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CULTURE – La double Festa en fin d'année


Par Agnes Ivan Rédigé le 05/01/2009 (dernière modification le 06/01/2009)

Avant Noël, le Théâtre National nous a fait un merveilleux cadeau, il a accueilli la Comédie Française qui au cours de sa grande tournée dans l'est de l'Europe, a offert au public hongrois deux pièces en un acte les 19 et 20 décembre dernier. A Budapest, LPJ a eu l'occasion de rencontrer Muriel Mayette, administrateur général de la maison de Molière depuis 2006 et Catherine Hiegel, doyen de la troupe.


Muriel Mayette, première femme à diriger la maison de Molière 


Muriel Mayette
Muriel Mayette
Les deux œuvres choisies, La Festa, pièce contemporaine de Spiro Scimone et Les Précieuses ridicules de Molière, sont des critiques fortes des institutions sociales telles la famille ou le mariage, sous un angle assez différent. Muriel Mayette nous a dit que la combinaison et aussi la mise en scène de ces deux "comédies actuelles" reflètent la mission et la philosophie présentes de la troupe née en 1680. Ce théâtre ne veut pas séparer le classique et le contemporain mais préfère créer un mélange des deux de haute qualité. Muriel Mayette affirme avec passion que le théâtre ne peut pas être un musée, "il faut respirer dans le temps". Elle trouve que le plus grand atout de la Comédie Française c'est sa capacité d'adaptation, même à travers les siècles. On y cherche une diversité de réponse artistique à plusieurs niveaux. D'une part, Muriel Mayette aimerait bien poursuivre de grandes tournées comme l'actuelle qui clôt la présidence française de l'UE et qui demeure assez unique dans la longue histoire de la Comédie Française. Elle pense que "d'aller vers l'autre", la rencontre de différents artistes et de cultures diverses sont la mission de la troupe qui est "ambassadrice" de la France dans la construction de l'Europe, ainsi encouragera-t-elle d'autres initiatives internationales. D'autre part, la première femme à la tête de la Comédie Française insiste sur l'ouverture vers le public par des créations, grâce à l'interpénétration enrichissante du langage des spectacles vivants, marionnettes ou masques. Ainsi que par la programmation "extra-théâtre" comme lectures, débats, activités pédagogiques qui aboutissent à une nouvelle intimité avec l'univers du théâtre, ce qui a récemment contribué à tripler le nombre des abonnés. Elle trouve que le jeune public est un pilier de l'activité et elle est convaincue que l'accès à la culture donne "corps à la pensée" nécessaire à toute éducation. Quant à la période troublée et fortement critiquée avec le procès Koltès ou l'affaire de Bobigny, elle en a conclu que les critiques sont toujours normales quand on prend des risques et qu'elles signifient que le théâtre est en mouvement et en bonne santé grâce à la multiplication des projets.

Le doyen comme Mamma, Magdelon et Catherine Hiegel

Malgré deux rôles en une soirée, Catherine Hiegel n'a rien perdu de son amabilité ni de sa gentillesse, toujours intéressée et intéressante même si elle avoue que deux spectacles c'est quand même fatigant. Une vraie vedette de théâtre qui est à la Comédie Française depuis 1969, mais qui a aussi joué sur d'autres scènes françaises et dans de nombreux films. On se souvient de sa magistrale présence dans La vie est un long fleuve tranquille ou dans tel autre film de Josiane Balasko. Quand on lui demande comment on peut "vivre" si longtemps dans une institution aussi prestigieuse, sérieuse et stricte, elle répond avec légèreté sincère et enviable, qu'elle est toujours prête à faire sa valise et s'en aller si elle ne se sent plus heureuse pour travailler. Peut-être son secret réside-t-il dans cette profession de liberté… En général, la priorité, lorsqu'elle choisit un rôle, c'est le metteur en scène, parce que „c'est eux les magiciens" et elle est très fière d'avoir travaillé avec certains d'entre eux devenus mythiques. Quant à la tournée actuelle, son rôle dans la Festa est tout nouveau pour elle, puisqu'elle a remplacé Christine Fersen, après le décès prématuré le 26 mai dernier du précédent doyen qui avait créé le rôle. Elle figure dans cette mise en scène des Précieuses ridicules de l'anglais Dan Jemmett depuis un an et elle a remarqué qu'au cours des soirées budapestoises, le côté visuel et musical de la création ont saisi le public, ceci malgré la langue soutenue et parfois compliquée. Enfin elle a connu l'expression de ce grand succès par les forts applaudissements à la russe, vastaps en hongrois, qui on retenti. Et ces vagues d'éloges bruyants ont fêté toute la troupe et le Théâtre National pour l'inciter à faire encore d'aussi beaux cadeaux et pas seulement pour Noël ! 
 









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