mesplé était née le 7 mars 1931 dans une famille de mélomanes, ses parents s’étaient rencontrés dans une chorale, Elle commence très jeune des études de piano et solfège au conservatoire de sa ville natale. Elle voulait devenir pianiste mais le hasard en a décidé autrement au Théâtre du Capitole, où l’on remarque ses qualités vocales. "Le chemin était tout tracé. Je n'ai pas l'impression d'avoir choisi. J'avais une voix juste, et ça c'est un don. Qu'est-ce qu'on peut faire contre cela ou pour cela" confiera-t-elle beaucoup plus tard.
Elle étudiera donc le chant et obtiendra un premier prix. Mady Mesplé a commencé sa carrière à l’Opéra royal de Liège à la Monnaie de Bruxelles, à l'Opéra de Lyon où on la remarque dans Les contes d'Hoffmann, d’Offenbach avant qu’elle n’aborde l’oeuvre à Paris, en décembre 1975, dans une mise en scène de Patrice Chéreau, ses aigus soprano colorature avaient conquis le public dans le rôle d’Olympia. Il y eut aussi entre autres Lakmé ou Zerbinetta dans Ariane à Naxos de Richard Strauss aussi bien que Rosine du Barbier de Séville de Rossini, Lucia di Lammermoor de Donizetti ou Gilda dans Rigoletto de Verdi. Elle a triomphé dans l’opéra, et l’opérette sur toutes les plus grandes scènes sous la direction des plus illustres chefs. Elle a aussi abordé la musique contemporaine, Betsy Jolas ou Nans Werner Henze. Mais aussi des musiques spécialement conçues pour elle. Le compositeur Charles Chaynes, Toulousain comme elle, lui dédiera ses "Quatre poèmes de Sappho pour soprano et trio à cordes" qu’elle créera le le 26 novembre 1968 au Capitole.
Atteinte de la maladie de Parkinson, elle a fait ses adieux à la scène en 2001. Elle confessera dans "La Voix du corps" qu’elle a publié aux aux éditions Michel Lafon en 2010 "Chanter face au public m’aidait à oublier que j’étais malade car son enthousiasme me galvanisait. Maintenant, je n’ai même pas envie de chanter pour moi. Ma voix s’est tue". Depuis 1996, elle était marraine de l’association France Parkinson. Elle était aussi ambassadrice d’Aquarelle, entreprise d’aide à la personne pour les seniors.
Elle était revenue vivre à Toulouse et fréquentait assidument le Capitole. Le directeur artistique Christophe Ghristi se souvient "C'était une boulimique de musique. Elle venait à tous les spectacles au Théâtre du Capitole, avec une soif d'entendre de la musique. Il lui en fallait toujours plus".
Elle laisse une très importante discographie. Pour célébrer son 80e anniversaire, EMI avait publié un coffret de quatre-vingts CD où revit toute l'étendue de son vaste répertoire..
Elle qui avait toujours beaucoup travaillé, lorsqu'elle a enseigné au conservatoire s'est étonnée qu'on n'y enseigne "qu'une heure et quart de solfège par jour alors qu'on en avait six à mon époque".
Christine Albanel, ministre de la Culture l’avait élevée en 2009 à la dignité de grand officier dans l'Ordre national du mérite. Elle obtiendra la grand-croix des mains de Nicolas Sarkozy à Toulouse, au salon rouge du Capitole en 2019.






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