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La région Alsace Lorraine Champagne-Ardennes devient Grand Est


Par Rédigé le 02/05/2016 (dernière modification le 27/11/2020)

Appelés à se prononcer par internet sur le nom de leur future grande région, les habitants alsaciens, lorrains et champenois ont largement choisi le nom de "Grand Est". Néanmoins, cette appellation est loin de faire l'unanimité.


75% des votes mais de nombreuses réticences

La région française Grand Est. Illustration (c) Bayo
La région française Grand Est. Illustration (c) Bayo
grand_est.mp3 Grand Est.mp3  (90.24 Ko)

Un vrai plébiscite. Avec 75% des votes, "Grand Est" est arrivé largement en tête des 4 propositions soumises aux internautes des désormais ex régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardennes. "Nouvelle Austrasie" (10,4%), "Rhin Champagne" (9,8%) et Acalie (4,8%) arrivent loin derrière.

Paradoxalement, "Grand Est" ne figurait pas à l'origine parmi les propositions soumises au vote. En effet,  les quatre "collèges", composés d'experts, d'élus du Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser), d'agents de la région et de citoyens tirés au sort parmi plus de 2 000 volontaires avaient au terme de trois rencontres exclu "Grand Est" pour ne retenir que les trois autres appellations mentionnés plus haut.

Mais face à la polémique qui enflait sur les réseaux sociaux et à la pression populaire (sondagière), le président (Les Républicains) de la nouvelle grande région, Philippe Richert, avait finalement réadmis "Grand Est" dans les propositions pour éviter toute "forme de frustration, d'interrogation". Du 14 mars au 1er avril 2016, les habitants des trois anciennes régions étaient donc appelés à aller sur le site de la nouvelle région pour exprimer leur préférence.

Si "Grand Est" arrive donc effectivement largement en tête, la faible participation (277.000 votants sur 5,5 millions d'habitants, soit 95% d'abstention) relativise largement le plébiscite. Le manque de communication autour de la possibilité de voter pour le nom de la nouvelle grande région est flagrant. Ainsi, Didier Billaudelle, boulanger dans une petite commune ardennaise explique "si il y a un vote, je me prononcerais contre (Grand Est)" alors que le vote était clôturé depuis plusieurs jours et le vainqueur déjà connu. Quand on lui apprend que "Grand Est" a remporté la majorité des suffrages, il regrette de ne pas "se reconnaître dans ce nom" duquel toute référence aux Ardennes est absente.

C'est un peu la même déception que l'on retrouve chez Aymeric Richard, gérant d'une salle de sport à Rethel, qui trouve "un peu idiot" d'avoir supprimé les anciens noms qui "décrivaient bien l'identité régionale". Il reconnaît néanmoins que le nouveau nom a le mérite d'identifier où se situent les habitants de la nouvelle région. Pour Vincent Dubois, étudiant en économie à Reims, cet argument géographique est au contraire perçu comme négatif car il est trop "descriptif" et ne "veut rien dire". Contrairement aux deux premiers qui n'avait pas voté, lui s'était prononcé pour Acalie au nom de la fraîcheur de cette appellation. D'autres regrettent enfin la perte de références viticoles, évoquant à tous une région d'ou proviennent les meilleurs maisons de champagne


La circonspection face aux nouveaux noms de régions n'est d'ailleurs pas un phénomène propre aux habitants du désormais "Grand Est". Le choix de "Hauts de France" pour la nouvelle région Nord-Pas de Calais-Picardie avait lui aussi suscité nombre d'indignations et de moqueries sur les réseaux sociaux d'autant qu'aucune consultation populaire n'avait été organisée.
Cette lutte pour la conservation des noms ne date pas non plus de cette nouvelle réforme des régions. De très nombreux départements français ont déjà connu ce problème à travers le temps, étant débaptisés puis renommé au fil du temps. Bien souvent, l'opposition était déjà entre une dénomination historique et patrimoniale, opposée à un critère géographique ou enfin un terme générique cohérent pour réunir différents territoires. Cette "guerre des clochers" est donc simplement déportée à plus grandes échelles, au niveau des "grandes régions" de France. Plus le territoire est vaste et plus les antagonismes anciens refont surface. Dans le cas du "Grand Est" comme pour la "nouvelle Aquitaine" ou "l'Occitanie" vont s'ajouter les problématiques de villes  principales recevant la préfecture de région et le titre de capitale régionale.

Et les débats autour des nouvelles grandes régions sont loin d'être terminés. Alors que les noms des grandes régions ne seront entérinées par l’État que fin 2016, il faudra d'ici là trouver le nom des habitants de ces dernières. Et que ce soit pour Hauts de France ou pour le Grand Est, on peut être à peu près sûr qu'il n'y aura pas de consensus sur le nom choisi.








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