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Edito : Ecoutez un regard décalé


Par Rédigé le 09/03/2011 (dernière modification le 09/03/2011)

Comme prémices à la journée de la femme, l'Union européenne a décidé d'appliquer au pied de la lettre le précepte d'égalité entre les hommes et les femmes. A chacun son sens de l'humour, Bruxelles quant à elle, a choisi le mois de mars pour annoncer que dorénavant le coût des assurances automobiles seront identiques pour les uns comme pour les autres.


Edito : Ecoutez un regard décalé
Jusqu'alors, les femmes, soi-disant plus prudentes au volant, payaient moins cher leur assurance. Ulcérée, l'Union européenne a enfin réagi et fait en sorte que cette injustice n'ait plus lieu. Mais rassurez-vous, le prix de votre assurance messieurs, ne va pas diminuer, non, c'est celui de ces dames qui augmente. Ne criez pas au scandale, car d'après le plus gros lobby féministe européen, le «Lobby européen des femmes», c'est une bonne nouvelle. Car dans son principe, c'est un pas supplémentaire vers l'égalité des sexes, partant du principe que personnes ne devraient être discriminées en raison de facteurs qui échappent à son contrôle, en l'occurrence son sexe. Mais vous me m'enlèverez pas de l'idée que la vraie bonne nouvelle, aurait été d'apprendre la mise en place de l'égalité des salaires dans les pays de l'Union européenne, afin de payer cette augmentation de cotisations d'assurance, sans une nouvelle perte de pouvoir d'achat.
Cette égalité de salaires dont toutes les femmes rêvent viendra-t-elle de l'initiative de la commissaire européenne à la justice, Viviane Reding ? En début de mois, cette dernière a annoncé que les firmes européennes avaient un an pour placer plus de femmes à des postes de direction. À défaut, la Commission européenne proposerait alors des quotas. Ne nous emballons pas, aucune loi n'a encore été votée pour obliger ses messieurs du CAC 40 à obéir à Viviane Reding même si celle-ci déclare qu'elle n’hésitera pas à proposer de légiférer pour imposer ces fameux quotas. A voir. L'idée néanmoins semble pertinente et nécessaire puisque sans contrainte rien ne bouge. Comme elle, on aimerait ne pas être obligé d'imposer des quotas, mais déjà qu'avec eux c'est pas terrible alors sans... doit-on prendre ce risque ? Les firmes européennes auraient par conséquent un an pour signer une déclaration où elle s'engageraient à embaucher plus de femmes à des postes de direction. Sinon, la Commission aurait les moyens juridiques pour proposer des quotas. L'enthousiasme c'est beau, la réalité encore plus. Ainsi, lundi 7 mars, le pacte pour l'égalité des sexes destiné à accroître la présence des femmes dans les organes de prise de décision, a été approuvé par les ministres européens en charge de l'emploi et des affaires sociale, mais n'a pas voulu imposer des quotas à l'échelle de l'UE. Voilà une belle occasion manquée de surfer sur une tendance perceptible dans plusieurs pays : la Norvège (qui n’est pas dans l’UE) a déjà opté pour une loi sur des quotas, la France et l’Espagne sont sur la voie, et le débat est lancé aux Pays-Bas, en Italie et en Belgique. Ce ne fut manifestement pas suffisant. Il faut croire que les arguments de Viviane Reding ne furent pas assez convaincants et en définitive peut-être pas les bons. "Ne parlons pas de féminisme, mais d’économie !" a déclaré Viviane Reding. Pourquoi ? Pourquoi ne devrions nous pas parler de féminisme ? Y aurait-il un problème avec cette notion ? Je n'aime pas quant à moi, ce type d'argumentaire qui fait passer l'intérêt de l'économie avant celle des individus, espérant, que cela passera mieux auprès de messieurs les ministres. On voit le résultat. On ne devrait pas devoir justifier la présence de femmes à la tête des instances de direction au prétexte qu'elles offrent "une atmosphère plus saine, plus constructive", ou qu'avec le vieillissement de la population européenne, la crise et le manque de spécialistes "on a besoin de ces femmes, et maintenant !".
Si l'on persiste à utiliser ces justifications, on risque de faire des déçus et de donner aux opposants à ce principe fondamental – l'égalité de traitement sans égard au sexe auquel on appartient – des arguments opposés. Les femmes n'ont pas à prouver qu'elles méritent un poste, il leur est dû, si elles ont les compétences, tout comme à un homme. Françoise Giroud est dépassée lorsqu'elle disait que "la femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente". C'est déjà fait et rien n'a changé.
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