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Les BRICS, une influence économique à la croisée des chemins


Par Rédigé le 17/11/2016 (dernière modification le 16/11/2016)

Les prédictions de 2004 de Goldman & Sach, célèbre banque américaine, prévoyaient un avenir économique radieux aux BRICS. Appelé à remettre en cause la domination des pays riches dans l’économie mondiale, le groupe de puissances économiques montantes, doit néanmoins revoir ses ambitions à la baisse aujourd’hui. Retour sur un phénomène d’influence économique à la croisée des chemins.


8e sommet à Goa, Inde. Photo officielle (c) Kremlin
8e sommet à Goa, Inde. Photo officielle (c) Kremlin
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Sous la direction de Michel Temer, président du Brésil, Vladimir Poutine, président de la Russie, Narendra Modi, Premier ministre indien, Xi Jinping, président de la Chine et enfin Jacob Zuma, président de l’Afrique du Sud, les BRICS se réunissent en sommets annuels depuis 2011. A chaque composant une spécificité prometteuse.

La Chine, l’Inde et le Brésil se voient prévaloir du titre de "grandes puissances émergentes actuelles" lorsque la Russie est perçue comme une "puissance en voie de restauration" et l’Afrique du Sud comme une "puissance régionale". En chiffres, les BRICS pèsent 45% de la population planétaire, près du quart de sa richesse et les deux tiers de sa croissance selon Goldman and Sachs.

Un bilan de prime à bord intéressant confirmé par le classement des pays susceptibles de dominer l’économie mondiale en 2050, de la banque HSBC en 2012. N’en déplaise à ses concurrents, il serait selon Jim O’Neill, inventeur de l’acronyme BRIC en 2001 avant l’intégration de l’Afrique du Sud, "naïf de croire que l’importance des BRICS est exagérée. Les économies combinées des quatre membres originaux du BRIC correspondent à peu près aux prévisions que j’avais formulées il y a fort longtemps".


BRICS, la désillusion?

Riche en ressources naturelles et humaines, vastes marchés domestiques, énorme potentiel de développement avec de brillantes perspectives grâce à la coordination des politiques et pourtant, la question de la désillusion des BRICS se pose. Michael J. Boskin, professeur d'économie à l'université de Stanford et membre de l'Institution Hoover note des obstacles non négligeables contestant l’idée que le nouveau groupe puisse rattraper l’Occident. Selon lui, "l'expérience montre qu'à partir d'un certain point - généralement quand le revenu par habitant atteint 15.000 à 20.000 dollars (sensiblement le tiers du revenu par habitant aux États-Unis) - la croissance ralentit". Or, il semblerait que la Chine et l’Inde exercent une pression économique à la baisse sur les salaires des travailleurs, exit les plus qualifiés d’entre eux.

Au-delà de ce premier désavantage, le professeur met également en avant les épreuves auxquels doivent faire face chaque pays en développement. Récession brésilienne, équilibrage économique complexe en Chine et de réformes africaines de la part du président Jacob Zuma jugés dans la mauvaise direction, il semble difficile pour les BRICS de s’imposer face aux États-Unis ou encore à l’Europe. Néanmoins, dans ce nuage de pessimisme de la part de Michael J. Boskin, un avenir économique optimiste est à envisager pour l’Inde qui prévoit une croissance de 7.5% cette année par la Banque centrale suite à la mise à l’écart d'une probable inflation.

"Toute économie peut connaître des hauts et des bas"

Le 8e sommet a été l’occasion pour les chefs d’États et de gouvernement des BRICS de contredire les observateurs américains entre autres, qui prédisaient la disparition rapide du groupe. Une affirmation née de l’entrée en récession du Brésil et de la Russie, appuyée par le ralentissement de la croissance chinoise et contredite par de nouvelles alternatives et positions fortes proposées au fil des années. Citons, la Nouvelle banque de développement (NDB) créée par les pays membres en juillet 2015 et dont le siège se trouve à Shanghai. Nouvel espoir des BRICS et témoignage des efforts coordonnés afin de réformer la gouvernance économique mondiale, cette dernière pèse 100 milliards de dollars et pourrait concurrencer la Banque mondiale et le FMI.

Il n’est sans rappeler selon Xi Jinping que les "critiques devraient aussi cesser d’ignorer le fait que toute économie peut connaître des hauts et des bas et qu’une croissance sans cesse continue n’est pas possible". Ainsi dit, ce 17 octobre 2016 était l’occasion pour le Président de la Chine de rappeler selon les informations du FMI que les cinq membres des BRICS avaient contribué pour plus de moitié à la croissance de la planète au cours de la dernière décennie. Dix ans auparavant, le groupe représentait 12% de l'économie mondiale contre 23% aujourd'hui. Autres donnés, il y a dix ans 11% des échanges commerciaux et 7% des flux d'investissement contre 16% et 12% aujourd'hui.

Des pourcentages à la hausse, résultats de différentes manœuvres mises en place depuis le début de la création des BRICS. Fière, la ministre des Affaires extérieures indienne, Sushma Swaraj a par ailleurs mis en avant ces prochaines actions lors du 8ème sommet à Goa. "Nous avons prévu une série d'événements, y compris - le tournoi de football des moins de 17 ans des BRICS, le BRICS Film Festival, BRICS Forum Wellness, Forum des jeunes BRICS, le Forum des Jeunes Diplomates, BRICS commerce équitable, BRICS Amitié Villes Conclave - outre le think-tank et des forums académiques", dit-elle. De nouvelles alternatives laissant planer l’interrogation sur le devenir puissant pour les uns, illusoire pour les autres, des BRICS.










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